Matériaux composites pour construire des infrastructures au Bénin : Le prof Mohamed Gibigayé valorise les matériaux locaux

Economie & Tech

Matériaux composites au service du développement des infrastructures au Bénin , c’est le thème de la conférence inaugurale au cours de la cérémonie solennelle de la rentrée académique 2023-2024 à l’université d’Abomey Calavi tenue le mercredi 15 novembre 2023. Pour le professeur titulaire Mohamed Gibigayé , orateur de la dite conférence , il n’est plus question d’aligner le béton et l’acier pour construire des infrastructures qui ne résistent pas au temps. Il faut désormais valoriser les matériaux locaux que nos aïeux ont toujours utilisé pour construire des infrastructures durables et à moindre coût. 

Au début des échanges , le professeur Gibigayé a expliqué que le Bénin est face à des défis de construction d’infrastructures dans le domaine des transports de l’énergie de l’agriculture , de l’eau et du logement. Pour relever ces défis, il convient de trouver des solutions innovantes durables et économiquement viables. C’est en ce moment que les matériaux composites entrent en jeu. Les matériaux composites , en alliant plusieurs composants de différentes propriétés, offrent une alternative prometteuse aux matériaux conventionnels tels que le béton, l’acier, certaines graves latéritiques éprouvées. Ils présentent des caractéristiques remarquables telles que leur légèreté, leur résistance mécanique et leur durabilité face à certaines agressions environnementales. Ils ont l’avantage d’offrir des solutions idéales pour la construction d’infrastructures solides et durables.

Le prof Mohamed Gibigayé a fait plusieurs démonstrations de matériaux composites pour construire des routes , des ponts et chaussées , des greniers de stockage des vivriers pour la sécurité alimentaire à base de mélange d’argile et de noix de palmiste ou de verre. Il a démontré que l’on peut changer les fers en acier par des poutres à partir de l’arbre du rônier. Selon lui , construire des habitats à base d’argile mélangée avec des noix palmiste permet de garder une bonne température en temps de chaleur et cela est économiquement viable et protège notre santé contre des Avc qui nous terrassent dans les habitations faites à base des matériaux conventionnels ciment , béton , fer et peinture .

L’utilisation de matériaux composites dans le développement des infrastructures au Bénin offre des perspectives prometteuses pour répondre aux besoins croissants du pays en matière de construction et d’entretien des infrastructures. Ces composites , caractérisés par leur propriétés mécaniques et thermiques, présentent une alternative durable et économique aux matériaux traditionnels. En exploitant ces innovations, le Bénin peut améliorer la résistance et la durabilité de ses infrastructures, tout en favorisant la croissance économique et la sécurité alimentaire grâce à des projets innovants tels que les greniers de stockage. Il est impératif de continuer à encourager la recherche, le développement et la mise en œuvre de ces matériaux composites pour assurer un avenir prometteur aux infrastructures béninoises et à la population qu’elles servent , a conclu le conférencier.

Le professeur Mohamed Gibigayé est titulaire des universités du CAMES. Il est ingénieur de conception en génie civil et industriel de l’institut industriel de Zaporozhje en Ukraine. Il est l’actuel directeur de l’École doctorale des sciences de l’ingénieur ( ED-SDI ) de l’université d’Abomey Calavi. Il est expert consultant pour les bureaux d’études et les entreprises de génie civil. Il est aussi expert agréé dans le domaine du génie civil pour les banques commerciales et les tribunaux du Bénin. Il fut directeur de cabinet du ministre en charge des enseignements secondaire , technique et professionnel de 2009 à 2015 et député à l’Assemblée nationale du Bénin , 7e législature de 2015 à 2019. Sa communication sur la valorisation des matériaux composites a suscité un tonnerre d’applaudissements des étudiants , de ses collègues enseignants et de toute l’assistance ainsi que des journalistes séduits par le potentiel de la valorisation des matériaux locaux.

A. HOUNVENOU