(Loko met le cap sur la régulation et l’accompagnement des médias)
Édouard Loko, président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, a défendu mercredi devant la commission budgétaire du Parlement les orientations de son institution pour l’exercice 2026. Entre continuité des missions et préparation des élections, le régulateur des médias trace sa feuille de route et sollicite 3,46 milliards FCFA en 2026.
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) maintient le cap. Devant les députés réunis en commission budgétaire, Édouard Loko a présenté les grandes lignes du budget 2026 de l’institution qu’il préside. Un exercice que le responsable aborde « toujours avec beaucoup de sérieux », conscient que « les voix des députés comptent lorsqu’ils font des recommandations au gouvernement pour augmenter le budget ».
Un budget en légère baisse, mais sans perte de pouvoir d’achat
Conformément au Cadre de Dépenses à Moyen Terme, l’enveloppe proposée pour l’exercice 2026 s’établit à 2,85 milliards FCFA, contre le budget exécuté en 2025, soit une baisse de 8,12 %. Mais selon Édouard C. Loko, président de l’institution, les besoins réels sont nettement supérieurs. La HAAC estime en effet avoir besoin de 3,46 milliards FCFA, faisant apparaître un déficit de 606,6 millions FCFA.
Comparé donc à l’année 2025, le budget de la HAAC affiche quelques diminutions dans ses crédits. Une situation que le président se veut rassurant : « C’est vrai qu’il y a quelque diminution, mais la HAAC n’a pas perdu de pouvoir d’achat », précise-t-il. Il explique que l’année précédente, des crédits avaient été inscrits pour améliorer les primes des cadres, nécessitant cependant des textes réglementaires pour leur application.
L’essentiel des ressources reste consacré au fonctionnement quotidien de l’institution, avec quelques investissements ciblés. « Nous n’avons pas de gros chantiers. Notre chantier c’est tous les jours. Notre chantier, c’est de réguler », martèle Édouard Loko, soulignant la mission permanente de la HAAC.
Les élections au cœur des préoccupations
Le grand rendez-vous électoral figure parmi les préoccupations majeures des parlementaires. Sur ce point, le président de la HAAC se montre confiant : « Les députés s’en sont préoccupés et nous leur avons dit que le gouvernement a mis à notre disposition les moyens pour les élections. » L’institution entend ainsi assurer pleinement son rôle de régulateur pendant cette période sensible, veillant à ce que « les médias ne deviennent pas un problème » et à ce que « la déontologie soit respectée ».
Une aide de l’État réorientée vers des projets concrets
L’évolution du soutien étatique aux médias constitue l’une des innovations majeures présentées devant la commission. Édouard Loko rappelle qu’auparavant, une enveloppe de 350 millions de francs CFA était allouée sans affectation précise, une formule critiquée par les professionnels eux-mêmes. « L’usage n’a pas toujours servi », reconnaît-il.
Désormais, la philosophie change radicalement : « C’est une aide qui ira sur des projets concrets. » Les résultats commencent déjà à se voir. La maison des médias est actuellement en cours de réfection grâce à cette nouvelle approche. De même, des formations ont été organisées dans plusieurs radios à l’intérieur du pays, avec pour objectif une généralisation en 2026 « pour des formations qui profitent vraiment à tout le monde ».
La régulation au quotidien, une mission permanente
Au-delà des chantiers ponctuels, la HAAC réaffirme sa vocation première : la régulation quotidienne du paysage médiatique. « Nous travaillons de telle sorte que les médias ne deviennent pas un problème », insiste son président, plaçant le respect de la déontologie au centre de l’action de l’institution.
Cette défense budgétaire s’inscrit ainsi dans la continuité des missions de la HAAC, tout en intégrant les défis à venir, notamment électoraux, et en privilégiant une approche plus structurée de l’accompagnement des médias togolais.
Fréjus MASSIHOUNTON
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