« Les confédérations syndicales n’attendent que les 100 jours de Talon pour annoncer les couleurs », dixit Dieu donné Lokossou

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Reçu ce dimanche 3 juillet 2016 sur l’émission ‘’Zone franche’’ de la chaine de télévision privée Canal 3 Bénin, le secrétaire général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin, Dieudonné Lokossou, a donné sa lecture des réformes qu’opère le gouvernement de la Rupture. Par ailleurs, il a déploré la situation économique et sociale du Bénin à cette ère dite du Nouveau départ. Aussi, a-t-il critiqué la mesure visant à fixer les taxes pour la vente de l’essence frelatée au Bénin. Selon ses mots, les confédérations syndicales n’attendent que les 100 premiers jours pour annoncer les couleurs et donner une lecture des décisions prises par le régime actuel depuis son installation.

Le rapport de la commission « Djogbénou » continue d’essuyer des critiques de la part des acteurs de la société civile. « Nous, personnellement à la bourse du travail, on est contre le mandat unique. Je ne vois pas pourquoi nous allons nous particulariser dans la sous-région », a introduit Dieudonné Lokossou. Selon lui, un président élu et qui sait qu’il n’a que cinq (5) ans à passer au pouvoir peut faire de la dictature. Par ailleurs, le secrétaire général de la Csa-Bénin souligne que c’est dans le projet de société de l’actuel président de la République que ce dernier a estimé qu’il peut gérer et régler les problèmes du Bénin en cinq (5) ans mais « on ne peut pas imposer cette mesure au peuple. Quelqu’un d’autre peut venir et ne peut pas régler tous les problèmes en 5ans car, il n’aurait pas les mêmes qualités intellectuelles et managériales que l’actuel président », a-t-il ajouté. Pour lui, c’est le peuple qui détient les prérogatives de juger et de sanctionner par les urnes. Pour étayer son argumentaire, l’invité rappel la gouvernance du président Soglo. Selon lui, le président Soglo avait bien géré le pays mais compte tenu de certains comportements que le peuple avait jugés négatifs, il l’a rejeté en 1996. C’est pourquoi M. Lokossou affirme que, l’instauration du mandat unique n’a pas raison d’être car, « il ne donne pas la possibilité au peuple de sanctionner après ».
Quant aux propositions de réforme à la Hacc et à la cour constitutionnelle, l’invité apprécie. Toutefois, il estime que ces réformes peuvent marcher dans ces deux institutions si et seulement si l’argent et les magouilles politiques ne dictent pas leur loi.

Analyse des premiers actes et nominations à l’ère du Nouveau départ

L’invité ‘’zone franche de ce dimanche 3 juillet a de même porter son regard sur les premiers actes du gouvernement Talon de même que sur les premières nominations. Ainsi, après avoir félicité et loué le courage de l’actuel homme fort du Bénin en ce qui concerne la désignation des six nouveaux chefs lieux de département et la nomination des préfets, il a par contre porté des critiques sur les nominations qu’à prononcé le gouvernement depuis son installation le 6 avril 2016. « Il faut revoir les nominations qui posent problème car, si on a rien à cacher, on devrait le dire ouvertement » a-t-il déclaré. Aussi a-t-il ajouté, le nouveau locataire de la Marina ne serait pas en harmonie avec les propos tenus au lendemain de sa victoire. Pour votre gouverne, le chef de l’Etat avait promis de nommer les compétents quelque soit leur bord politique. Il a promis ne pas faire des nominations de remerciement et de même veiller à l’équilibre régional dans les différentes nominations etc. Mais, aujourd’hui, le constat est là. Pour l’invité, il faut que le Nouveau départ communique autour de ses actions comme fût le cas sous le régime précédant. « On ne peut pas dire que ce qui a été fait en dix ans est mauvais pour casser et tout reconstruire » a rappelé Dieudonné Lokossou avant d’ajouter que le silence qu’observent les syndicalistes ne traduit pas leur totale adhésion à ce qui se passe sous le régime du Nouveau départ. « Si c’est notre réaction vous attendez, on attend les cent (100) premiers jours », a-t-il annoncé.

Mesures pour la fixation des taxes aux vendeurs de l’essence ‘’Kpayo’’

L’ancien cadre de la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers, Sonacop n’a pas caché son désaccord face à cette réforme de la rupture qui tend à fixer des taxes aux vendeurs de l’essence frelatée. Pour l’actuel secrétaire général de la Csa-Bénin, cette façon de faire les choses justifie que le gouvernement veut légaliser l’illégal. « Cela peut entrainer des problèmes sur le plan diplomatique avec le Nigéria (…) c’est aussi une façon artisanale de régler le problème d’emploi », indique-t-il.
Pour conclure ce chapitre, l’invité a énuméré les probables risques de vente de l’essence frelatée au bord des voies. Selon lui, l’essence n’est pas un produit à exposer au bord des voies c’est plutôt à la station que cela se vend semble t-il dire avant d’inviter le gouvernement à prendre des mesures pour éradiquer ce commerce au Bénin. « Ce commerce favorise aussi la vindicte populaire auxquelles nous assistons ces derniers jours, car c’est avec de l’essence exposée au bord des voies qu’on brule allègrement les présumés voleurs » a-t-il laissé entendre. Avant de conclure ses propos, l’invité a officiellement annoncé son départ de la tête du syndicat qu’il dirige. « Quelque soit alpha, en décembre 2016, je vais quitter la tête de la Csa-Bénin à l’issu du congrès qui sera organisé. Nous devons donner l’exemple qu’il faut quitter la barque en tenant compte des textes » dit-il.