Accès universel à l’énergie : Le Bénin, une référence en Afrique de l’Ouest

Economie & Tech

(Ses performances XXL rassurent d’un lendemain meilleur)

La communauté internationale a célébré le samedi 22 octobre 2022, la Journée mondiale de l’énergie. Cette initiative lancée en 2012 lors de l’ouverture du forum mondial de l’énergie à Dubaï est l’occasion de se rappeler qu’un des enjeux majeurs de demain est de pouvoir offrir de l’énergie au plus grand nombre d’habitants du globe. A l’échelle nationale, le Bénin s’inscrit-il dans la dynamique d’un monde juste et équitable où tous les citoyens ont un accès durable à l’énergie ? Eléments de réponse.

Au Bénin, la question de l’accès universel à l’énergie est une préoccupation majeure des décideurs politiques. En effet, depuis avril 2016, le pays a changé de paradigme en matière de gouvernance du secteur, et le ‘’Bénin de la fatalité’’ avec des équipements de production obsolètes devient le ‘’Bénin du possible’’. En effet, des actions hardies ont été initiées pour sortir le pays de la dépendance énergétique. Tenez, de 00 mégawatt, la production énergétique nationale est passée à plus de 60% des besoins. Cela, grâce d’abord à la réhabilitation des centrales jadis taxées de ‘’musées’’ pour un total de 30 mégawatts à Porto-Novo, Parakou et Natitingou. Ensuite, avec l’historique construction de la centrale thermique de Maria-Gléta 1 en 2019. Moins de trois ans après sa mise en exploitation commerciale, notamment à la date du mardi 19 juillet 2022, la production nationale franchit la barre de 192 mégawatts ; soit de 60 à 75% de nos besoins en journée. C’est tout simplement une performance exceptionnelle. Mais, cette performance XXL du Bénin n’était que les premiers mètres carrés d’un vaste champ énergétique que laboure inlassablement le Compétiteur-né avec son bras opérationnel le ministre Dona Jean-Claude HOUSSOU. Car, une autre centrale, celle-ci solaire et d’envergure, a été récemment construite et inaugurée à Illoulofin pour une capacité installée de 25 mégawatts crête. En termes de temps de coupure, le Bénin est passé de plus de 75 heures à moins de 12 heures et la détermination d’amélioration continue plus que jamais. Le temps moyen de traitement des pannes qui était de plus de 12 heures, est passé à moins de 2 heures aujourd’hui. Le taux d’électrification rurale qui était de 5% est passé à 10% en l’espace de 6 ans après 56 ans.

En même temps que le gouvernement béninois s’investit dans les installations de production, il n’a pas occulté les autres pans du système électrique. C’est dans cette veine qu’un vaste chantier de modernisation et d’extension des réseaux de transport et de distribution a été enclenché. Les chiffres sont évocateurs et impressionnants. De 1073 kilomètres de réseau haute tension construites pendant 56 ans, le pays est à près de 1800 kilomètres. C’est-à-dire 63% de plus en l’espace de 4 ou 5 ans. Cela, grâce à des projets tels que le Projet de Restructuration et d’Extension des Réseaux de la SBEE dans la Commune d’Abomey-Calavi et le Département de l’Atlantique (PRERA), le Projet d’Accès Durable et de Sécurisation du Bénin à l’Energie Electrique, (PADSBEE-VINCI), le Projet d’Amélioration de Services Energétiques (PASE), le PROJET KANDI-BANIKOARA, le PROJET 17 LOCALITÉS, le Projet d’Extension et de Densification Electrique des Réseaux (PEDER), du PADSBEE-BADEA, MCA II, etc. Les efforts du Bénin se sont aussi concentrés dans la construction d’un dispatching de distribution à Abomey-Calavi et son repli à Bohicon. Ce qui constitue une première dans notre pays. Par cette réalisation, le Bénin se dote d’un système de gestion qui permettra non seulement plus de réactivité dans la gestion du système électrique, mais aussi plus d’efficacité dans la manière de gérer le système, à travers notamment la détection et le traitement des pannes sur le réseau de distribution.. C’est une pièce maîtresse du puzzle manquante qui est mise en place pour mieux sécuriser le système électrique et donner plus de satisfaction à nos concitoyens, nos entreprises, nos industriels et nos artisans. . Autre révolution, c’est la construction au Bénin du Centre international de coordination du Système d’Echange d’Energie Électrique (SEEEOA) ou West african power pool (WAPP) en anglais. Le joyau en fin de construction à Akassato dans la commune d’Abomey-Calavi est destiné à gérer tous les flux électriques de l’Afrique de l’Ouest, notamment les 14 pays continentaux de la CEDEAO. Ainsi, le Bénin sera à la pointe de ce qui se fait aujourd’hui en termes de régulation des marchés électriques. N’importe quel participant au marché, acheteur ou vendeur, pourra envoyer ses demandes d’achat ou de vente en temps réel à la bourse Ouest africaine de l’électricité, basée au Bénin qui est la capitale du SEEEOA. Le système s’assurera que les échanges se font de façon transparente et efficace. C’est une grande révolution. A terme, les activités du marché de ce type feront baisser les prix. L’enjeu est de produire en quantité et en qualité pour vendre moins cher, parce que les offres seront plus que concurrentes.

