L’intégralité de l’entretien télévisé de Me Adrien Houngbédji sur l’Ortb

Politique

Me Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée Nationale, était sur la, télévision nationale, Ortb, dans la soirée de ce jeudi 28 Janvier 2016. A l’occasion, il a abordé des questions relatives aux réformes en cours dans le pays dans divers domaines et donné son appréciation. En tenue locale toute blanche , la deuxième personnalité du pays s’est prononcé sur les rapports entre son institution (le parlement) et le gouvernement . Il a aussi abordé la question du financement des partis politiques, la vie du parti dont il est le leader, le PRD, le Conseil national extraordinaire du samedi 30 janvier prochain et surtout le sujet à l’ordre du jour de ce conseil : le choix de Lionel Zinsou comme candidat du Prd à l’élection présidentielle de 2016. Voici l’intégralité de l’entretien télévisé de Me Adrien Houngbédji sur l’Ortb animé par deux confrères dont Angelo Amoussou qui a posé la première question à l’invité.

Ortb : Bonsoir Me Adrien Houngbédji
Me Adrien Houngbédji : Bonsoir
Quelle est l’ambiance à l’Assemblée nationale aujourd’hui depuis votre investiture le 15 juin 2015 ?

Je crois que les images parlent d’elles mêmes et que je n’ai pas besoin de faire un discours sur l’ambiance qui prévaut à l’Assemblée nationale. Vous avez dû constater qu’il y règne de la sérénité, de la cohésion et du sérieux au travail. Notre Assemblée nationale, actuellement n’est pas une Assemblée où on s’invective. Lorsque les députés prennent la parole, c’est même difficilement qu’on arrive à savoir s’ils sont de l’opposition ou de la mouvance. C’est un progrès extraordinaire. J’ai dit ensuite cohésion dans les Commissions, dans les groupes parlementaires. Eh bien ! Les choses se passent bien. Aucune difficulté. Chacun veille à faire son travail en pensant à l’intérêt général. Et enfin, plus sérieux, c’est que tous les dossiers qui nous viennent sont affectés aux Commissions et sont travaillés, sont débattus avec la volonté de réussir pour le bien du pays.

Ce serait dû à quoi, cette cohésion dont vous parlez ?
Ceux sont les députés eux-mêmes qui vont le dire hein ! Moi, je ne sais pas à quoi c’est dû. Mais je fais en sorte d’être le député de tous les députés. Je ne fais de discrimination. Les droits sont reconnus et respectés pour tout le monde dans les mêmes conditions. Les avantages sont reconnus et attribués à tous dans les mêmes conditions. Je fais abstraction du fait que j’appartiens à un parti politique ou à une coalition. Je crois que cela contribue à créer cette ambiance de sérénité qu’il y a à l’Assemblée nationale.

La dictature des lois. Je crois que vous l’avez dit une fois à l’Assemblée nationale
Oui ! La dictature des lois, tout le monde l’a accepté parce qu’en définitive, c’est cela la boussole. Vous êtes calés sur le droit, calés sur le règlement intérieur, calés sur la Constitution. Il n’y a pas de contestation. Vous le constatez vous-mêmes. En plus, il y a le rapport d’activités qui le point de passage du président de l’Assemblée nationale à chaque ouverture de session. Et ce rapport d’activités a été adopté à l’unanimité. Mais rassurez-vous, c’est sûrement la dernière fois qu’il est adopté à l’unanimité ; non pas parce que le président de l’Assemblée nationale aura mal travaillé, mais parce que la présidentielle serait passée par là, le choix du candidat serait passé par là. C’est quelque chose que nous avons prévu. Mais nous ferons en sorte que le remous dont vous parlez n’atteigne pas l’Assemblée nationale et que nous continuons à faire notre travail comme le souhaitent les Béninois.

C’est la troisième fois que vous présidez aux destinées de l’Assemblée nationale. Cela aussi compte pour gérer les députés, non ?

C’est vrai qu’il y a l’expérience. Deux fois au perchoir, ce n’est pas rien. Mais il y a surtout aujourd’hui une prise de conscience que nous sommes une institution, qu’à la fin du régime du président Boni Yayi, que certaines des institutions soient au moins préservées ; préservées du désordre, préservées des distensions, préservées des conflits. Cette volonté là, elle est partagée par tous les députés. En conséquence, je n’ai aucune crainte, aucun doute que nous allons passé le cap des élections présidentielles et que l’Assemblée nationale continuera son chemin comme cela a commencé.

