Liberté de la presse : Le Bénin 112è gagne 9 places au classement RSF 2023

Société

Le Bénin occupe la 112è place au classement mondial RSF de la liberté de la presse, édition 2023, publié ce 03 mai à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Ce classement de RSF évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires.

Le Bénin occupe le 112è rang avec un score global de 52,44 en 2023 contre 48,39 en 2022 où il était 121è. C’est une progression de 9 places par rapport à l’année dernière mais le pays stagne dans la zone « orange sombre », c’est-à-dire la zone de « situation difficile” selon Reporters Sans Frontières.

Pour Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), c’est « une situation assez reluisante » globalement parce qu’il n’y a « pas de journalistes qui soient privés de leur liberté » au Bénin,  « Quand il reste à faire, rien n’est encore fait. (…) Il y a encore certaines luttes à mener mais au regard de la situation actuelle, on peut se réjouir de ce que nos différents efforts ont payé », ajoute la présidente de l’UMPB sur BIP Radio.

Le Bénin en « situation difficile »

Au Bénin, la situation reste “difficile” pour les médias dans le pays malgré cette évolution du score. En cause, entre autres, “la dégradation de la situation dans le nord du pays, où plusieurs attaques armées ont eu lieu encore cette année, [qui] a mené à des atteintes répétées à l’exercice du journalisme, telles que des arrestations, des détentions ou des expulsions”, note RSF.  La situation des médias est appelée à changer selon les autorités. Lors de l’échange des vœux de nouvel An avec les institutions, le président béninois avait déclaré vouloir d’une “réforme ambitieuse et pertinente” du secteur des médias. Il a confié la phase préparatoire à la HAAC.

 

Au niveau mondial,

Au niveau mondial, la situation est “très grave” dans 31 pays, “difficile” dans 42 et “problématique” dans 55, alors qu’elle est “bonne” ou “plutôt bonne” dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10, a indiqué le rapport RSF sur la liberté de la presse en 2023.

Les trois meilleurs au Classement mondial en matière de la liberté de la presse sont la Norvège qui conserve sa première place pour la 7e année consécutive ; l’Irlande (2e ; +4), avant le Danemark (3e ; -1).

Le trio de fin est composé exclusivement de pays asiatiques : le Vietnam (178e), qui a parachevé sa chasse aux reporters et aux commentateurs indépendants ; la Chine (179e ; -4), plus grande prison pour les journalistes au monde et l’une des principales puissances exportatrices de contenus de propagande ; et, sans grande surprise, la Corée du Nord (180e).

Et l’Afrique ?

L’Afrique enregistre quelques hausses notables, comme celle du Botswana (65e) qui gagne 30 places, mais l’exercice du journalisme est globalement devenu plus difficile sur le continent où la situation est désormais qualifiée de “difficile” dans près de 40 % des pays (contre 33 % en 2022). C’est le cas notamment au Burkina Faso (58e), où des chaînes internationales ont été suspendues et des journalistes expulsés et plus généralement de la région du Sahel, qui est en train de devenir une “zone de non-information”.

Le continent a été aussi endeuillé par plusieurs assassinats de journalistes, dont celui, récemment, de Martinez Zongo au Cameroun (138e). En Érythrée (174e), la presse reste soumise à l’arbitraire absolu du président Issaias Afeworki ». Selon RSF, « la désinformation ne cesse de prendre de l’ampleur en Afrique subsaharienne ».

Cinq indicateurs 

RSF et son panel d’experts  apprécient le degré de liberté de la presse dans les Etats, selon une méthodologie qui a évolué depuis 2022.

“Il en résulte cinq nouveaux indicateurs qui structurent le Classement et donnent une vision de la liberté de la presse dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité. Du fait de cette évolution méthodologique, les comparaisons de rang et de score entre les données d’avant et d’après 2021 sont à manier avec précaution.”

C’est donc sur la base de ces nouveaux critères que le classement 2023 a été effectué pour mesurer le niveau de la liberté de la presse dans 180 pays du monde. Liberté de la presse, définie par RSF comme “la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale”.

S.E.