En termes de perspectives, le président Patrice TALON ambitionne d’électrifier plus de 1100 localités sur l’ensemble du pays en plus des 350 prévues dans le PAG 1. Au bout du compte, c’est 1500 localités qui vont être électrifiées sous le PAG2. L’engagement continue de la même façon que le gouvernement attache une importance centrale aux énergies renouvelables. Ainsi, pour définitivement porter le pays vers des cimes du bonheur énergétique électrique, d’autres chantiers seront ouverts. C’est d’abord le doublement de la centrale d’Illoulofin pour porter sa capacité installée de 25 à 50 mégawatts crête. Suivra ensuite la construction de quatre nouvelles centrales solaires photovoltaïques qui viendront renforcer le parc de production nationale d’énergie électrique. Au total, ces installations débiteront 50 mégawatts crêtes répartis comme suit : Bohicon (15MWc), Parakou (15MWc), Djougou (10MWc) et Natitingou (10MWc). A terme, elles porteront à 100 mégawatts crêtes la capacité totale des centrales solaires photovoltaïques sur le territoire national. La mise en œuvre de ce projet contribuera à non seulement augmenter la capacité de production nationale d’électricité afin de réduire la dépendance énergétique, mais aussi va assurer l’accès à une énergie fiable et réduire significativement le coût moyen de production de l’énergie électrique au Bénin. Déjà, le lundi 04 juillet 2022, les travaux ont été confiés au Consortium Greenyellow/ Egnon Consulting lors d’une cérémonie de signature de 4 contrats de concession qui a eu lieu au ministère de l’économie et des Finances. Le partenaire du gouvernement béninois qu’est le Millénium challenge account Bénin 2 a déjà procédé au dédommagement complet des personnes affectées, et les procédures de transfert du foncier dans le patrimoine de l’Etat sont en cours. A Bohicon, l’infrastructure sera érigée sur un site de 50 hectares. A Parakou, un domaine de 48 hectares a été acquis. A Djougou et Natitingou, c’est plutôt 25 et 20 hectares qui sont respectivement mis à disposition.

208 mégawatts pour Dogo bis, Vossa et Bétérou

En dehors du solaire, le Bénin développe aussi d’autres sources d’énergies renouvelables comme l’hydroélectricité. Pour permettre qu’en 2026, les énergies renouvelables atteignent 30% du mix énergétique, le gouvernement va lancer la construction de la centrale hydroélectrique 128 mégawatts de Dogo bis. Cette infrastructure majeure aura une vocation multifonctionnelle, c’est-à-dire, en plus de la production d’électricité, assurer l’irrigation des terres traversées et contribuer à la gestion intégrée des ressources en eau pour contribuer à mieux gérer les problèmes d’inondation dans le Sud du Bénin. Afin de maintenir la tendance dans sa marche inexorable vers l’autonomisation énergétique électrique, le Bénin a opté pour la diversification de ses sources d’énergie et particulièrement hydroélectricité, puisque le fleuve Ouémé regorge de potentiel d’au moins 200 MW. C’est pour ça qu’en plus de Dogo bis à 128 mégawatts, il est prévu dans un deuxième temps, Vossa et Bétérou respectivement 60 et 20 mégawatts.

191 mégawatts pour Glo-Djigbé et Maria-Gléta 2

Avec l’énergie thermique, l’aventure se poursuit. Une deuxième centrale de 150 mégawatts sera construite dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé. A cela s’ajoute la construction d’un terminal flottant de stockage et de regazéification qui va rendre disponible l’intrant qu’est le gaz. Enfin, le site de Maria-Gléta va accueillir une deuxième centrale d’une capacité installée de 41 MW en mode IPP (Producteur Privé et Indépendant d’énergie). C’est historique dans notre pays. Le jeudi 16 juin 2022, la construction de cette infrastructure qui sera en cycle combiné est confiée à Genesis energy holdings, un producteur indépendant d’énergie électrique. Cette convention de concession porte sur une durée de vingt (20) ans et le coût du projet est estimé à 30 milliards de francs CFA. Le délai contractuel de construction de la centrale thermique est de dix-huit (18) mois. C’est dire donc que les actions du Bénin concourent à un monde autosuffisant en ressources énergétiques, conformément aux objectifs de la Journée mondiale de l’énergie. C’est ainsi que le Bénin du possible se construit allègrement jour après jour notamment dans le secteur de l’énergie afin de garantir durablement à tout le pays une énergie fiable, viable et à terme au meilleur coût, dans le strict respect des préoccupations environnementales.

S.E.