Vous avez annoncé un train de réforme dans votre discours d’investiture. Il y a la forme du système partisan. Vous avez dit que sans des réformes d’envergure, le risque est grand de voir notre classe politique disparaître progressivement.
Merci. Effectivement, j’ai fait ce discours et tout ce qui a été dit l’a été parce que je suis convaincu qu’il faut faire des réformes. Vous savez, le président de l’Assemblée nationale a seulement un pouvoir d’influence, une magistrature d’influence. Rien ne peut se décider à l’Assemblée nationale si cela n’a pas été voté par la plénière. Donc, le président suggère une ligne à suivre ; les députés adhèrent ou n’adhèrent pas. Mais ce que je constate est que cette ligne là que nous avons tracée est au jour d’aujourd’hui acceptée par l’ensemble des députés. J’ai dit d’abord que la plus grande réforme est d’abord volontariste ; c’est-à-dire qu’il faut vouloir. J’ai donné l’exemple. Nous perdons beaucoup de temps. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’à l’Assemblée nationale, si à 10 heures vous n’êtes pas là, les travaux ont commencé. Avant, on commençait les travaux à 14 heures, à 15 heures voire à 16 heures. Désormais, c’est à 10 heures. C’est une mesure volontariste. Vous avez-vous-mêmes constaté qu’il n’y a pas d’invective. Les gens ne s’injurient plus. C’est une mesure volontariste aussi. Les députés ont pris conscience de la nécessité de ne plus s’invectiver, de ne plus s’insulter ; afin de montrer l’exemple d’une institution où il y a de la cohésion. Est-ce que vous comprenez. Maintenant pour les autres réformes, nous avons engagés des actions. L’étendue de la réforme est telle que dès qu’elle a été annoncée, nos partenaires au développement s’en sont saisis et c’est ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) s’est engagé à nous accompagner dans la modernisation de l’Assemblée nationale. Il y a déjà une équipe désignée par le bureau qui est à pied d’œuvre aujourd’hui et qui fait son travail pour que nous parvenions à la modernisation de l’Assemblée nationale. Qu’est-ce-que nous appelons la modernisation de l’Assemblée nationale ? Nous voulons que désormais, tout soit informatisé à l’Assemblée nationale et le travail a commencé. On l’a annoncé. Il faut un budget. Le budget vient d’être voté. Le Pnud accompagne, les autres partenaires au développement accompagnent et nous allons réaliser le projet. Par conséquent, les réformes annoncées sont belles et bien en cours. Nous avons effectivement dit dans ce discours d’investiture, qu’il faut revoir le système partisan ; c’est-à-dire revoir un peu le fonctionnement des partis politiques. Il n’y a pas de démocratie au monde s’il n’y a pas de partis politiques, et des partis politiques dignes de ce nom. Donc, nous avons la volonté que le Bénin soit doté de partis politiques dignes de ce nom, capables d’êtres autonome, capables de fonctionner par eux-mêmes, capables d’êtres financés si non par eux-mêmes, du moins par l’Etat avec bien sûr le contrôle de l’Etat. Ces réformes sont aussi engagés et les partenaires au développement l’ont pris à bras le corps et je pense que pendant la législature, nous allons y arriver. Ce ne sont pas des réformes auxquelles nous allons aboutir en 3 mois ou en 6 mois. Il faut faire du travail sérieux. Il faut consulter les députés. Il faut constituer les populations. C’est un travail de longue haleine, mais ça a commencé ; ce qui prouve que ce sont des réformes nécessaires que nos partenaires au développement, qui eux ne s’amusent pas avec leurs deniers, ont pris ces réformes à bras le corps.

Me Adrien Houngbédji. Quand on veut faire ces genres de réforme, la réforme du système partisan, par quoi commence t-on ?
On commence d’abord par faire un diagnostic, une analyse de la situation, les forces et les faiblesses du système actuel. Une fois qu’on a définit les forces et les faiblesses, on fait un travail participatif.

Le système, il est caractérisé par quoi ?
Vous savez très bien par quoi il est caractérisé, cher ami. Vous le savez bien. Je l’ai dit dans mon discours. J’ai dit que les partis politiques fonctionnent par télécommande. Je n’ai pas dit ça ?

Vous avez dit ça.
Je l’ai dit et ça veut dire ce que ça veut dire

Les télécommandes vertueuses
Les télécommandes ne sont pas vertueuses.

Comment faire pour avoir des télécommandes vertueuses ?
Il ne faut pas de télécommande. Un parti est autonome. Il fonctionne par lui-même avec des structures fiables, mais aussi avec des moyens de fonctionnement. Aujourd’hui, l’Etat ne donne pratiquement rien. Il faut que dans le budget du pays, il y ait une ligne budgétaire consistante pour les partis politiques. Une ligne consistante, on ne peut pas faire pour 200 partis politiques. On a 200 et quelques partis politiques. Et tout cela suppose la réduction du nombre de partis politiques en fonction des critères que nous allons déterminer ensemble. Une fois que dans le pays, il y aurait 3 ou 4 partis politiques, il sera facile de mettre à la disposition de ces partis, de quoi fonctionner, de quoi faire les élections, et de quoi faire les campagnes électorales. Regardez ! La campagne électorale arrive. C’est là que les télécommandes agissent.

Et cela encourage la transhumance politique.
Je ne dis pas ça. Mais cela encourage au moins l’absence d’autonomie. Qu’est ce que vous voulez ? Vous tendez la main pour recevoir les moyens de faire campagne. Celui qui vous donne les moyens de faire campagne, il vous dicte aussi ses conditions. Tous les partis politiques sont soumis à ça.

