Deux présumés voleurs brûlés vifs à Cotonou

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En réponse à l’insécurité galopante de ces derniers jours, les populations renouent avec la vindicte populaire. Deux présumés voleurs ont fait les frais de cette pratique au petit matin de ce dimanche à Cotonou. Selon la population, ils ont volé une moto et un ordinateur.

Dans l’intervalle d’une semaine, Cotonou a déjà enregistré cinq cas de vindicte populaire dont 2 en début de semaine dernière dans le quartier Fidjrossè dans le 12ème arrondissement de la ville de Cotonou et 3 dans la matinée de ce dimanche 26 juin 2016 à la Cité Houéyiho dans le 11ème arrondissement.

Dans la nuit de dimanche à samedi, les populations assoiffées de vengeance ont eu recours à la vindicte populaire après avoir arrêté deux présumés voleurs. Les voleurs ont été arrêtés suite à une course poursuite, selon un élu local. Ce dernier affirme s’être rendu avec son véhicule au commissariat de Vodjè pour solliciter l’intervention la police. En réponse à sa sollicitude il lui a été servi qu’aucun chauffeur n’était là pour conduire le seul véhicule garé. Il lui a alors été demandé de se rendre au commissariat de Gbégamey. Audit commissariat la même version lui aurait été servie. « A mon retour, j’ai constaté que la population a brûlé vif les deux voleurs », a déclaré l’élu local selon qui le vol de motos est légion ces derniers jours dans sa localité. « Le vols sont récurrents ces derniers jours dans mon quartier. En moins de deux semaines, cinq motos ont été volés », a informé l ’élu local.

Ces derniers mois, les populations ont souvent recours à la vindicte populaire ne faisant pas confiance à leur justice. Plusieurs médias et la société civile ne cessent pourtant de dénoncer cette justice populaire invitant les autorités compétentes à prendre la mesure du phénomène, surtout les dispositions utiles pour la sécurité des biens et des personnes.

Et pourtant, malgré que le pays ait aboli le 18 août 2011, par un vote à une très large majorité des députés la loi portant abolition de la peine de mort en république du Bénin, cette pratique se poursuit. L’Assemblée Nationale a aussi ratifié le deuxième protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. qui stipule en son article premier, alinéa 1, qu’ « Aucune personne relevant de la juridiction d’un Etat partie au présent protocole ne sera exécutée ».
Ces actes de vindicte populaire, pour certains observateurs, illustrent à quel point les béninois n’ont pas confiance en la justice de leurs pays, qu’ils jugent trop laxiste dans la répression des crimes et autres délits.