La France sollicite Yayi pour ramener la paix et la sécurité

Politique

Le Président de la république, Dr Boni Yayi, vient d’être désigné Emissaire Spécial du Président Français, François Hollande, pour le retour de la Paix, de la sécurité et de la stabilité au Burundi. Il se rendra bientôt dans ce pays pour cette noble cause.

Le président béninois a été reçu ce mardi matin à l’Elysée par son homologue François Hollande. C’est au cours du tête-à-tête entre les deux hommes que le président français a informé le chef de l’Etat de sa désignation en tant qu’Emissaire Spécial du Président Français, François Hollande, pour le retour de la Paix, de la sécurité et de la stabilité au Burundi.

Cette désignation intervient au moment où les perspectives de dialogue pour sortir le pays de la crise semblent s’éloigner, alors que la société civile a, quelques jours après l’opposition, demandé à l’ONU de nommer un nouveau médiateur, disant douter de l’impartialité de l’actuel, Saïd Djinnit.
La communauté internationale estime que le climat actuel ne permet pas des élections crédibles et un sommet des chefs d’Etat d’Afrique de l’Est à Dar es Salaam, en Tanzanie, a réclamé le 31 mai le report des scrutins d’au moins un mois et demi, l’arrêt des violences et le « désarmement urgent des mouvements de jeunesse armés ».
La candidature à un nouveau mandat de M. Nkurunziza – élu en 2005 et réélu en 2010 – a déclenché le 26 avril un mouvement de contestation émaillé de violences qui ont déjà fait une quarantaine de morts. Les dirigeants ont posé ce mardi des préalables à l’organisation de la présidentielle et des législatives, rejetant le nouveau calendrier proposé, alors que le gouvernement a exclu tout nouveau report des scrutins une fois celui-ci adopté.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a proposé lundi soir d’organiser le 26 juin les législatives – initialement prévues le 26 mai et reportées une première fois au 5 juin sous pression internationale – et de reporter la présidentielle du 26 juin au 15 juillet.
Opposition et société civile – en pointe dans la contestation – ont estimé la Céni illégitime depuis la fuite à l’étranger de deux de ses cinq membres, rappelant qu’une majorité des 4/5e était exigée pour ses décision, et ont réclamé une nouvelle Commission.
Pacifique Nininahazwe, dirigeant de la société civile, a dénoncé un calendrier publié dans la « précipitation », sans tenir compte de « la résolution de désarmement des Imbonerakure » – les membres de la ligue de jeunesse du parti au pouvoir, qualifiée de « milice » par l’ONU – et élaboré sans « consultation des partenaires » et « sans attendre la mise en place d’une autre Céni ».
Charles Nditidje, dirigeant de l’opposition, a lui estimé qu’on « ne peut pas organiser des élections aujourd’hui si on ne s’assoit pas ensemble pour négocier la mise en place d’une nouvelle Céni, (…) les conditions politico-sécuritaires de la tenue des élections, si on ne désarme pas les Imbonerakure, si Nkurunziza ne renonce pas à son troisième mandat », inconstitutionnel selon ses adversaires.
La candidature de M. Nkurunziza, à l’origine de la crise actuelle au Burundi, « est non négociable », a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Philippe Nzobonariba, assurant en outre qu’une fois formellement adopté, le nouveau calendrier proposé par la Céni serait le dernier. Une fois entériné, ce nouveau calendrier sera « définitif » et « il n’y aura pas de énième report des élections », a-t-il affirmé dans une déclaration officielle radio-diffusée. « Ce calendrier, c’est la limite maximale sans qu’on tombe dans l’inconstitutionnalité », a-t-il ensuite expliqué à l’AFP, rappelant que le président élu devait constitutionnellement prêter serment au plus tard le 26 août. Le chef de l’Etat, qui a joué pareil rôle dans la crise de la Centrafrique est à nouveau sollicité.