Dans votre discours toujours, vous avez parlez des anciens présidents de l’Assemblée nationale. Quel rapport entretenez-vous avec ces anciens présidents, notamment Antoine Idji Kolawolé, Mathurin Nago et Bruno Amoussou ?

De très bons rapports.

Est-ce qu’on a pu les intégrer déjà ?
Malheureusement non ! C’est ce que je dis. Le président annonce qu’il veut faire quelque chose. Mais cela ne peut se faire que par la modification du règlement intérieur. Sinon, les Antoine Idji Kolawolé, Mathurin Nago et Bruno Amoussou serait déjà dans la Conférence des présidents.

Encore que les présidents Idji Kolawolé et Mathurin Nago y sont déjà.
Ils sont présidents de groupes parlementaires ; ce qui leur permet d’y être en même temps. Il ne reste que le président Bruno Amoussou. Il faut modifier le règlement intérieur. C’est le rôle du Coreji. C’est le rôle de la Commission des lois. La Commission des lois est déjà saisie. Elle a beaucoup de travail. Mais nous espérons qu’après les élections présidentielles, tout le monde aura la sérénité qu’il faut pour adopter cette réforme.

Vos rapports avec le gouvernement
Nos rapports avec le gouvernement sont des rapports d’institution à institution. Je veux qu’on comprenne ça. L’Assemblée nationale est là pour voter des lois. L’Assemblée nationale est là pour contrôler l’action du gouvernement. Nous fonctionnons normalement. Quand le gouvernement envoie des projets de lois, le devoir du président de l’Assemblée nationale, c’est de saisir les Commissions compétentes. Nous le faisons. Il n’y a aucun retard. Quand vous venez à l’Assemblée nationale, ma table est comme elle est aujourd’hui. Il n’y a aucun dossier sur ma table. Cela veut dire que les Commissions sont déjà saisies. Il n’y a pas de raisons que les rapports avec le gouvernement soient des rapports conflictuels. Maintenant, lorsque le gouvernement essaie de marche sur nos plates-bandes ou essaie d’outrepasser ses pouvoirs, le rôle du président de l’Assemblée nationale, c’est de rappeler le gouvernement au respect de la Constitution et vous savez que j’ai déjà eu à le faire par le passé.

La dernière fois, l’Assemblée nationale a rejeté la demande d’une ratification. Est-ce que ça entre en droit ligne de que vous dites ?

L’Assemblée est souveraine ! Il y a eu un crédit Suisse d’électrification de certaines localités. Mais les députés ont constaté que la répartition des localités qui vont bénéficier de cette électricité n’est pas équitable. Et bien, toutes tendances convaincues, ils ont demandé le report de la séance. Le gouvernement, je crois, a pris conscience de cela. Il a demandé à revoir son dossier et une session extraordinaire a été demandée à l’Assemblée nationale. J’ai bon espoir que le gouvernement aura sérieusement relu sa copie et que l’équilibre entre les différentes localités sera respecté. J’ai bon espoir que la ratification sera accordée. Mais je ne peux pas garantir cela puisque je ne vote pas seul.

Monsieur le président, le contrôle de l’action gouvernementale a été l’un des maillons faibles des autres législatures. Que comptez-vous maintenant pour corriger le tir ?
Encore une fois, le président de l’Assemblée nationale, ce n’est lui qui contrôle l’action du gouvernement. Ce sont les députés qui contrôlent l’action du gouvernement. Ce sont eux qui posent les questions orales, les questions écrites avec débat, les interpellations et les questions d’actualité. Moi, je ne peux que les inciter à user de ce droit ; afin que le contrôle de l’action gouvernementale soit effectif. J’ai eu à dire dans mon dernier rapport d’activités que je ne suis pas heureux de la façon dont ça fonctionnement actuellement. Je leur ai dit que je ne les trouve pas assez proactifs, assez pugnaces. Bon, quelques députés le font. Mais ça viendra progressivement. Je reste persuadé que le contrôle de l’action gouvernementale se fera par les députés toutes tendances confondues.

Le Parlement a ses prérogatives. Voter des lois et contrôler l’action du gouvernement. Mais le Parlement doit aussi pouvoir impacter le développement. Comment vous vous positionner par rapport aux questions de développement ? On vous a aussi vu à la Cop 21 par exemple.
J’étais à la Cop 21 et pour une fois, le rôle majeur des Parlement dans la réalisation des progrès environnementaux a été déterminant. En même temps que les gouvernements et les Chefs d’Etats se réunissaient, les présidents des Parlements se réunissaient. Pourquoi ? Parce que lorsque les gouvernements vont prendre des résolutions, pour traduire ces résolutions en lois, c’est aux Assemblées nationales qu’il faut s’adresser. On a estimé qu’il faut absolument que les Assemblées nationales soient impliquées. Quand on va dire qu’il tel milliard de Fcfa pour réaliser tel projet, c’est l’Assemblée nationale qui va voter la ratification quand c’est des accords internationaux ; c’est l’Assemblée nationale qui va voter le budget si c’est dans le budget national. C’est pour cela les députés des Assemblées nationales ont été associés à la Cop 21.

