Élections en Centrafrique : Les autorités déterminées à tenir le scrutin à la date prévue

Afrique

J-3 avant la date de la présidentielle et des législatives en Centrafrique. Les autorités sont déterminées à tenir le scrutin à la date prévue, ce dimanche 27 décembre, malgré la pression des groupes armés pour tenter perturber le vote, sur fond de tensions et de rumeurs. Le président Français Emmanuel Macron a apporté don soutien au président centrafricain Touadera ont échangé mercredi rendu public dans un communiqué de presse de la présidence française…

« Le président de la République exhorte les Centrafricains à garder leur calme, et à se préparer pour le vote le 27 décembre. » C’est le SMS que les autorités centrafricaines ont massivement envoyé mercredi 23 décembre à la population. Un message sans ambiguïté, pour rappeler que l’objectif est bien d’aller aux urnes ce dimanche, malgré les attaques de ces derniers jours.

Plus tôt dans la journée, le comité stratégique mis en place par le Premier ministre pour superviser le processus a tenu une réunion d’évaluation. L’hypothèse d’un report, réclamée par plusieurs candidats, n’y a pas été évoquée. Dans le pays, la journée a été plus calme que la veille, mais les groupes armés maintiennent leur pression. Des affrontements ont de nouveau été signalés aux abords de Boali, à une centaine de kilomètres de la capitale Bangui où dans la matinée un vent de psychose s’est emparé de la population. Une rumeur démentie depuis d’une attaque imminente a provoqué des scènes de panique, signe de la nervosité qui règne à l’approche du scrutin.

« Rien n’empêchera ce processus électoral »

Dans ce climat, l’élection du nouveau bureau de l’ANE, l’autorité en charge des élections, a été reportée à ce jeudi 24 décembre. En fin de journée, le ministère de l’Intérieur a décidé de suspendre pour un mois, la circulation des moto-taxi la nuit dans tout le pays entre 20h et 5h du matin.

Le département des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies se dit déterminée à s’assurer que « rien n’empêchera ce processus électoral » qualifié de «crucial» pour la Centrafrique. A Genève, le Haut-commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies s’alarme lui d’une « escalade de la violence alimentée après des griefs politiques et des discours de haine, qui présente de sérieux risques pour la sécurité des civils et l’exercice du droit de vote » et entraine le déplacement forcé de civils, selon Liz Throssel, porte-parole du Haut-Commissariat.

La France condamne François Bozizé

Par ailleurs, le président Français Emmanuelle Macron et le président centrafricain Faustin-Archange Touadera ont échangé mercredi par téléphone. Un échange rendu public dans un communiqué de presse par la présidence française, fait savoir notre correspondante à BanguiCharlotte Cosset. Le président Macron a rappelé « l’engagement constant de la France aux côtés des autorités centrafricaines et du peuple centrafricain ». La France condamne directement et nommément François Bozizé qui cherche selon elle à faire obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix et à la tenue des élections.

Le président Macron, à la demande du président Touadéra et en accord avec la Minusca, a réalisé un vol de « démonstration de présence ». Ceci plusieurs jours après les premières actions sur le terrain des forces partenaires de la Centrafrique dont les Russes et les Rwandais. Une mission qui marque « la condamnation par la France des tentatives de déstabilisation du pays » conclut fermement le communiqué présidentiel français.

Pourrait-on attendre une action plus importante de la France ? Des sources diplomatiques rappellent qu’elle dispose de forces positionnées dans les pays voisins notamment au Gabon au Tchad et en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, 150 soldats français sont présents sur le sol centrafricain dédiés à la protection de l’aéroport Bangui Mpoko.

RFI

 

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