Chronique de madame Christhelle Houndonougbo Alioza : La protection : cette force invisible qui nous maintient debout !

Chronique
« La protection : cette force invisible qui nous maintient debout ! ». C’est le thème de la chronique hebdomadaire de madame Christhelle Houndonougbo Alioza. « La protection est une force silencieuse, mais vitale. Elle nourrit la confiance, stabilise les relations et crée des espaces où l’être humain peut s’élever sans crainte. Protéger sa paix intérieure, ses valeurs, ses relations et sa vision, c’est s’offrir la capacité de rester debout face aux tempêtes, sans se renier », écrit-elle. « Que cette semaine soit une invitation à une protection éclairée, consciente et alignée », souhaite CHA. Lire ci-dessous la chronique.
Chers ami.e.s 
Un soir ordinaire, une femme rentre chez elle après une journée éprouvante. Elle a tout donné , son énergie, son écoute, sa loyauté. Pourtant, ce soir-là, quelque chose cède en elle. Non pas à cause d’un danger visible, mais d’un épuisement intérieur, d’un trop-plein accumulé en silence. Elle comprend alors, dans ce moment de lucidité douloureuse, qu’elle a protégé tout le monde… sauf elle-même. Cette prise de conscience, souvent tardive, marque le point de bascule entre la survie et la renaissance. C’est là que commence la vraie compréhension de la protection.
Dans un monde secoué par l’incertitude, traversé par des menaces visibles et des tensions silencieuses, la protection s’élève comme une nécessité presque sacrée. Elle est un acte de conscience, une posture de sagesse, un choix de survie intérieure. Se protéger, c’est reconnaître la valeur inestimable de sa vie, de sa mission et de ce que l’on porte en soi de plus précieux. Comme le disait Carl Jung  « Tant que vous ne rendrez pas conscient l’inconscient, il dirigera votre vie et vous appellerez cela le destin.» Se protéger, c’est précisément reprendre la main sur ce qui nous dirige.
La protection commence par un éveil. Celui de l’esprit qui discerne, du cœur qui refuse la confusion, de l’âme qui sait poser des limites sans culpabilité. Elle se manifeste dans des gestes simples mais puissants : choisir ses fréquentations avec lucidité, refuser les environnements toxiques, dire non à ce qui menace notre dignité et notre paix. Protéger son temps, son énergie, sa parole et sa réputation devient alors un acte de responsabilité. Se protéger ne signifie pas se fermer au monde, mais apprendre à y demeurer debout, enraciné, sans se dissoudre. Marc Aurèle nous le rappelle avec force  « Tu as pouvoir sur ton esprit, non pas sur les événements extérieurs. Réalise cela, et tu trouveras la force. »
Dans la famille, la protection devient un acte d’amour profond, exigeant et responsable. Protéger les siens ne se limite pas à assurer le nécessaire matériel ; c’est bâtir un sanctuaire émotionnel, moral et spirituel. C’est offrir un cadre rassurant fait de respect, d’écoute, de valeurs solides et de repères clairs. C’est créer un espace où l’on peut tomber sans être brisé, se relever sans être humilié, et grandir sans peur. Une famille protégée est une famille qui guérit, qui transmet et qui prépare ses membres à affronter la vie avec force, dignité et espérance.
À l’échelle de la communauté, la protection devient collective et structurante. Elle repose sur la solidarité, la vigilance partagée, le sens de la justice et de la responsabilité. Une communauté qui protège ses membres restaure la confiance, réduit les fractures et renforce la cohésion sociale. Hannah Arendt affirmait que « la liberté a besoin d’un espace protégé pour exister ». Là où cet espace est préservé, les citoyens s’engagent, participent et construisent ensemble. La protection collective devient alors le socle de la paix sociale et du développement durable.
À l’échelle d’un pays, la protection prend une dimension politique, morale et historique. Elle repose sur des institutions , une gouvernance rigoureuse, une armée républicaine, mais aussi sur une conscience citoyenne élevée des populations sur leur rôle à protéger la paix et la stabilité. Un pays véritablement protégé est celui dont les valeurs sont claires, dont la dignité nationale est défendue et dont le peuple se sent fier. Thomas Hobbes rappelait que sans protection, l’homme retombe dans l’insécurité permanente. 
Cependant, il est essentiel de reconnaître les limites de la protection. Aucune protection n’est absolue. Vouloir tout contrôler conduit à la peur, à la rigidité et parfois à l’isolement. Une protection excessive peut devenir une prison intérieure. L’alternative réside alors dans l’équilibre : la vigilance sans paranoïa, la prudence sans fermeture, la foi sans naïveté. La vraie protection s’accompagne de confiance, d’adaptation et de discernement.
L’univers protège l’être humain qui marche en cohérence avec ses valeurs, qui agit avec droiture, qui respecte la vie et qui honore sa mission. Il protège la communauté fondée sur la justice et la solidarité.
C’est ici qu’intervient une dimension plus élevée : celle de l’univers. Car au-delà des stratégies humaines, il existe une intelligence plus vaste. L’univers protège l’être humain qui marche en cohérence avec ses valeurs, qui agit avec droiture, qui respecte la vie et qui honore sa mission. Il protège la communauté fondée sur la justice et la solidarité. Il soutient les nations qui recherchent l’équilibre, la paix et la dignité. Mais cette protection universelle obéit à des conditions essentielles : la vérité, l’alignement intérieur, la responsabilité, le respect du vivant et la fidélité à sa conscience. Comme le dit un proverbe ancien « Quand l’homme marche droit, le chemin s’ouvre devant lui. »
La protection la plus décisive demeure toutefois intérieure. Elle est mentale, émotionnelle et spirituelle. Protéger son esprit, c’est refuser les paroles toxiques, la haine, la peur chronique et le découragement organisé. Protéger son âme, c’est nourrir sa foi, ses convictions profondes et ses valeurs essentielles. C’est cette forteresse intérieure qui permet de rester debout quand tout vacille, de garder la paix quand le monde devient hostile.
L’histoire nous enseigne enfin que les grands bâtisseurs ont toujours compris la puissance de la protection juste. Nelson Mandela a protégé la dignité humaine par le pardon. Thomas Sankara a protégé la souveraineté par la conscience politique. Wangari Maathai a protégé l’avenir en protégeant la nature. Tous ont démontré que protéger, c’est aimer suffisamment pour agir, parfois au prix du sacrifice.
La protection est une force silencieuse, mais vitale. Elle nourrit la confiance, stabilise les relations et crée des espaces où l’être humain peut s’élever sans crainte. Protéger sa paix intérieure, ses valeurs, ses relations et sa vision, c’est s’offrir la capacité de rester debout face aux tempêtes, sans se renier.
Que cette semaine soit une invitation à une protection éclairée, consciente et alignée.
Protégeons ce qui nous élève, ceux qui nous sont confiés et tout ce qui nous rend profondément humains.
Que nos vies soient placées sous le signe de la protection, de la paix intérieure et de la confiance.
CHA – Femme Noire, Femme de Pouvoir