Difficultés pour la signature de leurs contrats dans les différents ministères : Les 231 ACE 2014 du MEF appellent à nouveau Talon et Wadagni au secours

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(« …Nous n’avons jamais refusé de signer les contrats. Nous  demandons une retouche et signer les contrats tels que présentés », déclare leur porte-parole, Issifou Allasane)

 

Les agents contractuels de l’État recrutés en 2014 au profit du ministère de l’économie et des finances souffrent toujours le martyr. Au nombre de 231, ces agents, qui ont été renvoyés après quatre années de dur labeur puis repris grâce à l’intervention du Chef de l’État continuent de rencontrer des difficultés dans la signature de leurs contrats. Dans un entretien,  leur porte-parole, Issifou Alassane supplie  le Président Talon afin qu’il leur vienne au secours pour l’aboutissement heureux de cette situation qui perdure et qui fait vivre des pères de familles dans la précarité puisque sans salaire mais continuent d’aller au boulot. « …Nous allons au service depuis quelques mois sans aucun copeck….nous n’avons jamais refusé de signer les contrats. On demande simplement une retouche et on va signer les contrats tels que présentés », dit-il. Entretien.

 

Vous êtes le responsable des ACE affectés au ministère de l’économie et des finances de 2014 et avec vos collègues, vous avez fait plusieurs plaidoyers auprès du gouvernement pour le règlement définitif de votre situation administrative. Y-a-t-il eu d’avancée ?

 

Issifou ALLASANE : Par rapport à notre situation, monsieur le journaliste, je voudrais simplement vous dire pour ne pas être ingrat vis-à-vis de Dieu que la situation évolue. Évolue en ce sens que nous savons que les autorités sont en train de travailler pour parfaire cette situation. Cependant, on est resté sur notre soif parce qu’il est question ici de respecter les textes et nous sommes dans cette logique. Nous ne sommes pas dans la logique d’affrontement. Nous sommes dans la logique de dire à l’autorité, à travers les cadres qui sont en train de gérer notre dossier de respecter les textes. Donc, il n’y a pas d’avancée significative.

 

Nous avions appris que vos collègues et vous aviez  refusé de signer le contrat afin de percevoir vos salaires. De quoi s’agit-il concrètement ?

 

De vous à moi, monsieur le journaliste, quelqu’un qui fait seize mois sans salaire va refuser de signer un contrat ? Avec le contexte du travail sur le plan mondial et en particulier au Bénin où il n’y a pas de travail, vous pensez que quelqu’un peut refuser de signer son contrat alors qu’il vient de faire seize mois sans salaire ? Autre chose, mais, nous sommes entrain d’aller au boulot pourquoi ? Si nous refusons de signer un contrat, pourquoi nous sommes en train d’aller au boulot ? Pour vous donner vraiment notre point de vue par rapport à cette question, nous n’avons jamais refusé de signer les contrats seulement que là où ils ont dit « lu et approuvé », nous avons dit d’accord nous signons le contrat mais il s’est fait que le contrat a violé tous les textes, c’est-à-dire le statut général de la fonction publique ; la loi des parties ; notre contrat de renouvellement. Pourquoi aller en dehors de ces textes et nous présenter un contrat qui n’a rien à voir avec les textes de la République. Je voudrais simplement caricaturer et vous dire : on vous signe un contrat de deux ans. On vous dit que vous êtes contrôleur des impôts ; un deuxième contrat de deux ans, on vous dit que vous êtes contrôleur des impôts. Et maintenant, on dit bon, on vous donne un certificat de validité professionnelle pour vous dire, vous êtes vraiment contrôleur des impôts et à ce niveau, on vous dit que vous êtes secrétaire. À vous de juger (…). On s’est battu et le dernier contrat qui est sorti c’est le contrat des agents de cadre de vie et du développement durable où je suis en train de servir avec abnégation. À ce niveau, nous avons constaté que les contrats sont sortis avec le titre contrôleur des impôts mais à notre grande surprise, la semaine passée sinon, cette semaine, ils ont mis contrôleur des services administratifs (…). Nous exigeons qu’on nous donne simplement le contrat-type de tout ce que les ACE ont signé. Nous ne demandons pas plus que ça. Respecter un texte pose-t-il un problème ? Respecter une loi pose-t-il un problème ? Est-ce que la loi est faite pour être appliquée de façon différentielle ? Je ne crois pas. À ce titre, je voudrais encore rendre hommage au Président de la République qui s’exerce depuis la prise de service d’être vraiment collé au respect des lois. Et je voudrais également que ceux qui l’aident dans l’exercice de cette fonction essayent de lui emboîter les pas et de continuer parce-que nous sommes en train vraiment de révéler le Bénin en ce qui concerne le respect des textes ; le respect de la loi.

