Le Réseau International des Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur de l’Espace CAMES adresse ses chaleureux remerciements au Professeur Brice SINSIN

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Le Professeur Brice SINSIN a passé le témoin ce lundi au nouveau Recteur élu de l’Université d’Abomey-Calavi, le Professeur Maxime da Cruz. C’était au cours d’une cérémonie organisée ce lundi 18 décembre 2017 à l’UAC. Pour avoir travaillé ensemble pour la consolidation des relations entre l’UAC et les Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur et aussi pour avoir noué un « accord historique » permettant aux enseignants des établissements privés de s’inscrire en Thèse à l’UAC et aussi, par l’entremise de l’UAC, de soumettre leur candidature pour leur inscription sur les listes d’aptitude du CAMES, le Réseau International des Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur de l’Espace CAMES (RIDEPES/CAMES) dont le Président est le Béninois Dr Alain CAPO CHICHI a tenu à exprimer, à travers un message, ses chaleureux remerciements au Professeur Brice Sinsin. Par ailleurs, le RIDEPES/CAMES a énuméré quelques défis majeurs de son successeur, le Professeur Maxime da Cruz. Lisez plutôt.

« Cher recteur SINSIN.
En ce jour où vous passez service, permettez-moi de vous féliciter mais aussi vous remercier pour votre œuvre si immense à la tête de l’Université d’Abomey Calavi (UAC).
En acceptant de présider aux destinées de notre Université vitrine pendant deux mandats, c’est parce que vous aviez eu une grande vision et vous avez cru en vous. Aujourd’hui, vous avez réussi et vos résultats en témoignent largement.
Comme le dit si bien De Dominique GLOCHEUX,
« Les succès ne frappent jamais au hasard : ceux qui réussissent, ceux qui gagnent sont d’abord des personnes qui ont cru en elles » (De Dominique Glocheux / La Boss génération).

Votre vision était grande et les résultats le sont aussi.
En tant que Président de l’Association des Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur du Benin, nous avions travaillé ensemble pour consolider les relations entre l’UAC et les Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur.
Je tiens aussi à vous exprimer mes chaleureux remerciements pour avoir permis, en application de cet accord historique, que les enseignants des établissements privés puissent non seulement s’inscrire en Thèse à l’UAC, mais également par l’entremise de l’UAC, soumettre leur candidature pour leur inscription sur les listes d’aptitude du CAMES.
Votre hauteur et ouverture d’esprit, votre sourire constant, votre accessibilité, votre simplicité, votre franc parler sont caractéristiques du grand leader et du manager hors pair que vous avez été pour l’UAC et pour l’Afrique.
Vous étiez un homme pragmatique et travailleur. J’ai eu l’occasion de vous dire lors des journées scientifiques de l’UAC que vous étiez surtout un chercheur idéal du 21ème siècle : celui qui cherche, trouve mais surtout applique et résout les problèmes de sa communauté.
Votre excellence à la tête de l’Université d’Abomey-calavi n’est plus à démontrer. Les pavés posés, les constructions d’amphithéâtres, des bâtiments administratifs, des incubateurs, des centres de pédagogie, les partenariats signés, les prix internationaux obtenus, témoignent et témoigneront toujours de l’immense bâtisseur que vous avez été à la tête de notre université mère.
Les défis majeurs de votre successeur seront à mon avis, d’opérer la transformation du système de formation de notre université vitrine, pour passer d’une Université de la connaissance à une Université de la création et de l’innovation, aux fins de répondre aux exigences contemporaines de l’enseignement supérieur.

En effet, quand l’Université du Dahomey naissait en 1970 avec environ 700 étudiants, nous avions compris qu’elle avait pour objectif la production de cadres pour nourrir la fonction publique : qui doivent connaître juste des procédures et bien les appliquer…
Mais aujourd’hui avec la massification des effectifs, où nous avons plus de 100 000 apprenants qui passent le Baccalauréat, au moment où la fonction publique ne peut absorber raisonnablement et annuellement que moins de 1000 diplômés sortant de nos universités qui regorgent de près de 200 000 apprenants, il faut préparer nos jeunes, au-delà de la maîtrise de la connaissance, à l’application, à la création et à l’innovation.
Pour redonner confiance et plein espoir à cette jeunesse, à l’heure où beaucoup d’entre eux n’hésitent plus à s’engager sur le chemin périlleux de l’aventure pour aller mourir dans le désert, dans les eaux méditerranéennes ou être finalement vendus comme des esclaves, nous devons donc ensemble engager cette transformation, en application du modèle LMD, pour partir non plus vers des logiques de filières, mais de profil et de parcours individualisé.
Pour ce faire, nous devons revoir notre méthode d’enseignement, pour aller vers une pédagogie plus active, qui place l’étudiant au cœur de la formation et le rend acteur de sa formation.
Pour y arriver, nous devons former tous les enseignants à la pédagogie notamment les méthodes actives depuis les assistants jusqu’aux professeurs titulaires (car enseigner s’apprend) pour réussir cette transformation afin que nos étudiants ne soient plus obligés de suivre la torture des méthodes expositives (cours magistraux) dont plusieurs études ont démontré leurs limites : les étudiants ne retiennent environ que 5% de ce qu’on leur a enseigné 24 heures après le cours magistral. Et après l’évaluation finale, ils ont tout oublié.
Nous devons nous engager aussi vers une recherche appliquée avec des chercheurs qui s’ouvrent à la communauté et qui coproduisent avec elle.
Nous devons cesser de croire que le savoir n’est que l’apanage du chercheur et non du paysan, du sage du village, de la bonne dame du marché Dantokpa qui exporte ses produits à l’international.

Nous devons réconcilier l’Université avec son écosystème, pour qu’elle soit plus entrepreneuriale, plus responsable, plus interdisciplinaire.
Oui l’Université doit cesser d’être : « ekplonidjiboalavo. ». Pour les profanes, étudier à l’Université, c’est étudier jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de Branches, au sommet. A l’heure de la formation tout au long de la vie et de l’interdisciplinarité, il me semble que nous devons changer de paradigme.
Du reste, l’Université doit interagir avec la communauté, pour mieux la servir. Elle doit devenir plus réaliste et cesser de viser le haut pendant que tout le monde est en bas.
A mon sens, s’il y a une règle dans le management des ressources humaines que le recteur SINSIN a bien appliquée pour réussir une si belle œuvre, elle devrait être de Montesquieu : « Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux. »
Cher Recteur SINSIN
Vous avez, par votre œuvre, bien honoré ce patronyme SINSIN, au point d’être pour moi reconnu comme un double saint (SINSIN) un modèle, un saint du Management dans l’enseignement supérieur : Ce modèle de management doit être modélisé à l’heure où nous cherchons désespérément une nouvelle gouvernance de nos systèmes d’enseignement supérieur.
Oui, les saints nous semblent souvent des êtres à part, inaccessibles, qui planent dans les hautes sphères de la perfection. Et pourtant, ce sont bien des hommes et des femmes comme nous.
Oui SINSIN est parmi nous et il faut modéliser son style de management qui a donné des résultats concrets dans un environnement où difficilement l’exception confirme la règle ».

Dr Alain CAPO CHICHI
Président Elu du Réseau International des Etablissements Privés de l’Enseignement Supérieur l’Espace CAMES (RIDEPES/CAMES).
Maître Assistant des Universités (Université d’Abomey Calavi
Docteur en Science de l’Information et de la Communication