« Grande conférence »  au Palais des congrès hier : L’ ANSALB éclaire le grand public sur «monnaie et crypto-monnaie en Afrique»

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La salle bleue du palais des congrès de Cotonou a servi de cadre ce jeudi 19 octobre 2023 à une grande activité organisée par l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin. Il s’agit d’une  « Grande conférence » sur la Monnaie et Crypto-monnaie en Afrique. C’est le professeur Michel Boko qui a lancé les activités de cet atelier auquel plusieurs académiciens et autres autorités ont répondu présents.

« Porter à l’attention du grand public qui constitue la cible première de l’ANSALB, les fondamentaux sur la monnaie et la crypto-monnaie en Afrique», tel est l’objectif principal de cette grande conférence de  l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin . Cette idée de cette plateforme académique provient de plusieurs analyses liées à  l’histoire de la monnaie en Afrique.

Selon le professeur Michel Boko, « l’histoire de la monnaie en Afrique est complexe et fascinante. Elle a beaucoup varié, allant du système de troc … aux monnaies de l’époque coloniale introduite par les différentes puissances européennes ». Dans cette évolution monétaire, plusieurs pays africains ont créé leurs propres monnaies après la colonisation. Par ailleurs, le constat fait par l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin est que «  les courants actuels de la Renaissance africaine prônent la rupture totale d’avec tout ce qui apparaît comme la perpétuation des relations néocoloniales que ce soit sur le plan politique avec la dénonciation des accords secrets ou sur le plan économique avec la remise en cause du franc de la Communauté Financière Africaine », a fait savoir le professeur Michel BoKo avant le lancement officiel de l’atelier.

Dans cette atmosphère caractérisée par la contestation sur la nature de certaines monnaies, les monnaies virtuelles appelées crypto-monnaies ont vu le jour. De jour en jour, ce type de monnaie gagne du terrain en Afrique avec plusieurs avantages pour ses utilisateurs. Malgré ses multiples avantages « réels » il y a encore de nombreux défis à relever tels que l’absence de régulation, le manque d’infrastructures et de ressources logistiques pour la gestion des monnaies virtuelles.*

Dans cet « imbroglio de devises, de non-devises, de monnaies, de crypto-monnaies ou de monnaies dématérialisées », l’Ansalb, a décidé d’ouvrir le débat sur la place de la monnaie en général et de la crypto-monnaie dans l’économie des pays africains. Pour ce faire, trois grands panels ont été organisés et dirigés par des enseignants bien aguerris.

Le premier panel a pour thème : « Histoire des moyens d’échanges commerciaux en Afrique jusqu’au lendemain de la colonisation ». Il a été conduit par messieurs Sotindjo Dossa Sébastien et Babatoundé Alain Latoundji.

Au cours du deuxième panel qui portesur « la politique africaine et monnaie », les conférenciers Adjagbé Mathieu et Zoundji Déo-Gratias Orphée ont, non seulement, présenté les politiques africaines en matière de monnaie mais aussi analysé le rôle des institutions financières dans l’économie et les usages de la monnaie en Afrique.

Le troisième et dernier panel a porté sur « crypto-monnaie et dématérialisation de la monnaie ». Il a été présenté par les professeurs Eugène C. Ezin et Julien Hounkpè. Il a été question de l’impact de la technologie sur les transactions financières en Afrique : quelle place pour la crypto-monnaie et la monnaie dématérialisée.

Cette grande conférence a permis aux participants de penser autrement aux relations économiques internationales des pays africains et de comprendre les enjeux des évolutions de la nature de la monnaie. Les différentes activités se sont achevées à la grande satisfaction de tous.

F K