France : Emmanuel Macron prévient de « la fin de l’abondance » et « de l’insouciance »

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« C’est une grande bascule que nous vivons », a averti le chef de l’Etat en préambule du Conseil des ministres de rentrée ce mercredi matin à l’Elysée, revenant sur la récente « série de crises graves », de l’Ukraine à la sécheresse.

Premier Conseil des ministres après la pause estivale ce mercredi à l’Elysée. Un Conseil des ministres qui inaugure la rentrée politique de l’exécutif dans un climat rempli d’incertitudes liées à la guerre en Ukraine , au dérèglement climatique et à l’inflation et dont les premières minutes ont été exceptionnellement diffusées en direct.

Les Français doivent se préparer à davantage d’efforts et de sacrifices alors que le monde est confronté à « une grande bascule », a prévenu Emmanuel Macron, maintenant le ton grave qu’il avait eu vendredi dernier lors de son allocution à Borne-Les Mimosas . Il a appelé à l’unité alors que « nous sommes en train de vivre (…) une grande bascule (…) un grand bouleversement », avec « la fin de l’abondance », « la fin d’une forme d’insouciance » et « la fin des évidences ».

« Des efforts » et « des sacrifices »

« Le moment que nous vivons (…) peut sembler être structuré par une série de crises plus graves les unes que les autres », a souligné le chef de l’Etat devant les membres du gouvernement, en citant les grands incendies, la sécheresse et les intempéries, mais aussi la guerre en Ukraine ou encore la pandémie de Covid-19. Une situation qui supposera « des efforts » et « des sacrifices », a-t-il prévenu. « Les combats que nous avons à mener, culturels, de civilisation, mais aussi technologiques et économiques, nous ne les gagnerons que par nos efforts, personne ne nous en fera le cadeau », a-t-il dit.

Alors que, face à cette situation, « nos compatriotes peuvent réagir avec beaucoup d’anxiété », il a appelé les membres du gouvernement à « dire les choses », à « nommer avec beaucoup de clarté et sans catastrophisme ». « J’attends du gouvernement le respect de la parole donnée et des engagements que nous avons pris à l’égard de la nation », a-t-il ajouté.

« Ce que je souhaite que nous puissions faire dans les prochaines semaines et les prochains mois, c’est de réaffirmer une unité très forte du gouvernement, des forces de la majorité » autour « d’un cap qui nous permettra de consolider notre souveraineté, notre indépendance française et européenne », a-t-il ajouté.

Ne pas céder à la tentation de la « démagogie »

Face à « la montée des régimes illibéraux » et « le renforcement des régimes autoritaires », le président a appelé les ministres au « sérieux », à « la crédibilité » et à ne pas céder à la tentation de la « démagogie ».

« Il est facile de promettre tout et n’importe quoi, parfois de dire tout et n’importe quoi. Ne cédons pas à ces tentations, c’est celle de la démagogie. Elles fleurissent dans toutes les démocraties aujourd’hui, dans un monde complexe qui fait peur. Ca peut toujours sembler séduisant de dire ce que les gens veulent entendre (…) mais il faut d’abord raisonner en se demandant si c’est efficace et utile », a-t-il ajouté, sans citer d’exemples concrets

Avec Les Echos