Science : La fusée Starship de SpaceX explose en vol quelques minutes après son premier décollage

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Peu après son décollage au Texas, l’immense fusée Starship, la plus grande fusée au monde, développée par SpaceX pour des voyages vers la Lune et Mars, a explosé en vol, selon la retransmission vidéo de la société. Cette explosion ne représente pas un échec pour l’entreprise du milliardaire Elon Musk, qui a félicité les équipes de son entreprise et promis un nouveau test « dans quelques mois ».

Du haut de ses 120 mètres, Starship était à la fois plus grande que la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS (98 m), qui s’est envolée pour la première fois en novembre, et que la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo (111 m).

Le fait que le mastodonte noir et argenté ait réussi à décoller de son pas de tir représente déjà une immense réussite, s’arrachant du sol vers 08h30 locales (13h30 TU), sous les cris de joie des employés de SpaceX. La cause de l’explosion n’était pas encore connue.

Le théâtre de ce spectacle très attendu était la base spatiale Starbase de SpaceX, située à l’extrême sud du Texas, aux États-Unis. Le but de ce vol d’essai était de récolter un maximum de données pour améliorer les prototypes suivants, SpaceX prévenant avant même le décollage que franchir toutes les étapes dès le premier vol d’essai serait un exploit.

Le patron de SpaceX, le milliardaire Elon Musk, a d’ailleurs félicité ses équipes et promis un nouveau test : « Félicitations aux équipes de SpaceX pour ce formidable premier vol test ! », a-t-il tweeté. « Nous avons beaucoup appris pour le prochain essai de décollage dans quelques mois. »

Lundi, une première tentative de lancement avait été annulée dans les dernières minutes du compte à rebours, à cause d’un problème technique. « Il s’agit du premier vol d’une fusée immense, très complexe », avait déclaré dimanche le patron de SpaceX, Elon Musk, en qualifiant ce test de « très risqué ».

La poussée au décollage de Starship est aussi environ deux fois plus puissante que ces deux lanceurs – ce qui en fait la plus puissante du monde. Elle n’avait encore jamais volé dans sa configuration complète, avec son premier étage surpuissant, appelé « Super Heavy » et équipé de pas moins de 33 moteurs.

Seul le deuxième étage du véhicule, le vaisseau Starship qui donne par extension son nom à la fusée entière, avait effectué des tests suborbitaux (à environ 10 km d’altitude).

C’est lui qui a été choisi par la Nasa pour devenir, dans une version modifiée, l’alunisseur de la mission Artémis 3, qui doit ramener des astronautes sur la surface lunaire pour la première fois en plus d’un demi-siècle, officiellement en 2025.

Musk s’est contenté d’espérer que le pas de tir ne soit pas détruit

La fusée devait se détacher environ trois minutes après le décollage et retomber dans les eaux du golfe du Mexique. Selon les plans de vol, le vaisseau Starship devait alors allumer ses six moteurs et continuer seul son ascension, jusqu’à plus de 150 km d’altitude. Après un peu moins d’un tour de Terre durant environ une heure, il devait retomber dans l’océan Pacifique.

Elon Musk a tenu à tempérer les attentes, en déclarant qu’atteindre l’orbite du premier coup était peu probable. Il s’est contenté d’espérer que le pas de tir ne soit pas détruit par l’explosion des moteurs de « Super Heavy » au moment de l’allumage. « Mon plus grand souhait est que, pitié […], on soit loin du pas de tir avant que quelque chose tourne mal », a-t-il dit. Si celui-ci « fond », le reconstruire pourrait prendre « des mois », a-t-il ajouté.

Déjà des clients pour la première fusée entièrement réutilisable

La fusée a déjà des clients : le premier vol avec équipage de Starship doit être effectué avec le milliardaire américain Jared Isaacman. Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, et l’Américain Dennis Tito (le premier touriste spatial de l’histoire), ont également dit vouloir embarquer pour un voyage autour de la Lune.

Starship doit pouvoir emporter jusqu’à 150 tonnes de chargement en orbite. Pour comparaison, la fusée Falcon 9 de SpaceX ne peut, elle, emporter qu’un peu plus de 22 tonnes en orbite terrestre basse.

Mais la véritable innovation de Starship est qu’elle doit être entièrement réutilisable, ce qu’Elon Musk pense réalisable d’ici « deux ou trois ans ».

(Avec AFP)