Bénin : Le bilan provisoire de l’attaque du commissariat de Dassari, dans le nord du pays, par un groupe armé

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Au Bénin, deux policiers ont été tués au petit matin de ce dimanche dans l’attaque du commissariat de Dassari, commune de Matéri, à 33 km de Porga dans le nord du pays , non loin de la frontière du Burkina Faso et à 600 km de Cotonou, par un groupe armé. Un autre policier est grièvement blessé et « se trouve en soins intensifs », a précisé une source sécuritaire, selon qui deux assaillants avaient été tués lors d’échanges de tirs.

Après Monsey  Dassari est le deuxième commissariat attaqué dans le nord du pays en deux mois. Le bilan provisoire fait état de 2 policiers tués, deux terroristes neutralisés et un policier blessé. Ce bilan provisoire a été confirmé à l’AFP par une autre source ayant une très bonne connaissance des questions sécuritaires dans le nord du Bénin, mais qui souhaite rester anonyme.

Le commissariat de Dassari, dans le nord du Bénin, a été attaqué peu après 1h du matin ce dimanche matin par un groupe armé, dont les hommes sont tous arrivés à moto. Ils sont restés un bon moment sur les lieux, selon des sources locales  qui affirment avoir entendu des tirs nourris pendant de très longues minutes.  Cette fois, en ce qui concerne Dassari, le groupe armé a choisi la date du 25 au 26 juin. A Monsey, l’attaque  a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 avril, il y a exactement   deux mois. « Le commissariat de Dassari a connu une attaque au petit matin ce dimanche. Des hommes armés y ont fait éruption mais la réaction de notre côté a été prompte », a déclaré à l’AFP un officier de police dans le département de l’Atacora, frontalier du Burkina Faso, et où le poste de police est situé.

Dans la matinée, des impacts de balles étaient visibles sur les murs du commissariat, ainsi que des vêtements ensanglantés éparpillés au sol, a déclaré un habitant sous anonymat qui s’est rendu sur place. Des images sur les réseaux sociaux montrent des impacts de balles sur la façade du commissariat.

« L’ennemi a été mis en déroute »

L’armée a été alertée pour appuyer les policiers dans leur riposte. Elle a dépêché sur les lieux de l’attaque son unité de réserve positionnée à Porga, à une vingtaine de kilomètres du commissariat visé. À son arrivée, la force d’intervention a trouvé les assaillants à l’intérieur du commissariat. Dans la cour, des motos mis en fourrière ont été incendiées par les éléments du groupe armé. Deux gardés à vue en cellule ont été sauvés par les militaires.

« Les policiers présents étaient sous le choc », informe une source sécuritaire. « L’ennemi a été mis en déroute », rassure une source sécuritaire en milieu de matinée. La force d’intervention procédait ce dimanche à des ratissages, ne voulant pas prendre de risque dans la nuit noire. L’attaque n’a pas été revendiquée pour l’instant et les autorités béninoises ne se sont pas encore exprimées. Contacté par l’AFP, le gouvernement béninois n’avait pas encore réagi dimanche en début d’après-midi.

Plusieurs attaques de groupes armés dans le nord. La première attaque meurtrière connue dans le nord du Bénin remonte à décembre 2021. Deux soldats avaient été tués dans une localité proche de la frontière avec le Burkina Faso, où sévissent des groupes jihadistes.

Le gouvernement avait alors annoncé renforcer son déploiement militaire dans le nord du pays pour sécuriser ses frontières. Fin mai 2022, il avait annoncé que le pays avait connu près d’une vingtaine d’attaques de groupes armés. C’était la première fois que le gouvernement donnait un bilan global de ces attaques.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux prises avec des insurrections jihadistes et les Etats voisins comme le Bénin, le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire s’inquiètent des débordements sur leur territoire. Une récente série de raids frontaliers dans ces pays a confirmé ces craintes.

Début mai, huit soldats togolais ont été tués au cours de la première attaque jihadiste meurtrière officielle au Togo. Elle avait été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.

S.E.