Énergies renouvelables au Bénin : Les biodigesteurs pour améliorer les conditions de vie et la résilience des populations rurales et périurbaines

Société

(L’ABERME promet plus de 200 biodigesteurs de 4 mètres cubes en 2022)

Pour le compte des activités de la quatrième journée de la « semaine de l’énergie électrique au Bénin », c’est Bénin Royal Hôtel qui a abrité l’atelier portant sur l’état des lieux de la technologie de biodigesteur au Bénin. Ledit atelier a eu lieu ce jeudi 07avril 2022. L’ABERME en association  avec le ministère de l’énergie s’investit dans un contexte dynamique de recherche d’approches durables à mettre en place contre la destruction du couvert forestier national.

Cet atelier ouvert par le ministre de l’énergie porte sur l’état des lieux de la technologie de biodigesteur et met en relief les perspectives et défis à relever. C’est une occasion de partage d’échanges entre partenaires et participants, dira le représentant du directeur général du centre Songhaï, Marius Bekpon. Préoccupé par les questions liées à la gestion des déchets, le centre Songhaï a procédé à la fabrication de biodigesteurs et produit du biogaz dont il s’en sert pour les divers sortes de besoins en matière d’énergie. « Songhaï dans ses activités produit aujourd’hui de l’énergie électrique à partir du biogaz. Nous les utilisons aussi pour fertiliser le sol, pour fertiliser nos productions et ça permet de faire une production biologique …, des produits maraîchère biologiques », informe le représentant du directeur général du centre Songhaï.

Si le centre Songhaï est un pionnier en matière de biodigesteur, l’ ABERME en tant qu’acteur institutionnel  avec l’appui de la SNV a pu installer des systèmes  énergétiques un peu partout sur le territoire béninois. Selon les explications du directeur général de l’ Agence Béninoise d’ Électrification  Rurale et de Maîtrise d’Énergie, Jean Francis Tchékpo,  l’ABERME a construit à titre  pilotes avec l’appui technique de la SNV, 100 biodigesteurs de types domestiques d’une capacité de 4 mètres cubes dans des zones à forte et moyenne concentration d’agro-éleveurs. Ces différentes réalisations sont réparties dans une quinzaine de communes sur l’étendue du territoire national. À en croire le DG de l’ABERME, le retour d’expérience sur l’utilisation de ces biodigesteurs fait ressortir un faible taux de fonctionnalité qui est en dessous de 45 % après moins de 3 ans d’exploitation. « Les différents constats ont permis de procéder à un réajustement des facteurs clés à prendre en compte désormais dans la préparation des dossiers techniques rurales actifs à ces ouvrages», dit-il. L’ABERME a également  entrepris la construction de 6 biodigesteurs d’une grande capacité de deux fois 20 mètres cube chacun dans certains milieux urbains avec un suivi de réalisation pour la valorisation des déchets publics essentiels.

Pour le ministre de l’énergie, l’adoption de la technologie des biodigesteurs contribuera significativement à l’amélioration des conditions de vie et de la résilience des populations rurales et périurbaines. Des approches de solutions durables ont été proposées en vue de favoriser une promotion à grande échelle de cette technologie de production  d’énergie renouvelable. Pour Jean Francis Tchékpo, en terme de perspectives l’ABERME  compte déployer cette année 2022 plus de 200 biodigesteurs de 4 mètres cubes et trois autres nouveaux biodigesteurs de  capacité de deux fois 20 mètres cubes. «Une façon pour nous de retrouver la démarche de recherche et construction d’un modèle adapté aux réalités rurales et urbaines. L’ABERME compte étendre et renforcer la capacité  des entreprises et ONG spécialisées dans le domaine de biogaz afin qu’elle puisse valoriser tous les potentiels de déchets organiques disponible localement», informe-t-il. Excepté les enjeux liés à la promotion de la technologie des biodigesteurs, des solutions éprouvées, le ministre en charge de l’énergie  invite l’ABERME et les autres partenaires à identifier des solutions concrètes à mettre en œuvre pour entre autres, corriger certains déficits. C’est d’ailleurs ce qui amène le ministre à énumérer les aspects ci-après qu’il faudrait revoir : corriger le manque d’éducation et de formation sur la technologie des biodigesteurs ; corriger le manque de sensibilisation des populations sur les bénéfices liées à l’utilisation des biodigesteurs et renforcer l’acceptabilité sociale du projet ;corriger le manque de coordination scientifique ; corriger l’inégalité d’accès technique et financier aux technologies d’ENR, à la concurrence entre technologies et à la qualité de l’information disponible. Suivant les explications du ministre il s’agira donc, « de constituer de façon concertée et participative avec les acteurs institutionnels clés, les besoins d’appuis à exprimer auprès des instances comme l’alliance pour le Biodigesteur Afrique de l’Ouest et Central (AB/AOC)….et autres organismes en vue de capter les opportunités de financements nécessaires à la mise en œuvre de projets d’installation de biodigesteurs de type domestique, semi-industriel ou industriel au Bénin» a exhorté le ministre Dona Jean-Claude Houssou.

Mireine YAHOUNGO