En attendant la proclamation des résultats définitifs

Chronique

Dimanche 28 juin 2015, le peuple béninois a mis fin à l’exceptionnelle mandature des maires de communes et autres élus locaux. Ceux-ci avaient bénéficié d’un bonus légal qui était d’abord sine die. La chose devenant inquiétante, les législateurs sont revenus sur cette décision qui entretenait un flou dans les esprits et enlevait crédibilité à notre système démocratique.

De guerre lasse, les choses sont revenues à la normale et les Béninois ont pu, cahin cahan, exprimer leurs suffrages pour élire ceux qui auront la lourde responsabilité de la gestion et ce pendant les cinq prochaines années, de nos collectivités décentralisées. Plusieurs listes étaient en lice. La compétition a été rude mais chaque acteur engagé s’en est sorti avec des fortunes diverses. Partis pour contrôler l’exécutif, tous n’auront pas obtenu ce vœu cher puisque la loi N°2013-06 dispose que seule la formation politique majoritaire propose le maire. Au-delà d’une simple proposition, c’est à imposition qu’on aura droit. Sans l’exprimer ouvertement, c’est par la même disposition que les adjoints au maire seront désignés, au désespoir des minoritaires, à moins de fortes négociations et de cataclysme.

Ainsi, on aura la nouvelle génération d’élus locaux, qui devront porter la charge des grands défis du développement local et de la promotion de la démocratie à la base.
En attendant la confirmation ou l’infirmation par endroits des résultats bruts des urnes, le pays est au repos. Ce repos prolongé depuis que les opérations électorales sont lancées au Bénin. D’abord ce fut l’élection des députés à l’Assemblée Nationale. Pendant la période qu’a duré ce scrutin, le pays a dormi, surtout l’Administration publique. Beaucoup d’autorités candidats, voire de simples agents influents dans leurs localités respectives, ont passé le plus clair de leur temps à s’occuper sérieusement de tout le processus.
Paradoxe, pendant que l’économie tournait au ralenti, les candidats ainsi que leurs sponsors se sont livré à la prodigalité, au gaspillage de moyens, surtout financiers, pour appâter les électeurs devenus friands et même exigeants vis-à-vis des candidats. L’activité économique devenant moins préoccupante.

Nonobstant, le Bénin a échelonné trois opérations électorales dont les deux dernières cumulées, attendent de nous livrer le verdict pour situer les uns et les autres sur leurs performances politiques, leur dynamisme dans l’art de con-vaincre.
Et les nouveaux mandarins vont prendre fonctions, pour conduire la destinée de nos populations. En attendant, c’est l’attentisme pour aussi former des recours devant la Cour Suprême en cas de contentieux.