Le nouveau code électoral inquiète les politiques

Politique

Les élections législatives béninoises ont été fixées au 28 avril 2019. Ce scrutin tant attendu se déroulera selon un nouveau code électoral qui suscite la polémique.

Les Béninois iront aux urnes le 28 avril prochain pour désigner les députés de la 8è législature. La date de ces élections législatives au Bénin a été adoptée par décret le 9 janvier au cours du Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Patrice Talon. Un soulagement.

L’opposition et la société civile avaient notamment formulées de nombreuses critiques face au silence de l’Exécutif. Elles ont fait pression sur l’Exécutif pour fixer une date au plus vite. Le mandat des députés de la 7ème législature doit en effet prendre fin en mars 2019.

De nouvelles règles électorales

Pour les prochaines législatives au Bénin, les candidats seront soumis aux règles qui figurent dans le nouveau code électoral, entré en vigueur en juillet dernier et contesté par l’opposition. Un code électoral qui suscite polémique mais aussi inquiète les politiques.

Pour cette élection, les partis politiques seront organisés en blocs. Il y aura le bloc de la mouvance présidentielle, réunissant tous les partis derrière le président Patrice Talon, et le bloc de l’opposition, dans lequel devraient figurer les opposants au pouvoir, dont Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), de l’ancien président Thomas Boni Yayi.

Pour l’heure, il y a quelque divergence au niveau de l’opposition qui appelle a un seul bloc. Entre l’USL, (parti de Sébastien Ajavon, opérateur économique et homme politique arrivée en troisième position aux présidentielles de 2016) et Restaurer l’Espoir de Candide Azannai, ex ministre de la défense de Talon ayant démissionné en 2017, il y a quelques passes d’armes entre les secrétaires généraux de ces deux partis. Restaurer l’Espoir de Candide Azannai ira –t-il seul aux élections après ce clash, ou l’opposition pourra –t-elle colmater les brèches ? Rien n’est encore certain.
Du côté de la mouvance, deux blocs se dégagent selon certains. Il s’agit de l’Union Progressiste que dirige Bruno Amoussou et le Bloc Républicain avec à sa tête Bio Tchané, ministre d’Etat du gouvernement du Président Patrice Talon. Toutefois d’autres partis comme l’UDBN de Claudine Prudencio, le PRD de Adrien Houngbédji se réclament de la mouvance. Ce qui est certain, il y aura à peine une dizaine de listes aux prochaines législatives. Contrairement aux années précédentes. Les réformes relatives au système partisan ont corrigé cette situation. Contacté par Jeune Afrique, le député Issa Salifou (Alliance soleil), qui a rallié la mouvance présidentielle, se réjouit des nouvelles règles électorales. « Sur le plan de la gestion, les choses seront plus faciles. Avant, en tant que chef de parti, on finançait toute la liste pour se retrouver avec deux ou trois députés. Les chefs de partis se cotisent désormais pour payer la caution », précise-t-il.

Les Béninois aux élections en 2019, 2020 et 2021

Il faut dire que la caution que doit débourser chaque parti est colossale. Elle s’élève à 249 millions de francs CFA (environ 380 000 euros) par liste présentée, selon le code électoral (loi n°2018-31) voté le 7 août dernier par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Le scrutin qui se profile ne devrait pourtant pas être facile pour les listes individuelles : un parti ne pourra entrer à l’Assemblée qu’en obtenant au minimum 10% des suffrages sur le plan national. C’est les nouvelles règles électorales des législatives au Bénin où après l’lection de nouveaux députés en 2019, les populations iront à nouveau aux urnes en 2020 pour les communales et en 2021 pour l’élection présidentielle.