Lutte contre la fraude : Le Niger suspend ses exportations de gasoil pour répondre à la consommation intérieure

Afrique

Cette décision de Niamey a été prise pour protéger sa consommation locale et lutter contre la fraude. En effet, depuis quelques jours, une contrebande est organisée en direction des pays voisins en difficulté de ravitaillement. Des stations-service aux frontières du Nigeria, du Bénin et du Burkina Faso sont en rupture de carburant. Niamey, la capitale nigérienne vit à son tour une pénurie.

Avec une production journalière de 20 000 barils jour, le Niger est depuis quelques années un pays producteur d’essence. Mais depuis quelques semaines, on observe une pénurie de gasoil dans certaines stations-service à l’intérieur du pays, notamment le long de la frontière avec le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso.

Dans ces trois pays, le litre du gasoil vendu à la station avoisine 1 000 francs CFA alors qu’au Niger, il est de 538 francs CFA. Aussi beaucoup viennent se ravitailler aux frontières. La pénurie a atteint la capitale, Niamey, il y a trois jours : on ne trouve plus aucune goutte de gasoil dans la plupart des stations-service, des centaines de gros camions qui consomment du diesel sont immobilisés.

Selon les ministres du Commerce et du Pétrole, des enquêtes diligentées ont permis de constater des spéculations sur le prix du gasoil ainsi qu’un début de raréfaction de ce produit consécutif à des ventes frauduleuses de quantités destinées à la consommation nationale vers l’extérieur. Les deux ministères décident alors de la suspension d’exportation à partir du 1er juin, de constituer un stock national de sécurité et la fermeture de stations-service prise en flagrant délit d’exportation frauduleuse.

Les principaux responsables de cette pénurie sont identifiés. Ce sont deux ressortissants chinois de la société de raffinerie de Zinder, la Soraz, le directeur de la division des ventes et son adjoint. Ils sont en voie d’être expulsés du Niger.

RFI