Nigeria : Le nord du pays face à une recrudescence des enlèvements de masse

Afrique

Le Nigeria fait face à la recrudescence des kidnappings, après deux enlèvements de masse en moins d’une semaine, dans le nord du pays.Dans le Nord-Est, plus d’une centaine de femmes et de filles déplacées sont portées disparues dans la région du Borno où les jihadistes de Boko Haram et de l’Iswap sont actifs. Dans le Nord-Ouest, près de 300 élèves de l’école de Kuriga, dans la région de Kaduna, ont été enlevés par des hommes armés et emmenés dans la forêt.

Les enlèvements n’ont jamais cessé dans les États du Nord-Ouest du Nigeria. Tout le monde ou presque connaît au moins une personne kidnappée ces dernières années – frère, cousin éloigné, voisin ou enfant.

Dans la nuit de samedi à ce dimanche 10 mars, ce sont quinze jeunes élèves d’une école coranique et une femme qui ont été capturés dans un village isolé de l’État de Sokoto. Dans cette région frontalière du Niger, les campagnes ont été largement désertées par crainte des attaques des bandits qui volent le bétail, pillent et kidnappent à tout-va.

Un peu plus au sud, dans la région de Kaduna, le nombre d’enlèvements avaient, en revanche, beaucoup diminué ces derniers mois, mais jeudi 7 mars, près de 300 écoliers et lycéens ont été emportés dans la forêt par des hommes armés, un kidnapping d’une ampleur inédite dans la région de Kaduna. Mais en 2020 / 2021, les États de Zamfara et Katsina avaient déjà été touchées par des drames similaires.

Des renforts militaires ont été mobilisés, sur ordre du président Bola Tinubu, pour tenter de retrouver les otages dont certains n’ont pas plus de huit ans.

Dix ans après Chibok, les femmes toujours cibles d’enlèvements dans le Borno

Le gouverneur de l’État du Borno a mis en garde contre les chiffres qui circulent au sujet des femmes et des filles kidnappées autour de Ngala, non loin de la frontière camerounaise.

On parle de plus de cent personnes disparues, mais certains pensent que les victimes seraient deux fois plus nombreuses. Ces déplacées qui étaient parties collecter du bois ont probablement été capturées par les hommes de Boko Haram ou bien par ceux du groupe État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), toujours actifs dans la région.

Dix ans après l’enlèvement des lycéennes de Chibok, l’insécurité est toujours bien réelle dans le Nord-Est du Nigeria et les femmes continuent d’être enlevées par les jihadistes. Depuis fin 2021, le gouverneur Babagana Zulum a pourtant entrepris de fermer les camps de déplacés de la ville de Maiduguri et de renvoyer les habitants dans leurs villages d’origine.

Dans certaines zones, comme celle de Ngala, il est périlleux de sortir des camps protégés par l’armée nigériane. Les femmes et les filles disparues s’étaient aventurées au-delà des tranchées défendues par les militaires.