Après sa démission à la cour constitutionnelle : Djogbénou pour conduire la majorité en 2023 ?

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L’ancien président de la cour constitutionnelle du Bénin Joseph Djogbénou a passé service le 13 juillet 2022 au siège de l’institution au vice président Amouda Razacki. Quelques heures après, Joseph Djogbénou était face aux hommes des médias au Novotel hôtel de Cotonou. Au cours de son point de presse, il a laissé entendre  qu’il est nécessaire de redevenir un simple ouvrier auprès du chantier politique.

A voir de près ce scénario politique, c’est un plan savamment concocté par le président Talon qui l’a reçu en audience au palais de la marina pour lui donner son onction. Nous sommes à la veille des élections législatives du 8 janvier 2023 et le président Talon a besoin d’une majorité confortable pour conduire les réformes politiques et surtout une accalmie parlementaire qui va faciliter la mise en œuvre du programme d’actions du gouvernement 2 (2021-2026). La 8e législature est en train d’aller à la fin du mandat avec deux chefs de majorité qui ont nom Bruno Amoussou chef du parti Union progressiste (UP) et Abdoulaye Bio Tchané secrétaire général du Bloc républicain (BR) et ministre d’État chargé du développement. Le président Talon est décidé à assainir la réforme du système partisan avec un chef de la majorité présidentielle. Celui ci a pour mission de coordonner la majorité face à une opposition de plus en plus organisée qui sera un contre-poids à la mouvance présidentielle. Et c’est plausible que Joseph Djogbénou conduise cette majorité de fin de mandat. Pourquoi Joseph Djogbénou pour jouer ce rôle de chef de la majorité. Joseph Djogbénou est un animal politique très rusé. Il a combattu le bon combat pour l’avènement du nouveau départ. Ancien garde des sceaux, il a aidé le président Talon à en découdre avec ses adversaires politiques, donc c’est un avocat très habile qui est capable du cynisme politique. Et comme gouverner c’est prévoir, Talon est soucieux d’un chef de parti fort pour affronter une vraie opposition attendue à la 9e législature en 2023. L’opposition qui est restée silencieuse depuis la fin de la pandémie à la Covid 19 et le début de la guerre en Ukraine n’a encore réagi à ce nouveau schéma de la mouvance qui se profile à l’horizon. Joseph Djogbénou est avocat agrégé en droit. Ancien député du parti Union fait la nation  et président de la commission des lois à la 8e législature qui a piloté la révision de la constitution du 11 décembre 1990, il a occupée le poste de garde des sceaux dans le premier gouvernement du président Talon avant d’être bombardé président de la cour constitutionnelle en 2018. Il a alors démissionné de son poste, une première en Afrique, pour se consacrer ouvrier auprès du chantier politique selon ses propos aux hommes des médias. Sa famille politique n’a pas encore réagi à ce nouveau rôle mais à y voir de près, le schéma devra passer comme une lettre à la poste.

A.H.