Monsieur le président, quelle est la position des députés de l’Assemblée nationale du Bénin dans les Parlements régionaux ? Est-ce qu’on les retrouve ?

Nous sommes représentés dans tous les Parlements régionaux, que ça soit le Parlement de la Cedeao, le Parlement panafricain ou le Cip-Uemoa. L’innovation que nous avons intégrée est que les députés y allaient et on ne savait pas ce qu’ils faisaient là-bas. Désormais, nous avons dit qu’avant que nos délégations ne partent, nous devons connaître l’ordre du jour de ce qui va se décider là-bas et nous formons un groupe de travail qui, avec les membres de la délégation, étudie les dossiers qui seront examinés là-bas. Ils font leur travail et lorsqu’ils reviennent, le groupe de travail fait un rapport qu’on distribue à l’ensemble des députés. C’est une innovation. Nous n’avions pas besoin de modifier le règlement intérieur pour le faire. Il suffit d’en avoir la volonté et c’est ce que nous faisons aujourd’hui. Nous avons été également à la Conférence de l’Union interparlementaire (Uip) et avant d’y aller, nous avons demandé au président de la Commission des relations extérieures de présider un groupe de travail. C’est ce qu’il a fait sur la démocratie et sur la sécurité. Ils sont allés, ça a bien marché et ils sont revenus. Ils sont en train de faire leur rapport. Je voudrais ajouter que nous essayons aussi de responsabiliser les députés. Lorsque je me déplace, je fais en sorte que le président des relations extérieures soit de la délégation parc qu’en tant qu’ancien Ministre des affaires étrangères, il sait tenir les rouages. Lorsque je me déplace pour un dossier qui a un caractère environnemental, je m’arrange pour que le président de la Commission du plan soit de la délégation. Ce sont des mesures volontaristes qui permettent d’atteindre une certaine efficacité. Je crois que les députés soient assez satisfaits. Avant, c’était à la tête du client. C’est le président qui envoyait qui lui plaisait. Sans renoncer à mes prérogatives constitutionnelles, je fais en sorte que pour ceux qui y vont, il y ait moitié mouvance, mouvance opposition. Quand on exige des femmes dans les délégations, je m’arrange toujours pour qu’il y ait une femme de la mouvance et une de l’opposition quand il s’agit de deux femmes.

Parlant de femmes, il y en a que 7 au Parlement.
C’est peu. Je le dis. Mais qu’est ce que vous voulez ? Ce n’est pas le président de l’Assemblée nationale qui désigne les femmes. C’est par élection. Je voudrais que nous ayons une loi qui permet d’arriver à la parité, sinon, à la presque parité pour qu’il y ait plus de femmes dans notre Assemblée nationale. Même au Togo tout près ici, elles sont une vingtaine de femmes à l’Assemblée nationale alors que nous, on est 7. Je voudrais qu’on corrige tout ça.

Monsieur le président, est ce que vous faites la promotion du genre dans votre parti, le Prd ?
Le Prd, vous voulez qu’on passe au Prd ? Le Prd est le premier parti politique du Prd à avoir fait la promotion du genre. Dès la première législature, nous avons fait élire une femme. Nous n’avions que 4 députés dont une femme, Madame Codjia. Dans les législatures suivantes, nous avons promu Madame Gbadamassi, Madame Glèlè qui est là. C’est un combat difficile parce que les hommes n’aiment pas céder les places pour les femmes. Nous devons faire une loi qui permet qu’il y ait un quota pour les femmes sur les listes. En France, c’est un homme, une femme.

Revenons sur ce qu’on peut qualifier de diplomatie de l’Assemblée nationale. On vous a vu au Togo puis en Côte d’Ivoire en Octobre. Vos discours ont été fortement applaudis. Est-ce une façon de solidariser avec ces Parlements de la sous-région?
Oui, c’est une façon de nous solidariser. C’est une façon aussi d’impulser la diplomatie parlementaire. Nous parlementaires, nous estimons que les gouvernements, quelle que soit leur volonté, ne peuvent pas tout faire seuls et qu’il y a des aspects relationnels, des aspects humains qui interfèrent dans les relations diplomatiques et il est plus facile entre députés de se parler, de se poser les vraies questions et de trouver des solutions. Effectivement, depuis que je suis en poste, nous avons amélioré nos relations. Elles étaient bonnes sous le président Nago. Nous avons essayé d’améliorer nos relations avec la Côte d’Ivoire et nous allons recevoir le président du Parlement ici ; afin que la diplomatie parlementaire soit au beau fixe.

