Lutte contre la cybercriminalité au Bénin : Hermann Dimitri Adankpo nous parle du contenu du texte du cybercriminel

Economie & Tech

 

Le contenu du texte varie selon la cible envisagée. Lorsque l’arnaqueur professionnel entreprend d’opérer à l’intérieur de son pays, ce qu’on appelle communément gayi local, à l’opposé du gayi international, le dévolu peut être jeté sur un diplômé sans emploi ou un chômeur. En conséquence, le texte est élaboré, pour se retrouver un beau matin dans la boîte de réception de la victime potentielle. Il peut se présenter comme suit : « Cher Luc, le général Amoussou me charge de te dire, que tu peux le contacter, parce que le concours de recrutement des nouveaux fonctionnaires de la police républicaine est lancé. Sur WhatsApp il est au 97265731. Ne prends pas ton temps, Il voyage demain soir sur le Nord. Merci.

Les premiers enseignements à tirer de ce texte sont nombreux. D’abord il est court et pose le sujet directement, sans fioritures. Ensuite, le destinataire pourrait ne pas se prénommer Luc, le numéro ayant été choisi au pifomètre. Le dessein consiste à tester le degré de fragilité de l’esprit du client face aux offres mirobolantes. Si imprudemment, le pauvre s’aventure dans la mésaventure, en tentant d’écrire à l’inconnu, tout ce qui peut lui arriver, que l’on peut croire connaître, est plus compliqué à prévoir par le cerveau humain. Et pourtant ce que vous venez de lire est absolument propre aux débutants. Ils appellent ça recrutement. Une des filières du gayi local. J’ai surpris hier des amis sur un groupe WhatsApp, en train de gloser longuement autour de ce procédé, comme s’ils détenaient un grand secret. J’ai lu et souri. Mais j’ai aussi pris peur, en découvrant ainsi que le grand nombre ignore presque totalement les 90% des procédés de la cybercriminalité.

Prenons désormais rendez-vous tous les jours à midi pile.

Merci pour l’attention

A demain

Hermann Dimitri Adankpo