Le Prd et la Plateforme dévoilent les 10 raisons de leur marche

Politique

Le Prd et la Plateforme ont dévoilé ce mardi 9 décembre au cours d’une conférence de presse les 10 raisons de leur marche. De sources concordantes, les composantes de La Plateforme se joignent au Prd ce mercredi pour la marche à Porto Novo. Jeudi, le Prd à son tour devrait se joindre à La Plateforme pour la marche à Cotonou. C’est à croire que l’itinéraire du Prd ( stade René Pleven, ancien pont, Ganhi, Hotel du Port) ne sera plus respecté. Un seul itinéraire pour les marcheurs ( Prd et Plateforme) donc :Place Lénine, Dantokpa pour échouer à Etoile rouge).
Ce mardi l’opposition a dévoilé à travers 10 points ses revendications.

PLATEFORME DES FORCES DEMOCRATIQUES
& PARTI DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE (PRD)

Conférence de presse du mardi 9 Décembre 2014

Déclaration liminaire

L’attachement du peuple béninois à la démocratie et à l’Etat de droit s’est à nouveau manifesté, depuis le 29 octobre 2014 par l’expression populaire de l’exigence de l’organisation des élections transparentes sur la base d’une liste crédible.

Cette manifestation populaire répondait aux appels constants du Parti du Renouveau Démocratique et de l’ensemble des forces politiques et associatives regroupées au sein de la Plateforme démocratique en vue de la recherche concertée de solutions à l’impasse électorale dont le résultat, à terme, est la perte de légitimité des institutions démocratiques et la remise en cause de l’Etat de droit.

Or, cet appel réitéré au dialogue politique largement partagé par l’ensemble de nos concitoyens, de la classe politique et la société civile n’eut, pendant longtemps, pour réponse de la part du Gouvernement et de ses alliés, qu’un silence méprisant puis, depuis le 1er Décembre 2014, une annonce cavalière d’un « dialogue politique »qui a finipar être un monologue solitaire, dans le pur style des opérations burlesques de communication sans lendemain auxquelles le pouvoir de Yayi Boni nous a habituées depuis 2006.

En organisant sa concertation unilatérale, le gouvernement aura vainement recherché de diviser les forces politiques et de refroidir les ardeurs citoyennes autour de l’organisation les 10 et 11 décembre 2014 des marches citoyennes respectivement à Porto-Novo et à Cotonou en vue de l’exigence de la tenue des élections locales, municipales et communale, législative et présidentielle sans délai et avec une liste adaptée et de qualité et de manière plus générale, le respect scrupuleux de notre Constitution et des lois de la République.
Les forces politiques et sociales, conscientes des dangers que constitue l’organisation en rangs dispersés des combats salutaires qu’ imposent à notre Peuple, Yayi Boni et son pouvoir déliquescent sont convenues de la confirmation des marches annoncées pour les 10 et 11 Décembre 2014, en parfaite unité de pensée et d’action.

Les Partis politiques et les associations réunis au sein de la Plateforme démocratique et le Parti du Renouveau Démocratique considèrent que :

1°) L’impasse électorale reste entière. Son règlement passe par un dialogue politique responsable entre les forces politiques de l’opposition et le gouvernement.

2°) Le Gouvernement et son chef doivent arrêter de rechercher des boucs émissaires à l’impasse politique ainsi qu’à la dégradation de la situation sociale et politique consécutive à sa gouvernance catastrophique. Ils doivent, en particulier, éviter des réponses superficielles aux graves problèmes de fond que soulève l’organisation des élections.

3°) Les manifestations des 10 et 11 Décembre 2014 participent de la ferme volonté de notre peuple, à réaffirmer son attachement à sa propre histoire de lutte, dont les 11 Décembre 1989 et 1990 ont constitué des étapes capitales. Les marches des 10 et 11 Décembre 2014 à Porto Novo et Cotonou s’inscrivent dans la fidélité à cette histoire, avec l’exigence de l’application sans failles des dispositions de notre Constitution et des lois qui en découlent.

Aussi, exhortons-nous notre Peuple, à sortir massivement pour exprimer son ras-le-bol et à exiger, dans la paix, mais aussi dans une détermination sans faille :

1. L’organisation immédiate des élections municipales, communales et locales.

2. L’organisation des élections législative et présidentielle à bonne date

3. La remédiation au problème anachronique de citoyens sans pièce d’Etat civil ;

4. La mise à disposition immédiate et la sécurisation de la base de données issues des travaux du COS-LEPI ;

5. Le retrait, sans délai, de l’Assemblée Nationale du Projet de loi, portant révision de la Constitution;

6. Le respect scrupuleux du principe de l’accès équitable aux médias de service public par les acteurs politiques et sociaux ;

7. La transmission immédiate, avant le 31 Décembre 2014, à l’Assemblée Nationale des projets de Loi de Règlement, exercices 2006, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013 ;

8. L’arrêt immédiat des gravissimes et massives violations des droits des travailleurs, des droits de l’homme et les traitements inhumains et dégradants imposés aux citoyens sur le front social. L’une des illustrations les plus poignantes de la violation massive des droits sociaux et économiques s’observe au niveau des dockers employés par la Société Béninoise des Manutentions Portuaires. Ces travailleurs, sans droits ni sécurité au travail meurent silencieusement, par centaines chaque année sous nos yeux. Il n’est plus besoin de rappeler ici le cynisme avec lequel le gouvernement traite les revendications des travailleurs en général et particulièrement ceux des secteurs de la santé et de l’éducation. Nous voudrions ici dénoncer et condamner vigoureusement aussi le refus de dialogue sincère avec les étudiants et l’escalade de la violence entretenue par le gouvernement sur le campus d’Abomey Calavi.

9. La fin immédiate de l’insécurité systématique imposée aux opérateurs économiques à travers le refus d’opérer des réformes concertées pour une fiscalité plus transparente et plus juste, l’accumulation des dettes vis-à-vis des entreprises nationales et l’usage du harcèlement fiscal pour museler les agents économiques non soumis au régime de corruption, de népotisme et de concussion mis en place par la gouvernement.

10. L’arrêt immédiat de la mise en œuvre des décisions gouvernementales au sujet des dossiers comme le PVI, dont la conséquence certaine sera un endettement massif et sans fondement du pays et un affaiblissement de la crédibilité de notre Etat qui refuse d’exécuter des décisions de justice et s’enfonce dans des manœuvres grossières et de démission nationale.

Vive l’unité des forces combattantes pour le progrès et la restauration des valeurs de la République, de l’Etat de Droit et de la Démocratie !

Victoire au Peuple souverain !

Enfants du Bénin, debout !
Fait à Cotonou, le 9 Décembre 2014