Comment le Parlement béninois peut-il aider à résoudre quelques conflits qu’on note dans la sous-région ? Dans votre discours d’investiture, vous avez parlé de ça. Vous avez même parlé de Boko Haram, Monsieur le président.
Il ne faut pas empiéter sur ce qui est des attributions du gouvernement. Nous ne pouvons pas sous prétexte que les Parlements veulent s’intéresser à ces dossiers, faire ce que la Constitution dit que ce sont les gouvernements qui doivent le faire. Cependant, comme je vous l’ai dit toute à l’heure, rien n’empêche les députés de parler avec les députés des autres régions. La plupart des députés sont issus des partis politiques qui sont au gouvernement. Et bien, en travaillant entre nous, nous pouvons parler au gouvernement et toucher leurs actions.

Monsieur le président de l’Assemblée nationale, bientôt l’élection présidentielle. C’est le 28 février prochain. Quand vous écoutez une certaine presse, certains propos, on a comme impression que la campagne électorale sera difficile. Vous, en tant que président de l’Assemblée nationale béninoise, quel message avez-vous à l’endroit des citoyens qui vous suivent en ce moment ?
Mon souhait est que nous fassions des élections présidentielles dans des conditions apaisées. Donc, pas de conflit, pas d’injure, pas d’attaque, pas de violence. Nous voulons des élections qui se passent dans l’équité. Nous voulons des élections qui se passent dans la transparence. Il y a des institutions qui ont été mises en place pour y parvenir. Il y a le Cos-Lépi, la Cena, la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac). Nous souhaitons que chacune de ces institutions joue sa partition. On nous invite dans des Parlements étrangers pour donner en quelques sortes des orientations. Comment est-ce que, quand il s’agit de nous-mêmes, nous ne puissions pas les respecter. Nous souhaitons des élections apaisées, des élections transparentes, que la liste électorale soit une liste indiscutable, que les cartes d’électeurs arrivent à temps, que dans les bureaux de vote il y ait l’opposition et qu’il y ait la mouvance et que les résultats soient des résultats non contestés. Ce n’est pas facile, mais nous allons y arriver.

Parlons de la vie de votre parti politique. Comment se porte le Prd ?
Le Prd se porte très bien. Mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de fantasme Chaque fois que les élections approchent, on dit qu’il y a des remous. Paul a démissionné ou Pierre a démissionné. C’est des gens qui viennent dire de n’importe quoi. Ce ne sont pas nos militants. Les vrais militants sont ceux qui appartiennent à nos structures. J’ai vu des reportages où on a tendu des micros à des gens que moi, le président du Parti, je n’ai jamais vu. C’est faux et c’est archi faux

Peut-être de nouveaux militants….
De nouveaux militants ? C’est un drôle de façon de devenir militants que de commencer à critiquer la décision prise par l’instance du parti.

On vous voit partout avec des populations.
Des populations à la base chez moi ! On ne peut quand même pas m’interdire de recevoir chez moi qui je veux. Je suis rentré de Paris Lundi et entre Mardi et aujourd’hui, j’ai reçu les structures du parti dans quatre communes déjà. ça prouve que le parti se porte bien. Dire que ma maison a été brulée. Vous avez vu ma maison brûlée.

Ceux qui ont parlé de maison brulée, font allusion justement au 12 janvier dernier quand on a découvert à la télévision que le Prd, la Rb et les Fcbe ont pour candidat Zinsou. On va écouter d’ailleurs le candidat…
Non attendez ! Est-ce que c’est vrai qu’une maison a été brulée ? C’est à ça que nous allons répondre d’abord. Est-ce que c’est vrai qu’une maison a été brûlée. Moi ma maison à Porto-Novo, c’est une maison du peuple. On entre comme on veut. Nous c’est notre tradition. On ne brule pas la maison de famille. Vous m’appelez à une heure ou à deux heures du matin pour demander si ma maison est entrain d’être brûlée. C’est de l’affabulation. On a dit qu’il a des charres devant ma maison. Si vous trouvez du monde devant ma maison, ce sont les militants qui viennent pour soutenir le parti. Il y en a eu au moins dix mille en quelques heures. Si vous ne croyez pas, venez samedi. Est-ce qu’il y a quelque chose d’anormal à ce que d’un parti qui est structuré comme le nôtre puisse parler avec ses militants surtout dans une période d’intoxication ? Dès que vous ouvrez la Télévision, on dit ça y est ! Le Prd a explosé. Ça y est ! Il y a démission, il y a dissension. C’est notre devoir d’appeler nos militants et de leur dire ce qui se passe. Est-ce que vous avez entendu qu’au cours des réunions que nous avons eues, le président ou les membres de la DEN ont été hués ? Au contraire, ils ont été ovationnés. Les militants ont applaudi et approuvé la décision que nous avons prise. Où est le problème ? J’ai l’impression qu’il y a du fantasme. Nous sommes là pour lutter contre le fantasme parce que nous sommes un parti structuré. Voilà ce que je peux vous répondre.

