Des efforts restent à faire

Chronique

Le ministère en charge de la fonction publique vient de décréter « Le Mois du Service public », avec en prime « zéro dossier dans les tiroirs ». Cette opération qui est une récidive, vise à rendre plus performante l’Administration publique.

En principe, après cette séquence, le service public devrait s’accomplir avec plus d’efficacité. Les principes de base devraient aussi être respectés tels la ponctualité au service, l’assiduité, l’accueil de qualité, la célérité, le traitement équitable des dossiers, etc.
Mais notre Administration publique souffre d’autres pesanteurs à la fois sociologiques, matérielles et peut-être psychologiques. Et les acteurs qui y évoluent ne font visiblement rien pour rompre ou dominer ces facteurs aliénants qui engluent le chemin du développement réel. Il est vrai, nous évoquons à chaque occasion la nécessité d’avoir une Administration de développement alors qu’il s’agit aussi et paradoxalement, du développement de l’Administration qui peine encore à se débarrasser de ces pesanteurs et autres vieilles habitudes séculaires.
Le débat aujourd’hui se situe à ce niveau. Une Administration efficace suppose le respect de certains principes. Mais au Bénin particulièrement, ce qui donne l’impression d’un bon service n’est pas sans intérêt. Ou bien le service s’accomplit par rapport à soi, par rapport à un parent ou un ami, par rapport aux intérêts immédiats. Et c’est à ce niveau qu’interviennent les pesanteurs matérielles qui donnent lieu à la corruption, à la concussion…
La paresse, l’absentéisme, le trafic d’influence et autres maux n’échappent guère à ces pesanteurs précitées.
Il y a aussi un fait tout singulier qu’il ne faut pas perdre de vue. Certains agents dont la qualité de recrutement souffre de quelques faiblesses ne sont et ne peuvent être productifs.
Notre Administration est à l’image du type de société, du type d’homme et conséquemment du type de régime en place. SI « Le Mois du Service public » peut apporter quelque changement dans le subconscient du Béninois, ce sera bon. S’il peut contribuer à relever des tares, ce sera mieux et s’il peut participer du changement radical de manière à disposer désormais d’une unité administrative efficace, dynamique et efficiente, ce sera meilleur.
Mais des efforts restent à faire.
Man Soph !