Moyen Orient : Israël ordonne un «siège complet» de la bande de Gaza après l’attaque du Hamas

International

Alors que les affrontements continuent ce lundi 9 octobre entre le Hamas et Israël suite à l’attaque lancée samedi par le groupe armé depuis la bande de Gaza, Israël a annoncé « un siège complet » du territoire palestinien. Plus de 120 000 Palestiniens sont déplacés dans la bande de Gaza et nécessitent une aide humanitaire, selon l’ONU.

Israël a renforcé son blocus du territoire palestinien. « Nous imposons un siège complet à Gaza », a déclaré ce lundi le ministre de la Défense. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a-t-il précisé dans une vidéo. Un siège justifié à ses yeux même s’il plonge ce territoire de plus de 2 millions d’habitants dans une situation humanitaire très difficile. « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », a-t-il ajouté.

Benyamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre « longue et difficile » et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à quitter le territoire. La guerre a fait plus de 123 000 déplacés dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Dans la journée, le Premier ministre israélien a assuré à de hauts responsables : « Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible. (…) Nous allons changer le Moyen-Orient. » Il doit s’adresser à la population israélienne dans la soirée.

« Opérations de grande ampleur »

Au troisième jour d’affrontements, l’armée israélienne a affirmé avoir repris le contrôle des communautés proches de la bande de Gaza. Dans ces zones, les combats ont duré plus de 48 heures et perduraient encore dans 7 ou 8 localités du territoire israélien ce matin, selon l’armée. Les membres des commandos palestiniens étaient toujours présents dans des kibboutz – des communautés – limitrophes de la bande de Gaza. « Il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone », selon le porte-parole de Tsahal.

Depuis l’enclave palestinienne, les groupes armés de Gaza tirent toujours des roquettes vers le territoire israélien. Les sirènes ont à nouveau retenti à Jérusalem ce lundi, mais aussi à plusieurs reprises dans les localités du sud du pays. Les pistes de l’aéroport international Ben Gourion, le seul point d’entrée et de sortie du pays, ont également été visées. Certains habitants joint par RFI évoque une « situation traumatisante ».

À l’international, des critiques sur le siège de Gaza

L’armée israélienne poursuit, elle, ses bombardements de l’enclave palestinienne. À la mi-journée, elle indiquait mener plusieurs « opérations de grande ampleur ». Durant la nuit, ce sont plus de 500 cibles du Hamas et du Jihad islamique qui ont été visées. Mais dans un territoire densément peuplé, ces frappes touchent aussi des quartiers résidentiels.

Recep Tayyip Erdogan a, dans la journée, mis en garde Israël à propos de ses raids sur Gaza. Le président turc, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue Isaac Herzog, a fait savoir que « frapper collectivement et de manière indiscriminée les habitants de Gaza ne ferait qu’accroître les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la région ».

Antonio Guterres, lui s’est dit « profondément bouleversé » par l’annonce du siège de Gaza. « Tout en reconnaissant les inquiétudes légitimes d’Israël pour sa sécurité, je rappelle également à Israël que les opérations militaires doivent être menées en accord avec le droit international humanitaire. (…) Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, qui appelle à une « aide humanitaire immédiate » pour Gaza, où « la situation humanitaire était extrêmement difficile avant les hostilités et va désormais se détériorer de façon exponentielle ».

Le Jihad islamique revendique une infiltration

Plus de 800 Israéliens ont été tués en un peu plus de 48 heures et 2 400 blessés, selon un nouveau bilan de l’armée publié lundi matin. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2 900 blessées, selon les autorités locales. Et à ce stade, plus de 130 israéliens ont été capturés. Un porte-parole du Hamas indique que quatre d’entre eux auraient péri lors de bombardements de l’aviation israélienne sur l’enclave palestinienne.

À la frontière nord d’Israël, des affrontements ont également eu lieu. L’armée israélienne a annoncé avoir tué lundi « plusieurs suspects armés » qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban, selon un communiqué. Auparavant, l’armée avait affirmé que « plusieurs suspects avaient pénétré le territoire israélien en provenance du Liban » et que des forces militaires étaient présentes dans la zone. « Des hélicoptères de combat mènent en ce moment des attaques dans cette zone », a ajouté l’armée. Deux membres du commando ont été tués. Les autres ont, semble-t-il, réussi à se replier en franchissant dans l’autre sens la frontière. Le Hezbollah affirme ne pas être impliqué dans cette attaque.

Dans la journée, le Jihad islamique palestinien a revendiqué cette infiltration, à partir du Liban, de combattants à la frontière avec Israël. Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique « revendiquent la responsabilité de l’opération à la frontière dans le sud du Liban », a indiqué dans un communiqué le groupe.

RFI