Revalorisation des salaires et Smig au Bénin : La rencontre de tous les espoirs entre Talon et les syndicats

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Les Centrales et Confédérations syndicales se retrouvent à la Présidence de la République  mardi 26 avril 2022. Elles y sont conviées à travers une correspondance en date du 07 avril 2022 et signée du ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané.

C’est dans le cadre de l’organisation de la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et des négociations collectives, que le gouvernement invite les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales accompagnés d’un membre de leur bureau respectif au Palais de la Marina le mardi 26 avril 2022 à partir de 9 heures précises. « Les travaux se dérouleront à la Présidence de la République sous la présidence effective du Chef de l’Etat (…). L’ordre du jour portera sur la revalorisation des salaires et du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) », indique la correspondance en date du 07 avril 2022 et signée du ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané.

A une semaine de cette rencontre, le secrétaire général de la confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Benin) Noël Chadaré, reçu sur une télévision privée de la place, n’a pas caché des doutes qui persistent dans le rang des travailleurs. Pour la plupart, les attentes ont été déçues depuis fin janvier 2022 où les fonctionnaires n’ont constaté aucun mouvement sur leurs salaires. Beaucoup sont surpris de remarquer une diminution sur leur salaire habituel. Des frais ont en effet été prélevés sur les salaires des travailleurs fin janvier, en application des nouvelles dispositions du nouveau Code général des impôts (Cgi). Selon le secrétaire général de la Cosi-Bénin, cette loi a instauré une injustice au niveau des travailleurs en ce qu’elle soumet les fonctionnaires ayant des enfants à charge, au même régime d’imposition que les célibataires. Ce prélèvement qui est intervenu seulement quelques semaines après l’annonce de la revalorisation des salaires, a sensiblement fait baisser le pouvoir d’achat des travailleurs qui peinent déjà à faire face à la hausse des prix des produits de première nécessité. Cette situation, selon Noël Chadaré, a fait fondre les espoirs suscités par la revalorisation des salaires. Pour nombre de travailleurs, le gouvernement veut juste remettre par la main gauche ce qu’il a pris par la main droite. Du coup, conclut de syndicaliste, l’impact de la revalorisation annoncée risque de ne pas se ressentir dans le quotidien des travailleurs.

Les attentes des travailleurs

La rencontre du mardi 26 avril sonne comme un rendez-vous de tous les espoirs pour les travailleurs. Les responsables syndicaux entendent saisir cette occasion unique d’échange avec le chef de l’Etat pour aborder certains sujets dont la satisfaction va considérablement améliorer les conditions des travailleurs. Il s’agit de l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui est établi à 40.000 FCfa. Ce montant a été obtenu en 2014 après un profond bras de fer entre les travailleurs et le gouvernement. Pour le secrétaire général de la Cosi, il faudra œuvrer pour que le Smig soit relevé tout au moins au niveau du bas salaire qui est de 60.000 FCfa. « Le gouvernement doit veiller à une hiérarchisation des salaires », conseille le syndicaliste. Noël Chadaré estime qu’il est plus qu’opportun de revaloriser les salaires aujourd’hui étant donné que la dernière revalorisation date de 2011. La question des Aspirants au métier de l’enseignement (Ame) reste l’autre question d’achoppement qui va apparaître à la surface des échanges. Au regard des positions des uns et des autres, les débats risquent d’être pimentés sur cette question.

Le montant de la cagnotte…

S’il est déjà une certitude que le principe de la revalorisation des salaires est quasiment acquis, la grande majorité des travailleurs s’interroge cependant sur le montant de la cagnotte. « Quel sera le contenu de l’enveloppe ? », telle est l’interrogation qui trotte dans les esprits. C’est d’ailleurs le point le plus essentiel selon les travailleurs. Dans les débats, les supputations vont bon train sur la question. Pour certains, il n’y a pas grand-chose à attendre du gouvernement qui depuis 2016, a fait l’option de rationaliser les dépenses publiques avec à la clé, une gestion rigoureuse des ressources publiques. Au cours d’une émission télévisée le 03 avril 2022, le ministre d’Etat, en charge de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, a annoncé la volonté du chef de l’Etat de bien faire les choses et de ne pas jeter des miettes aux travailleurs. Cette annonce a suscité un brin d’espoir dans le monde des travailleurs qui attendent de pied ferme, le gouvernement sur le quantum de la revalorisation annoncée depuis décembre.

S.E.