D’accord président, on retourne encore à la régie pour écouter les propos du candidat Lionel Zinsou.
(Déclaration du candidat Zinsou annonçant la coalition FCBE-PRD-RB)
C’est à l’occasion du dépôt des candidats qu’on a eu l’annonce de que les Fcbe, le Prd et la Rb sont ensemble pour soutenir le candidat Lionel Zinsou. Pourquoi avoir fait ce choix ? Et pourquoi avoir attendu le dernier moment pour le faire.

C’est une vraie question. C’est la question pour laquelle je suis venu ici. Le Prd existe depuis 25 ans, pendant lesquels nous n’avons fait que de l’opposition. Nous n’avons été au gouvernement pendant un peu moins de deux ans. Donc tout le temps, nous avons fait l’opposition et nous avons participé tous les combats pour la démocratie, la liberté pour la bonne gouvernance. Nous avons participé à tous les combats qui portent nos valeurs. Le dernier combat auquel nous nous sommes opposé, c’est avec le président Boni Yayi. Nous avons créé le parti pour pouvoir arriver à assumer les responsabilités au sommet de l’Etat. Mais nous n’avons pas réussi. Où est-ce que nous allons continuer ? Le président Yayi Boni s’en va. Nous nous sommes opposants à Yayi Boni. Le 28 février à pareille heure, le président Yayi Boni est quasiment parti. Est-ce que nous allons continuer notre opposition vis-à-vis de celui qui va venir ? C’est là la vraie question. Et nous nous sommes dits non. On s’arrête à Yayi Boni. Ce qui arrive après Yayi Boni ne le regarde pas. Nous avons été aux élections présidentielles cinq fois. La dernière fois, nous avons eu la faiblesse de croire que nous avons gagné. Vous pouvez dire ce que vous voulez. En 2011, c’est nous qui avons gagné.

Mais c’est ce que la Cour constitutionnelle a dit
Je vous ai dit et je dis à la Cour constitutionnelle et je le dirai jusqu’à ma mort que c’est nous qui avons gagné. J’ai le droit de le dire et je l’ai toujours dit. C’est nous qui avons gagné. La Cour constitutionnelle, institution chargée de proclamer les résultats, a dit que c’est un autre qui a gagné. C’est son droit. La liberté de parole est sacrée. Nous nous sommes réunis et on a dit 25 ans d’opposition, est-ce que nous allons faire encore 05 autres ? 10 autres ? Nous sommes allés en Conseil national à Ifangni ; parce que les béninois ne suivent pas. Nous sommes allés en conseil à Ifangni et nous avons dit que pour les élections de 2016, nous n’aurons pas de candidat. Puisque chaque fois, nous y allons et chaque fois nous sommes perdants. Laissons les autres présenter leurs candidats. Et le moment venu, nous allons voir parmi le panel de candidats qu’on nous présentera, celui qui va gagner et nous soutiendrons celui-là pour lui permettre de gagner. Nous l’avons dit très fort, n’est-ce pas ? Et le moment est venu et nous n’avons pas eu de candidat et nous constatons qu’il y a des candidats, des candidats et des candidats. Et nous avons choisi Lionel Zinsou.

Pourquoi ?
Nous avons choisi Lionel Zinsou pour des raisons simples. Vous avez d’un côté la mouvance qui fait 40 députés. Nous avons de l’autre côté la coalition avec 42, vous mettez le Prd de côté parce que nous n’avons pas de candidat et nous, nous sommes dix. Est-ce que la cohésion qui a prévalu dans la nuit du 19 au 20 mai et qui a permis de mettre en place le bureau de l’Assemblée nationale, est-ce que cette coalition existe encore ? Non ! Si elle existait, elle aurait un seul candidat. Elle a eu un candidat pour le perchoir, si elle existait encore, elle aurait eu un candidat pour les élections présidentielles. Or qu’est-ce que nous constatons ? C’est parmi les 32 qu’il y a Ajavon, Talon, Koupaki, Eric Houndété, Bio Tchané et c’est parmi les 32 qu’il y a Gbian, Saley. C’est là la vérité. Il y a 07 candidats pour 32. Et nous, avec nos maigres voix que nous avons eues à la sueur du front, que nous votions non pas pour l’ensemble puisqu’ils ne sont pas ensemble, mais pour l’un deux ? Nous posons la question : est-ce que les voix du Prd plus les voix de Talon, est-ce que ça permet de faire élire un président de la République au Bénin ? Est-ce que les voix du Prd plus les voix de Ajavon, est-ce que ça permet de faire élire un président de la République au Bénin ? Non, parce que nous, nous ne représentons que 20% de l’électorat. Alors que pour arriver à être élu président, il faut avoir 50%. Monsieur Talon ne représente pas ça, Mr Ajavon ne représente pas ça, Monsieur Koupaki ne représente pas ça. Alors que nous, nous ne voulons pas gaspiller nos voix en votant pour des gens qui n’ont pas la chance d’être élu. Quand vous prenez la réalité politique aujourd’hui, les Fcbe sont 40 à l’Assemblée nationale ; ils sont cohérents, ils ont la cohésion et ils vont toujours dans le même sens. Tandis qu’à ma droite, chacun vote pratiquement comme il veut.

