Variole du singe : L’Afrique a une expertise à faire valoir

Afrique

En Afrique, la variole du singe est endémique mais le continent africain n’est pas l’épicentre de cette nouvelle flambée, c’est l’Europe. Néanmoins de plus en plus de pays africains qui n’avaient jamais été touchés par la maladie virale déclarent des cas. Dernier en date : l’Afrique du Sud. 

Avec un premier cas déclaré ce jeudi, l’Afrique du Sud est le neuvième pays africain touché par cette nouvelle flambée de variole du singe et le troisième pays du continent, après le Ghana et le Maroc, à n’avoir jamais été confronté à cette maladie auparavant. Car dans les six autres pays, situés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la variole du singe sévissait déjà de manière endémique. Parmi eux, le Nigeria est le plus touché par cette vague avec 36 cas, dont un décès, le seul déclaré dans le monde. Viennent ensuite la RDC et la Centrafrique avec respectivement 10 et 8 cas.

Mais globalement l’Afrique ne pèse que pour 3% des nouveaux cas cette année. 84% ont été déclarés en Europe, 12% dans les Amériques. En revanche, l’Afrique de l’Ouest et surtout l’Afrique centrale ont, du fait de l’antériorité de l’apparition de cette forme de variole, moins grave que celle qui a été éradiquée au début des années 80, puisque le virus disparaît en deux à trois semaines, une expertise à livrer au monde pour prévenir sa propagation, soigner ses symptômes – fièvre, ganglions et éruptions cutanées – et empêcher qu’ils ne soit aggravés par des infections.

En RDC, les chercheurs de l’Institut national de recherche biomédicale sont parvenus à faire chuter la mortalité de 10 à 2%, en apportant des soins aux symptômes de la maladie, se félicite le professeur Placide Mbala, qui a pu étudier plusieurs centaines de cas au Congo. Chef du département d’épidémiologie de l’INRB, il estime cependant que l’on ne pourra pas faire l’économie de médicaments spécifiques ni de nouveaux vaccins. 

L’Organisation mondiale de la santé réunissait ce jeudi son comité d’urgence. Il s’agit pour l’agence sanitaire des Nations unies de décider si la flambée des cas depuis le mois de mai constitue une urgence internationale et de faire des recommandations, notamment en matière de vaccination.