Au deuxième jour de son attaque du déclenchement par Israël de frappes sans précédent contre des infrastructures militaires et nucléaires iraniennes et la riposte de l’Iran sous la forme de tirs de missiles balistiques en plusieurs vagues sur l’État hébreu, la tension ne retombe pas entre les deux pays. Le Premier ministre israélien a promis que l’armée allait frapper « tous les sites du régime ».
Ce qu’il faut retenir :
► Israël a lancé une campagne de frappes contre des sites militaires et nucléaires iraniens d’une ampleur sans précédent dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin. Menés par 200 avions contre une centaine de cibles, les raids ont notamment visé l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz dont la partie qui se trouve en surface a été « détruite », selon le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique ( AEIEA). L’armée israélienne annonce avoir également « démantelé » une usine d’enrichissement d’uranium à Ispahan.
► Au moins deux dirigeants des Gardiens de la révolution, dont leur chef, mais aussi le chef d’état-major iranien et deux généraux ont été tués dans les frappes israéliennes. Israël estime qu’il a abattu, depuis son offensive lancée vendredi, vingt commandants dans la haute hiérarchie des forces de sécurité iraniennes. Au moins neuf experts scientifiques nucléaires ont également été victimes de l’attaque. L’ambassadeur de Téhéran à l’ONU assure que les frappes israéliennes ont fait 78 morts et plus de 320 blessés, dont une « large majorité de civils ».
► En représailles, au moins trois vagues de plusieurs dizaines de missiles balistiques iraniens ont visé Israël vendredi. La ville de Tel-Aviv a notamment été prise pour cible. L’ Iran a affirmé viser « des dizaines de cibles », « de bases et d’infrastructures militaires » dans l’État hébreu, où le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, a dit s’attendre à « être exposé à plusieurs vagues d’attaques iraniennes ». Il y a au moins trois morts et des dizaines de blessés et d’importants dégâts, selon les secours israéliens.
► Oman a par ailleurs annoncé que les pourparlers sur le nucléaire qui devaient se tenir ce dimanche 15 juin entre l’Iran et les Etats-Unis n’auront finalement pas lieu.
17h05 : Emmanuel Macron demande au président iranien Pezeshkian de « revenir rapidement à la table des négociations »
16h55 : 30 militaires et un employé du Croissant-Rouge tués dans le nord-ouest de l’Iran, selon les médias d’État
Au moins 30 militaires et un employé du Croissant-Rouge ont été tués lors d’attaques israéliennes dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, dans le nord-ouest de l’Iran, selon les médias d’État iraniens. Cinquante-cinq autres personnes auraient été blessées dans ces attaques. Behram Sarmast, le gouverneur de la province, a déclaré à la télévision d’État que les attaques avaient touché 19 sites dans la province, principalement dans la capitale, Tabriz, qui est une cible majeure pour Israël.
16h45 : L’Iran accuse Israël d’avoir sapé les pourparlers avec les États-Unis
L’Iran a accusé samedi Israël, son ennemi juré, d’avoir sapé les pourparlers sur le nucléaire avec les Etats-Unis en attaquant le territoire iranien. « L’agression du régime sioniste contre l’Iran, survenue au milieu de négociations » entre l’Iran et les Etats-Unis est « un signe supplémentaire de l’hostilité inhérente du régime (israélien) à la diplomatie », a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’un appel avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
16h25 : Erdogan met en garde contre le risque d’une « guerre dévastatrice »
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde ce samedi contre le risque d’une « guerre dévastatrice » entre Israël et l’Iran, lors d’un entretien téléphonique avec le dirigeant saoudien Mohammed ben Salmane. « Le président Erdogan a déclaré au cours de l’entretien que notre région ne pouvait tolérer une nouvelle crise et qu’une guerre dévastatrice pourrait créer des vagues de migration irrégulière vers l’ensemble des pays de la région », a indiqué la présidence turque dans un communiqué. Le chef de l’Etat turc a également appelé à « arrêter » Israël, « principale menace pour la stabilité et la sécurité de la région », estimant que la question du nucléaire iranien « ne peut être résolue que par la poursuite des négociations ». « Le fait que la communauté internationale ait fermé les yeux sur l’occupation et le génocide en Palestine a amené Israël à ce niveau de non-respect du droit et d’agressivité », a affirmé M. Erdogan. Le président turc, qui s’est également entretenu par téléphone avec le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le président iranien Massoud Pezeshkian, a affirmé à ce dernier qu’Israël « cherche à entraîner toute la région dans le feu », répétant que « l’unique solution au différend nucléaire réside dans les voies diplomatiques ».
16h15 : Attaques israéliennes en Iran: quel impact sur le programme nucléaire iranien?
L’attaque d’une ampleur sans précédent lancée vendredi 13 juin par Israël contre l’Iran a porté un coup à son programme nucléaire sans que l’impact, à ce stade, ne soit fatal. Une nouvelle séance de pourparlers, qui devait se tenir entre Téhéran et Washington, sur le programme nucléaire iranien, ce dimanche à Mascate, dans le sultanat d’Oman, n’aura finalement pas lieu.
RFI
