Chronique de Alfred Cossi CHODATON : L’année 2022 sera une année de justice karmique

Chronique

Ce que vous semez est ce que vous allez récolter car, par exemple, si vous aimez les autres, eux aussi vous aimeront mais si vous détestez les autres, eux aussi vous détesteront. Vous ne pouvez pas tromper les autres et poser toutes les vilaines actions et vous attendre à ce qu’ils répondent avec amour et gentillesse.

C’est la loi de la justice karmique qui, comme toujours, nous sera appliquée à la fois individuellement et collectivement aussi bien physiquement que spirituellement en 2022. Chaque action prise par les États, si elle est bonne, a de bons impacts et si elle est mauvaise, a de mauvais impacts. Nous l’avons vu avant 2021, au cours de 2021, et nous le reverrons en 2022.

C’est avec cette sagesse élémentaire que nos dirigeants aux niveaux national, régional et international seront en mesure d’éviter les prévisions alarmistes et d’assurer la paix, le progrès et la prospérité pour cette génération et pour les générations à venir.

En effet, les défis auxquels, nous sommes confrontés aujourd’hui, sont le résultat de nos erreurs précédentes consistant en des interventions militaires étrangères pour renverser des gouvernements légitimes, l’utilisation d’organisations terroristes contre des États, la création d’alliances militaires contre des pays pacifiques, etc. La plupart du temps, ces actions ont été menées par un État ou un groupe d’États espérant affaiblir d’autres États perçus comme concurrents ou adversaires. Mais comme l’histoire récente l’a prouvé, les humains ne peuvent pas tout contrôler et souvent ces actions se retournent contre eux. Rien ne nous oblige à continuer ainsi. Nous pouvons faire marche arrière avant qu’il ne soit trop tard.

Dans la région du Sahel, certains acteurs pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans être obligés de payer la facture. Mais de telles croyances ne sont que des illusions

La France est responsable du renversement du régime laïc de Mouammar Kadhafi, de la propagation conséquente des mouvements djihadistes dans la région du Sahel, de la tentative de sécession du Nord Mali et de l’armement des communautés locales au lieu du renforcement de l’armée malienne.

En contrepartie, en 2021, alors que la situation sécuritaire s’est détériorée dans la région du Sahel, la France est forcée de payer en termes de concurrence croissante de la Fédération de Russie et de récriminations et de ressentiments accrus des Africains envers la France.

Cependant, la France ne veut pas apprendre de ses erreurs et continue de faire des Russes des boucs émissaires.

Au niveau international, les États-Unis, bien qu’ils aient promis de ne pas étendre l’OTAN après la chute du mur de Berlin, ont continué en étendant l’adhésion aux anciens États d’Europe de l’Est et de l’ex-Union soviétique. En 2021, les États-Unis et l’Occident étaient donc confrontés à l’hostilité croissante de la Russie mais continuaient à se leurrer en pensant qu’ils pourraient continuer comme avant.

En 2022, l’évolution de la sécurité internationale et régionale dépendra principalement de la capacité des différents acteurs à assumer la responsabilité de leurs erreurs passées.

Dans la région ouest-africaine, il doit y avoir la possibilité pour les pays occidentaux de coopérer avec la Russie afin que l’expertise des deux parties en matière de lutte contre le terrorisme puisse bénéficier aux pays du Sahel.

Par ailleurs, au lieu de s’appuyer sur les interventions étrangères, les pays ouest-africains devraient penser à renforcer les capacités militaires de leurs propres troupes par des formations dans des domaines tels que le renseignement, la surveillance, la conduite d’opérations aériennes, etc…

Au niveau international, l’hostilité peut être remplacée par la coopération. En ce sens, les propositions russes d’accords de sécurité globale en Europe sont une opportunité. Une garantie pour les deux parties que l’autre partie ne positionnera pas ses armes stratégiques plus près de l’autre profitera à tout le monde. Les Russes ne ressentiront plus cette envie de montrer une attitude hostile et ne seront peut-être pas tentés de se joindre à la Chine pour former une alliance anti-américaine. La perspective d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie sera écartée tandis que les États-Unis seront plus à même de faire face à la menace posée à leurs intérêts par la Chine dans le Pacifique. Enfin, en cas d’accords entre la Russie et les États-Unis, la Chine ne peut pas oser lutter seule contre les États-Unis et cherchera donc un compromis.

Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont la justice karmique pourrait fonctionner dans les affaires internationales. Mais nous pouvons également voir la justice karmique à l’œuvre au niveau national.

Au niveau national, la République du Bénin, malgré une conjoncture régionale et internationale défavorable (COVID-19, djihadisme et leurs conséquences économiques), a su améliorer ses perspectives économiques.

Néanmoins, il y a eu quelques répercussions néfastes des réformes économiques et sociales qui bien qu’étant nécessaires au renforcement de la compétitivité économique du pays, ont touché une grande partie de la population habituée à la dilapidation des ressources publiques au profit de Intérêts Privés.

En réponse, le président Patrice Talon a promis l’augmentation des salaires des fonctionnaires ainsi que d’autres mesures sociales.

Sur le plan politique, Patrice Talon a promis de s’en tenir à son deuxième mandat sans chercher à briguer un troisième mandat.

Alors que toutes ces actions vont avoir des impacts positifs sur le long terme sur la gouvernance sociale et politique en République du Bénin, il demeure à régler la question cruciale d’un dialogue sincère au sein de l’arène politique pour éviter la répétition des violences électorales et le renforcement du système partisan. Si le président Patrice Talon peut prendre des mesures courageuses dans ce domaine, il s’assurera certainement un bon héritage.

Alfred Cossi CHODATON (WhatsApp : 95401064),

Le Libre Penseur, Dimanche 2 janvier 2022,20 heures.