Les Fcbe sont cohérents mais ces derniers temps, on a vu…
Non ! non ! Moi je suis le président de l’Assemblée nationale et du haut du perchoir, je vois comment ça se passe. La cohésion c’est là où ça se trouve. Nous n’allons gâter nos maigres voix pour aller voter pour quelqu’un qui n’a que cinq, six ou sept députés avec lui. Nous ne sommes pas contre Ajavon, ni contre Talon, ni contre Koupaki. Nous ne sommes contre personne. Ce sont des amis mais nous voulons participer à la gestion du pouvoir en 2016. Et pour nous, celui qui a les meilleures chances c’est celui qui est soutenu par les Fcbe qui est la première force politique du pays.

Me Adrien Houngbédji, on a découvert à la Cena les trois logos ensemble pour soutenir Lionel Zinsou…
Mais laissez-moi vous répondre. Je suis entrain de vous répondre et vous voulez fuir la question. Le choix de Lionel Zinsou et pourquoi avoir choisi ce moment, c’est ça non ?

Les téléspectateurs ont compris le choix de Zinsou mais ce qu’ils veulent comprendre, c’est l’accord que le Prd a eu avec le candidat.
Je vais vous répondre. Je n’ai pas peur de vos questions. C’est nous-mêmes qui a avons décidé que c’est à notre conseil national et au congrès que nous allons officialiser notre choix. C’est nous. Ce n’est pas ceux qui parlent là. Parce que notre Règlement intérieur et notre statut disent que lorsque nous choisissons un candidat d’alliance, c’est le conseil national qui entérine et c’est le congrès qui investit. Et c’est sur cette voie là que nous nous sommes mis en fixant la date de notre conseil national et de notre congrès d’investiture. Et puis il y a eu un fait inattendu. Le fait inattendu, c’est le problème de logo. La Cena a dit que les candidats doivent déjà venir avec leur logo. Nous nous sommes retrouvés devant une situation ce soir où il fallait trouver un logo. Les gens ont dit qu’on va mettre Fcbe. Nous avons dire jamais, nous n’avons jamais voté un logo Cauris, nos électeurs n’accepteront pas ça. Les gens ont parlé de la Rb, on a dit non qu’on a jamais fait la Rb. La solution qu’on a trouvée en attendant, c’est de mettre le logo des trois partis qui se sont entendus. Où est le problème ?
Mais avant cela, Monsieur le président, il y a eu un accord ?
Vous demandez ce qu’on ne demande pas. Dans quel pays, avez-vous vu publié un accord politique ?

Certains disent que c’est un accord sur lequel vous avez parlé les portefeuilles ministériels ?
Pensez ce que vous voulez. Dans tous les pays où il y a eu un gouvernement d’alliance, il y a toujours un accord. Est-ce qu’on met un accord sur une place publique ? Moi, ce n’est pas le premier accord que je fais. J’ai fait un accord avec le président Mathieu Kérékou.

Et ça n’a pas marché.
Kérékou ne nous a pas chassés. C’est nous qui sommes sortis. Quatre ministres du Prd sont sortis du gouvernement parce que nous n’étions plus d’accord avec la gouvernance du président Kérékou. Mais nous n’avons jamais mis sur la place publique cet accord. J’ai toujours cet accord. Alors pourquoi voulez-vous qu’à priori, alors que ce n’est même pas encore rentré en vigueur totalement, on le publie ? Vous avez jamais vu ça ?

Alors quelle garantie avez-vous par rapport à cet accord ?
Quelle garantie ils ont eue ceux qui ont signé un accord avec Boni Yayi en 2006 ? Quelle garantie ?

Votre réunion dans la nuit du 19 au 20 mai n’a pas résisté autant, qu’est-ce qui s’est passé ?
A l’Assemblée nationale, tout va bien. On n’a aucune difficulté à faire fonctionner cette alliance. Mais là, nous sommes arrivés à l’étape des élections présidentielles. Nous avons dit que nous n’avons pas de candidat. Ça leur facilite la tâche. L’UN par exemple, ça lui a facilité la tâche. Si vous présentez un candidat, nous allons voir et nous allons le soutenir peut-être. Est-ce que le candidat de l’UN est sorti à l’heure où nous parlons ? L’UN n’a pas de candidat. C’est pourquoi je vous ai dit, c’est parmi les 32 que Ajavon pioche ses soutiens, Talon pioche. Vous voulez que je vous cite les noms ? C’est là où Koupaki pioche, C’est là Houndété pioche, C’est là où Gbian pioche, C’est là où Issa Saley pioche. C’est dire donc que l’union sacrée n’existe plus. Et nous ? Vous voulez que après 25 ans d’opposition, nous allons porter nos voix sur l’un d’entre eux, non pas sur l’ensemble ? Enfin ! Les béninois vous regardent et vous écoutent.

