Les étudiants du Pepes et de l’Adepes disent « NON » à l’injustice et implorent la clémence de Talon

Santé & Culture

Le Collectif des associations des étudiants des établissements privés de l’enseignement supérieur du Benin (Pepes et Adepes) demande au gouvernement du Président Patrice Talon la suspension immédiate de l’organisation des examens nationaux de licence et master. Ces étudiants ont organisé un sit-in ce mardi matin devant le ministère de l’enseignement supérieur. Dans leur cri de cœur, à l’ endroit du gouvernement et de son chef, Patrice Talon, ces étudiants appellent à la mobilisation générale de tous les étudiants et des parents pour dire « NON » à cette mesure qu’ils qualifient d’ « improvisée et contraire aux normes nationale et internationale ». Dans leur lutte, ils ont reçu le soutien des étudiants des universités publiques, notamment ceux de l’Unseb, qui menacent de rentrer dans la danse.

Les examens nationaux de licence et masters qu’organise le gouvernement pour les étudiants des établissements privés d’enseignement supérieur sont normalement prévus les 28 et 29 aout 2017. Cette mesure du gouvernement n’est pas acceptée par les promoteurs de ces universités privées du Pepes et de l’Adepes. Les étudiants disent « NON » à l’organisation de ces examens nationaux. Ils protestent contre ce qu’ils appellent « injustice et discrimination » surtout que ces examens concernent seulement les établissements privés d’enseignement supérieur du Bénin, une mesure contraire aux normes nationales et internationales dans l’espace LMD.

Après d’intenses tentatives infructueuses du Pepes et de l’Adepes visant à dialoguer et à ramener leur ministre de tutelle à revoir sa copie, les étudiants de ces universités privées regroupés au sein du collectif des associations des étudiants des établissements privés de l’enseignement supérieur du Benin sont montés au créneau. Ils ont donc prévu organiser un sit-in dans l’enceinte du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. A leur grande surprise, l’enceinte du ministère de tutelle a été interdite à ces étudiants. Ils ont battu le macadam et à quelques mètres du ministère, ils ont lu leur motion de protestation. Au nom du collectif, Wakil Mama appelle à la mobilisation des étudiants et des parents pour des actions futures au cas où le gouvernement ne va pas céder à leur demande. Sur les lieux, le collectif des associations des étudiants des établissements privés de l’enseignement primaire a eu el soutien des étudiants des universités publiques. Damien Dégbé, Sg de l’Unseb entend combattre cette mesure sélective.

Il se demande pourquoi ces examens nationaux ne concernent que les établissements privés d’enseignement supérieur. Il appellent le gouvernement à suspendre cette mesure et indique que les étudiants des universités publiques se mobilisent pour apporter un soutien de taille à leurs collègues du privé. Pour l’heure, ces étudiants implorent la clémence du Chef de l’Etat, le président Patrice Talon. Ils comptent sur lui pour la suspension de cete mesure qui ne répond pas aux exigences du LMD. Lire la motion de protestation du Collectif des associations des étudiants des établissements privés de l’enseignement supérieur du Benin (Pepes et Adepes).

COLLECTIF DES ASSOCIATIONS DES ETUDIANTS DES ETABLISSEMENTS PRIVES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DU BENIN (PEPES ET ADEPES)
Tél : 96890727 / 64188953 / 67053954

MOTION DE PROTESTATION
CONTRE LA MESURE D’ORGANISATION DES EXAMENS NATIONAUX

– Considérant la constitution Béninoise de décembre 1990 qui garantit le droit à l’éducation et à l’instruction pour tous,
– Considérant que notre cher pays, le Bénin, ne saurait se développer en marge des principes et normes internationales qui fondent les grands ensembles économiques,
– Considérant que conformément à la Directive N° 03/2007 de l’UEMOA du 4 juillet 2007 qui engage les Etats membres de l’UEMOA à adopter le système LMD,
– Considérant que pour se conformer à cette Directive, notre pays a adopté le système LMD par Décret N° 272 du 11 juin 2010,
– Considérantl’Arrêté N° 710 du 31 décembre 2012 portant organisation du Diplôme de Licence dans l’enseignement supérieur en République du Bénin,
– Considérant que ledit Arrêté 710 a clairement disposé de ce qui suit : Article 20 « Les UE de chaque semestre doivent être évaluées. Le contrôle des apprentissages est organisé sous forme de contrôle continu et/ou terminal.L’examen terminal se déroule à la fin du semestre. » Article 21 : « Les modalités d’évaluation sont fixées par le règlement pédagogique de l’offre de formation. » Article 26 : « Une attestation de diplôme est délivrée aux apprenants trois (03) semaines au plus tard après la proclamation des résultats. Cette attestation est signée par le chef de l’établissement de formation concerné. » Article 27 : « Le diplôme de Licence est délivré sous le sceau et au nom de l’université concernée. Le ‘’supplément au diplôme’’ est annexé au diplôme. »
– Considérant le Décret 194 du 29 mars 2017 portant organisation des examens nationaux pour l’obtention du diplôme de Licence et de Master dans les établissements privés d’enseignement supérieur non homologués, décret qui remet en cause les fondements du système moderne LMD pour les seuls étudiants du sous-secteur privé de l’enseignement supérieur,
– Considérant la lettre-réponse du SG du CAMES à madame le ministre de l’enseignement supérieur du Bénin la renvoyant au référentiel 2009 du CAMES pour la formation LMD, référentiel 2009 rédigé par l ‘éminent Professeur béninois Fulbert GERO AMOUSSOUGA qui hélas, vient de nous quitter pour les félicités célestes et le Professeur Mouhamadou MERAWA,
– Considérant que ledit référentiel consacre égalementla semestrialisation des formations dans le système LMD et dispose que les Diplômes sont délivrés par les Chefs d’Etablissement sur proposition conforme des jurys,
– Considérant par ailleurs que le référentiel 2009 du CAMES dispose que les semestres 5 et 6 sont des semestres de professionnalisation qui s’achèvent par des stages et la rédaction d’un mémoire que l’apprenant doit soutenir devant jury ;
– Considérant l’institution par la Direction de l’Enseignement Supérieur d’une somme de 25.000 FCFA représentant les frais d’étude de dossiers des candidats auxdits examens nationaux ;
– Considérant le caractère arbitraire de cette décision gouvernementale portant organisation des examens nationaux pour le diplôme de Licence et des faux frais institués aux motifs de frais d’étude de dossier ;

