En ce début de semaine, madame Christhelle Houndonougbo Alioza vous lance une invitation, pas un appel.
« Faisons de la compassion notre langage commun. Qu’elle habite nos foyers, nos écoles, nos lieux de travail, nos institutions. Qu’elle soit le souffle qui inspire nos décisions, le moteur de nos engagements, le cœur battant de nos communautés ». Voilà ce à quoi CHA nous invite dans sa chronique hebdomadaire. Lise plutôt.
Chers ami.e.s,
La compassion… Ce mot trop souvent confondu avec pitié, et pourtant si radicalement différent. La pitié regarde de haut. Elle réduit l’autre à sa souffrance, le fige dans sa vulnérabilité.
La compassion, elle, regarde de cœur. Elle s’incline sans s’abaisser, elle tend la main sans condescendre. Elle dit « Je te vois, je t’entends, et je suis avec toi ».
C’est un geste invisible mais puissant, une énergie douce mais tenace, une présence silencieuse qui murmure : Tu n’es pas seul.e. Tu peux te relever. Et je suis là pour t’y aider.
Dans nos sociétés souvent pressées, parfois indifférentes, la compassion est un acte de résistance. Elle est le ciment d’une humanité debout. Elle est la main qui recoud ce que la vie déchire, le souffle qui ranime les âmes blessées, la lumière qui transperce les nuits les plus sombres.
Regardons autour de nous : Lorsque des voisins, solidaires, se mobilisent pour reconstruire la maison d’une famille dévastée par un incendie, ce n’est pas la pitié qui les anime, mais plutôt la compassion.
Quand des élèves s’unissent pour accompagner un camarade atteint d’une maladie grave, il ne s’agit pas d’un geste pour se donner bonne conscience, mais d’une véritable onde de solidarité vivante, chaleureuse, authentique.
La compassion transforme. Elle transforme la douleur en dignité, les épreuves en tremplins, des inconnus en piliers, des victimes en survivants, des blessures en forces collectives.
De grandes figures de notre monde en ont fait leur flambeau. Nelson Mandela, enfermé pendant 27 longues années, a refusé la haine. Par la compassion, il a ouvert le chemin de la réconciliation, là où d’autres auraient voulu se venger. Mère Térèsa, dans les ruelles miséreuses de Calcutta, n’a jamais regardé les pauvres avec commisération. Elle les a aimés, accompagnés, soignés, honorés dans leur dignité la plus profonde.
Mais n’allons pas chercher si loin :
Chaque jour, dans le silence des foyers, des écoles, des hôpitaux ou des rues, des femmes et des hommes posent des gestes simples, mais héroïques. Un repas offert. Une oreille attentive. Une main posée sur l’épaule. Un mot juste au bon moment. La compassion est là , discrète, inaperçue. Et pourtant, elle sauve.
La compassion n’est pas une émotion passive.
C’est une force agissante, un choix quotidien, une décision de s’élever en élevant l’autre. Elle nous rappelle cette vérité essentielle : nous sommes tissés les uns aux autres. Nous ne sommes pas des îles. Nous sommes des archipels. Et chaque geste de compassion est un pont jeté d’une rive à l’autre, un fil d’or qui nous relie et nous guérit.
En ce début de semaine, je vous lance une invitation, pas un appel.Faisons de la compassion notre langage commun.Qu’elle habite nos foyers, nos écoles, nos lieux de travail, nos institutions. Qu’elle soit le souffle qui inspire nos décisions, le moteur de nos engagements, le cœur battant de nos communautés.
Car une société sans compassion s’effondre sur elle-même. Mais une société où elle circule, telle une sève vivante, devient inébranlable.
Alors, soyons ces artisans silencieux de l’espérance. Offrons ce que nous avons de plus beau : notre capacité à aimer, à soutenir, à relever.
Excellente semaine à vous à chacun et à chacune de nous.
Puisse-t-elle être traversée de gestes de compassion, ceux qui ne font pas de bruit, mais qui changent le monde.
CHA.
Femme Noire. Femme de Pouvoir!