Le Prd n’a pas un candidat. Lionel Zinsou est-il votre candidat ou un candidat que vous soutenez ?
C’est un candidat que nous allons investir parce que comme je vous l’ai tout à l’heure, notre Règlement intérieur et notre statut, il y a trois cas de figure. Premier cas de figure, nous présentons nous-même notre propre candidat. Ce n’est pas le cas. Deuxième cas de figure, nous soutenons un candidat indépendant. On dit opérateur économique, on ne veut pas en entendre parler. Il reste le troisième cas de figure, candidat d’alliance de partis. Et c’est le cas de figure qu’il faut que le conseil national entérine et que le congrès investisse. Et si vous parlez d’accord entre nous, le jour on le sortira, vous verrez ça dedans. Le samedi donc, nous allons soumettre la candidature de Lionel Zinsou à notre conseil national. Si le conseil dit non, nous ne voulons pas de Lionel Zinsou, croyez-moi, la direction exécutive nationale va en tirer les conséquences. Nous ne soutiendrons plus pour respecter nos textes.

Du coup, vous n’aurez plus de candidat, c’est ça ?
Comment ça ? Nous allons voir qui soutenir. Mais l’hypothèse que notre conseil national dise, « nous ne voulons pas du candidat Zinsou » est….. Sa candidature sera entérinée par le conseil national puisque c’est la direction exécutive nationale qui a décidé de le soutenir à l’unanimité.

Monsieur le Président, si on suit bien, vous avez décidé de ne plus faire l’opposition, vous avez décidé de choisir Lionel Zinsou comme votre candidat, par voie de conséquence pour vous, il va gagner les élections.
Si nous le soutenir et l’investissons, c’est avec de l’espoir qu’il va gagner les élections sinon à quoi ça s’est de venir le soutenir et l’investir. Nous n’avons pas dit que nous allons gagner forcement. Mais il y a toujours la glorieuse incertitude des urnes. Mais nous disons qu’au vu de l’échiquier politique, de tous les candidats, c’est celui qui a les meilleures chances de gagner puisqu’il est soutenu par les plus grandes forces politiques du pays. On peut ne pas aimer les FCBE. Mais c’est eux les plus importants aujourd’hui. Nous, on a tout fait pour essayer de les disloquer. Ils ne veulent pas se laisser disloquer. C’est la force politique la plus importante du pays. Bon ! Nous, nous sommes la deuxième force politique. La RB est la troisième force politique. Nous estimons que la première force politique plus la deuxième force politique plus la troisième force politique, il y a des chances de faire KO. Il y a des chances. Je n’ai pas dit que c’est KO nécessairement mais il y a des chances. Les urnes peuvent en décider autrement. Nous sommes des démocrates. Nous allons nous incliner. Mais nous nous battrons pour que le candidat que nous avons choisi puisse passer.

L’honorable AHOUANVOEBLA a dit la dernière fois sur nos antennes que le match est pratiquement plié. Est-ce que vous allez dire la même chose que lui ?
C’est normal. C’est normal qu’il dise cela. Nous sommes en période de précampagne électorale. Vous voulez qu’il dise que notre candidat va être battu ? Vous voulez qu’il dise cela ?

Maître Adrien HOUNGBEDJI, le PRD n’a pas de candidat en son sein. Il était hors de question qu’il soutienne un candidat indépendant. Pourquoi cette option ?

Voilà encore une vraie question. Je vais vous répondre. Pourquoi nous n’avons pas voulu d’un indépendant ? Un indépendant, qu’est-ce que c’est ? C’est un monsieur qui n’a pas de parti politique et qui dit : « Je suis Sébastien AJAVON. Je suis Patrice TALON. Votez pour moi ». Sur quelle base ?

Ils ne sont pas les seuls indépendants non ?

En tout cas, je prends les deux les plus connus. Sur quelle base un parti structuré comme le PRD irait voter pour un indépendant comme ça ? A aucun moment, ils ne se sont assis avec nous pour définir avec nous un programme de gouvernement, un projet de société. Cela veut dire : « Je vous donne de l’argent ». Nous ne sommes pas à acheter. « Vous faites campagne pour moi. Et une fois que les élections seraient terminées, je vous ai déjà donné de l’argent pour faire campagne. Vous allez rester chez vous pour voir comment je vais diriger ». Vous croyez que c’est satisfaisant pour un parti comme le PRD ? Vous croyez que c’est satisfaisant pour un parti comme le PRD ? Ce sont des Béninois. Ils ont le droit de se présenter. Mais nous, nous sommes un parti politique. Regardez ! Est-ce qu’il y a eu beaucoup d’empressement pour aller vers eux ? Comptez le nombre de partis politiques qui sont allés vers eux. Il n’y a qu’au dernier moment, le PSD qui, à défaut de mieux, s’est rallié à la candidature d’AJAVON. Quels sont les partis politiques vrais qui sont allés dans ce sens ? Il n’y en a pas….