UE : La Commission propose d’autoriser l’herbicide controversé glyphosate pour dix ans de plus

Société

La Commission européenne a proposé mercredi 20 septembre de prolonger pour dix ans l’autorisation dans l’Union européenne du glyphosate, soit la première étape formelle vers une nouvelle autorisation éventuelle, après l’avis favorable de l’Agence européenne de sécurité alimentaire. Connu via le Roundup de Monsanto, cet herbicide controversé avait été classé il y a huit ans comme « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé, mais restait temporairement autorisé dans l’UE pour l’agriculture

De renouvellement temporaire en renouvellement temporaire, l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne courait jusqu’en décembre prochain.

Mais celle-ci avait été délivrée sous réserve d’une évaluation scientifique. Environ 2 400 études ont été passées au crible par les experts de l’UE et des États membres depuis quatre ans et leur conclusion est qu’il n’y a pas de « domaine de préoccupation critique », sauf l’usage du glyphosate pour dessécher une culture avant la récolte : celui-ci sera désormais banni.

La santé humaine et l’environnement constituent le fondement de la proposition selon Stefaan De Keersmaecker, porte-parole de la Commission européenne :

« Nous prenons des décisions sur base des preuves scientifiques les plus récentes, venant par exemple de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (FSA). Le FSA a fait une évaluation du glyphosate qui démontre que son impact sur la santé ne suscite pas d’inquiétude. Et donc la Commission a proposé le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, mais sous strictes conditions. En même temps, la science ne s’arrête jamais, et donc nous devons continuer à suivre de près toutes les évolutions scientifiques, avec la possibilité que des nouveaux éléments scientifiques peuvent apparaître. »

La Commission propose des restrictions, comme l’impossibilité de traiter les bords des parcelles. Mais chaque pays pourra ajouter ses propres conditions. Les 27 États-membres vont maintenant devoir voter pour ou contre cette autorisation.