Comment pouvons nous comprendre que le ministère de l’enseignement supérieur du Bénin méconnaisse totalement ses actes fondateurs du système LMD et s’engage dans un passage en force de vente de programmes académiques non homologués conformément à l’article 28 de l’Arrêté 710 du 31 décembre 2012 et d’organisation d’examens dits nationaux discriminatoires et contraires aux normes internationales en matière d’enseignement supérieur ?
– Comment pouvons nous comprendre que, pendant que les pays qui aspirent vraiment au développement évoquent le binôme
« Formation-Emploi », le Bénin s’accroche au binôme avarié « Formation-Diplôme » qui plonge les pays davantage dans le sous-développement ?
– Attendu que la priorité du Chef de l’Etat à laquelle nous avons entièrement adhéré est la mise en place et l’opérationnalisation de l’Agence Nationale d’Assurance Qualité, et qu’au lieu de consacrer les efforts pour cela, le ministère de l’enseignement supérieur du Bénin n’a trouvé d’occupations que de réchauffer le Décret 818 du 31 décembre 2008contraire au LMD,
– Attendu que toutes les actions de communication entreprises par le ministère n’ont guère émoussé notre ardeur et notre détermination, et que, bien au contraire, lesdites actions révèlent la perte de sérénité des cadres qui ont induit le gouvernement en erreur par la signature du Décret 194 du 29 mars 2017 portant organisation des examens nationaux pour l’obtention du diplôme de Licence et de Master dans les établissements privés d’enseignement supérieur non homologués, Décret qui remet en cause les fondements du système moderne LMD pour les seuls étudiants du sous-secteur privé de l’enseignement supérieur,
– Qu’il y a lieu de constater que les instances de gouvernance actuelle du ministère de l’enseignement supérieur ont révélé éloquemment leur inaptitude à conduire les réformes annoncées par le Chef de l’Etat,
– Qu’il importe que le Chef de l’Etat prenne ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard et que les ministres d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE et Pascal Irénée KOUPAKI et le ministre de la justice, le professeur Joseph Fifamè DJOGBENOU arrêtent le massacre et le drame qui se profilent à l’horizon. En tout état de cause, ils en assumeront la co-responsabilité devant l’histoire.
C’est pour manifester notre rejet de cette décision portant organisation des examens nationaux aux seuls candidats des établissements privés d’enseignement supérieur en année de Licence ainsi que les faux frais institués pour étudier les dossiers que nous, étudiants des Etablissements privés du Bénin, organisons le présent sit-in ce jour mardi 04 juillet 2017 au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique sous la direction du Collectif des Associations des Etudiants des Etablissements Privés de l’Enseignement supérieur (CAEEPES). Ainsi, nous demandons au gouvernement du Président TALON :
La suspension immédiate de la mesure improvisée d’organiser des examens nationaux de licence.

En tout état de cause, le collectif appelle à la mobilisation générale de tous les étudiants et des parents pour dire « NON » aux mesures improvisées contraires aux normes nationales et internationales.
En cas du maintien de la décision gouvernementale portant sur l’organisation des examens nationaux malgré nos cris de cœur et de détresse, le collectif demande à tous les camarades de se tenir également mobilisés pour des actions futures.
Nous devons poursuivre la lutte pour dire :
. « NON » à l’injustice,
. « NON » à la perception des impôts chez les étudiants,
. « NON » au rançonnement des pauvres étudiants,
. « NON » à la promotion de la précarisation et du chômage des jeunes,
. « OUI » pour une bonne formation.
Le collectif prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin face aux conséquences fâcheuses qu’engendrera l’entêtement du gouvernement à ne pas satisfaire nos revendications
Vive le LMD !
Vive l’Éducation pour tous !
Seule la lutte paie !
Cotonou, le 4 juillet 2017