Covid-19 : Le coronavirus s’attaque désormais à l’Afrique

Santé & Culture

Elle faisait figure de terre épargnée, mais le Covid-19 l’a rattrapée. Au mardi 17 mars, l’Afrique recensait au total 30 pays contaminés par le coronavirus, 10 morts et 450 cas confirmés. C’est désormais plus d’un Etat sur deux du continent qui est atteint.

 

 

Une vingtaine de cas avaient été détectés lundi au Burkina où 59 passagers d’un avion en provenance de Chine ont été mis en confinement.

La veille, le Bénin avait enregistré son premier cas de coronavirus, avait annoncé le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. «Il s’agit d’un sujet de nationalité burkinabè, de sexe masculin âgé de 49 ans, qui est rentré sur le territoire béninois le 12 mars 2020», a-t-il ajouté.

20 cas ont été comptabilisés dans six pays d’Afrique de l’Est dont la Tanzanie et la Somalie.

A ce stade, ce ne sont que des cas isolés mais, comme en Asie et plus récemment en Europe, ils pourraient très bien déboucher sur des «clusters» (des «grappes» de malades localisées, NDLR), avant de finir en épidémie généralisée.

 

DES CAS ISOLÉS QUI SE MULTIPLIENT

Le Togo, le Congo, les Seychelles sont ainsi encore relativement épargnés et les malades s’y comptent encore sur les doigts de la main. En revanche, en Egypte, avec environ 166 cas (4 morts), ou l’Algérie (4 morts, 60 cas) et l’Afrique du Sud (62 cas) tout porte à croire que le Covid-19 va bel et bien se propager de façon bien plus importante très prochainement. Au Maroc et au Soudan (1 mort chacun), la situation inquiète.

Cela d’autant plus que, comme partout ailleurs, le nombre de cas est très certainement sous-évalué. Autre facteur : plusieurs Etats possèdent également des liens étroits avec la Chine et l’Europe, respectivement ancien et actuel épicentre de l’épidémie.

Un cocktail malheureusement idéal pour que le virus explose. Et le risque est d’autant plus élevé que l’absence d’infrastructures efficientes pourrait constituer au Covid-19 une terrible rampe de lancement.

MANQUE DE STRUCTURES, POPULATIONS FRAGILES…

Certains Etats toutefois, à l’instar du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Sénégal (27 cas), ou de la Tunisie sont mieux armés et bénéficient de plus de structures. Mais rien ne dit que leur système soit à même de tenir face à un afflux de patients trop important.

Cela en raison du fait que, dans plusieurs pays, la population est déjà de santé fragile, à cause de la malnutrition, du paludisme ou du SIDA. Autant de patients à risque et en danger donc.

Dans ce contexte, les pouvoirs publics comme ceux de l’Afrique du Sud, du Kenya ou de l’Ouganda, ont adopté des mesures de restrictions aux frontières.

Le Ghana a, lui, annoncé dimanche 16 mars au soir avoir fermé toutes ses écoles et universités, et suspendre tout rassemblement pour tenter de limiter la propagation du coronavirus.

 

Par Christian Taveira ( Cnews)

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