Affaire quatre morts au CNHU : Le point sur l’enquête; de nouvelles auditions prévues ce mercredi

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(L’audition du directeur général a duré un peu moins de 2 heures. À la fin, il est reparti. Le chef service réanimation et l’administrateur des gardes ont été également interrogés)

Le point de l’enquête sur les 4 décès survenus vendredi dernier au Centre national universitaire de Cotonou. Le directeur général de l’établissement a été entendu par la brigade criminelle mardi dans la matinée. Pas de nouvelles gardes à vue après celles des 04 personnes placées en garde à vue lundi soir. Le dossier pourrait être présenté au parquet d’ici la fin de la semaine, apprend-on.

L’audition du directeur général a duré un peu moins de 2 heures. À la fin, il est reparti. Le chef service réanimation et l’administrateur des gardes ont été également interrogés. Ils n’ont pas été retenus pour l’instant, l’enquête se poursuit. Il n’y a donc pas eu de nouvelles gardes à vue, en dehors des 4 ordonnées lundi soir.

L’interrogatoire du directeur général a permis de savoir qu’il y a en fait eu deux coupures d’électricité, la première jeudi vers 13h30 et la seconde au petit matin du vendredi.

On apprend que le CNHU est équipé de deux grands groupes électrogènes, mais il y a eu défaillances dans les choses à faire quand une coupure survient.

Sept malades étaient en réanimation le jour de l’incident, quatre sont décédés et trois ont survécu. De nouvelles auditions sont prévues ce mercredi, les enquêteurs veulent voir s’il y a eu défaillance du côté du corps médical. Le dossier devrait être présenté au parquet d’ici la fin de la semaine sauf si une investigation complémentaire est nécessaire.

« Nous nous attendons à ce que l’enquête aille rechercher les causes et les responsables de cette coupure d’électricité et, deuzio, l’enquête doit pouvoir nous situer sur les causes et responsables aussi de l’absence de dispositif pour servir de relai en cas de coupures d’électricité au niveau du CNHU », déclare au micro de RFI monsieur Accrombessi, président de l’Association La Voix des consommateurs

Défaillances au service de réanimation !

Au service de réanimation du Cnhu-Hkm, il y aurait eu défaillance. Pourtant, les équipements qui permettent aux patients d’avoir de l’oxygène à plein temps fonctionnent grâce à l’énergie électrique. En cas de coupure, l’hôpital dispose d’un groupe électrogène ( à gasoil) qui prend le relai automatiquement. Selon des sources bien informes, des jours avant et le jour du drame, il y a eu plusieurs coupures. A chaque coupure, le groupe électrogène prenait le relai jusqu’à ce épuisement du gasoil , renseignent les mêmes sources. Que s’est-il alors passé ? Les agents responsables de la gestion du groupe n’auraient pas approvisionné le groupe en gasoil. Le gasoil étant terminé,  il n’ y a plus eu de relai du groupe électrogène pour faire fonctionner les équipements sensibles au service de réanimation et la distribution de l’oxygène aux patients. Ce sont les premiers éléments suite à l’inspection diligentée au Cnhu-Hkm après le drame. Certains agents ont préféré jeter le tort sur la société prestataire qui a livré le groupe électrogène de relai. Mais, le système technique de signalisation des coupures et du nombre de démarrages automatiques incorporés au groupe électrogène remet en cause ces arguments, informent les mêmes sources. La société prestataire ayant installé l’unité de production de l’oxygène au Cnhu-Hkm avec un groupe de relai. Elle met à la disposition du Cnhu-Hkm et ce, de façon ininterrompue, plus de 20 bouteilles d’oxygène pleines, apprend-on. En soutien à l’unité de production de l’oxygène, une dizaine de bouteilles de relai et d’autres bouteilles existaient pour parer à toute éventualité en cas de panne. L’unité de production de l’oxygène au service de réanimation  fonctionne avec des réserves afin de préserver la vie des patients en cas d’éventuelle panne.

Autre élément des enquêtes, au service de réanimation, les agents n’auraient pas mis en marche le plan secours, celui d’utiliser les bouteilles d’oxygène en réserve au niveau de la centrale de conversion. Les agents du service réanimation sont les seuls à avoir en leur possession la clé d’accès à la centrale de conversion. Selon une source bien informée, il aurait suffit qu’un agent tourne le système comme pour ouvrir un robinet. Il aurait ainsi  mis en marche les bouteilles d’oxygène de la centrale de conversion, ajoute la même source. Il est donc à écarter toute pénurie d’oxygène au service réanimation du Cnhu-Hkm.

Ce n’est qu’après le drame que le groupe électrogène aurait été approvisionné en gasoil.  La mémoire du groupe pourrait partager les uns et les autres et donner des preuves concrètes des relais du groupe électrogène après les différentes coupures jusqu’à épuisement du gasoil au Cnhu-Hkm.

A.C.C. ( Avec S.E.)