 

N’y-a-t-il pas une main manipulatrice cachée quelque part ?

Manipulatrice ! Même un bébé, lorsqu’il a faim, crie. Monsieur le journaliste, nous avons faim. Seize mois de travail sans salaire, cinq ans sans avantage. Depuis qu’on nous a recrutés, ils ont fait feu de tout bois pour donner les avantages à tous les agents contractuels de l’État sauf les 231 ACE recrutés en 2014 pour le compte du ministère de l’économie et des finances. À ce titre, tous ceux qui pensent que nous sommes manipulés, je voudrais leur dire que personne d’entre nous n’est manipulé. Nous sommes en train de vouloir sécuriser notre emploi (…). Aujourd’hui, je voudrais vous dire, ceux qui ont signé le contrat ne l’ont pas fait de gré. Ils l’ont fait de peur d’être radiés (…). Nous avons passé un test pour être recrutés. Et signer ce contrat en l’état, c’est dire que ce test est simplement et purement annulé et nous ne sommes plus ACE parce-que nous sommes lauréat d’un concours, nous ne sommes ni reversés donc, ça pose un problème juridique. Nous demandons alors tout simplement de respecter les textes.

 

Votre appel à l’endroit des autorités ?

Merci de me donner encore cette opportunité de plaider. Je voudrais d’abord dire au chef de l’État que les 231 familles prient pour lui et que nous sommes dans la logique de lui dire que  ses enfants souffrent et qu’on a que lui et Dieu pour nous défendre. Et nous savons la justesse avec laquelle il traite les dossiers, l’impartialité avec laquelle il traite les dossiers de ses concitoyens. Excellence monsieur le Président de la République, les 231 familles souffrent et vous demandent secours. Nous savons que vous allez vraiment nous aider à sortir de cette situation difficile non seulement que nos enfants pendant cinq ans ont été déscolarisés mais aussi nous-mêmes nous vivons dans une précarité totale. Excellence monsieur le ministre de l’économie et des finances, nous savons que vous n’avez pas les contrats qu’on nous a demandé de signer. Nous savons que si vous avez eu le temps de jeter un coup d’œil sur ces contrats qu’on nous a donné de signer, vous-même allez nous dire de ne pas signer. Ces contrats ne respectent pas les textes de la République. Aux ministères  où nous sommes redéployés, nous demandons aux ministres concernés de porter secours à vos collègues afin que notre situation soit définitivement réglée. Nous n’avons jamais refusé de travailler sous votre autorité. Nous allons au service depuis quelques mois sans aucun copeck. Si on dit aujourd’hui que nous refusons de signer les contrats, je voudrais vous dire à travers les courriers que je vous ai envoyés que nous n’avons jamais refusé de signer les contrats. On demande simplement une retouche et on va signer les contrats tels que présentés. Pour finir, je voudrais prier pour tous les membres du gouvernement en particulier pour le Chef de l’État pour le succès de son mandat. Nous avons déjà des fruits et aujourd’hui nous ne voulons pas qu’on dise qu’au dernier moment qu’il y a des choses qui clochent. Excellence monsieur le Président de la République, sauvez-nous. Nous vous demandons de faire l’effort pour que d’ici la semaine prochaine nous retrouvions le sourire. Que nos familles retrouvent le sourire et que nous-mêmes, qu’on commence par percevoir nos salaires.

 

Transcription : R.T.

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