Côte d’Ivoire : Des révélations sur une fraude à la nationalité et trafic de passeports

Afrique

Fraude à la nationalité et trafic de passeports. En mars 2023, plusieurs hommes d’affaires d’origine libanaise sont interpellés en Côte d’Ivoire en possession de fausses plaques diplomatiques.L’interpellation, courant mars, de plusieurs hommes d’affaires d’origine libanaise en possession de fausses plaques diplomatiques a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’aux deux cerveaux présumés de la combine : Aboubacar Diakité et Hussein Karim. Mais aussi de découvrir l’existence d’autres trafics bien plus importants.

Selon le journal Jeune Afrique, en Côte d’Ivoire, une vaste affaire d’acquisition frauduleuse de nationalité et de trafic de passeports a été récemment révélée à la suite de l’arrestation spectaculaire, le 17 juillet dernier, d’Abbas Badreddine, un homme d’affaires d’origine libanaise très en vue. Cette enquête, qui s’est étendue sur plusieurs mois, a mis en lumière une fraude massive qui toucherait potentiellement plus de 100 000 personnes.

Un réseau organisé

L’origine de cette affaire remonte à une série d’arrestations parmi les membres influents de la communauté libanaise en Côte d’Ivoire. Les personnes appréhendées, des hommes d’affaires d’origine libanaise bien connus dans les milieux économiques ivoiriens, étaient en possession de fausses plaques d’immatriculation diplomatiques au mois de mars.

Au fil des semaines, les arrestations se sont multipliées, et les cerveaux derrière cette arnaque ont commencé à avouer. L’enquête a révélé l’ampleur tentaculaire du trafic de faux documents, incluant de fausses plaques diplomatiques, de faux documents administratifs, et donc de fausses nationalités.

Le trafic pourrait toucher potentiellement 120 000 passeports, mais les enquêteurs se concentrent sur 30 000 documents en particulier. À ce jour, 25 000 d’entre eux ont été récupérés. Ces faux passeports étaient destinés à environ 10 000 Nigérians, 8 000 Syriens, ainsi qu’à des Libanais et à des personnes d’autres nationalités, dont des Marocains.

Des implications politiques

L’enquête a conduit à une dizaine d’arrestations, touchant à la fois les acteurs du trafic et des individus soupçonnés d’avoir frauduleusement obtenu la nationalité ivoirienne. Parmi les personnes impliquées figure une personnalité de premier plan à Abidjan : Abbas Badreddine, directeur général de Plastica, une entreprise renommée dont le gouvernement utilise l’image pour promouvoir les investissements en Côte d’Ivoire.

Cet événement marque une étape cruciale dans la lutte contre la fraude à la nationalité en Côte d’Ivoire et souligne l’importance de la vigilance des autorités pour préserver l’intégrité de leur système de citoyenneté.

La récente révélation d’une fraude massive concernant l’acquisition frauduleuse de la nationalité ivoirienne, telle qu’évoquée dans l’enquête de Jeune Afrique, est un sujet qui suscite de vives préoccupations. Cette affaire met en lumière un problème grave au sein de l’administration ivoirienne, où l’obtention frauduleuse de la nationalité semble être devenue une pratique courante, voire justifiée pour certains étrangers qui occupent des postes au sommet de l’État.

L’affaire a suscité une vive polémique en Côte d’Ivoire. Certains observateurs ont mis en cause des complicités au sein des autorités ivoiriennes. Le président Alassane Ouattara a promis de faire toute la lumière sur cette affaire. Il a également annoncé le renforcement des contrôles aux frontières et des mesures de lutte contre la corruption.

Les suites de l’affaire

Les deux cerveaux présumés du réseau, Aboubacar Diakité et Hussein Karim, sont toujours en détention provisoire. Ils sont inculpés de fraude à la nationalité, de trafic de passeports et de faux et usage de faux.Les enquêteurs continuent d’enquêter sur l’affaire. Ils s’intéressent notamment aux complicités au sein des autorités ivoiriennes.L’affaire pourrait avoir des implications importantes sur la situation politique en Côte d’Ivoire. Elle pourrait en effet alimenter la méfiance de certains Ivoiriens à l’égard des autorités.

Avec S.E.