Bénin: Verdict du dossier d’assassinat qui a ouvert le bal à la Cour d’assises

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La première session de la Cour d’Assises s’est ouverte dans la matinée de ce mardi 3 avril 2018 dans la salle d’audience de la Cour d’Appel de Cotonou. Le premier procès qui a ouvert le bal est relatif à l’assassinat de dame Cécile Zounnon. Le ministère public dans ce dossier est représenté par le procureur général, Emmanuel Opita. Abbey Pierre, l’accusé est défendu par Me Saïdou Agbantou et Mohamed Toko. Le président de la Cour d’Appel de Cotonou, Hubert Arsène Dadjo préside ce procès.

Abbey Pierre Pyrrus, accusé du premier dossier des assises ouvertes ce mardi, est condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Il est reconnu coupable d’homicide volontaire avec préméditation. Les faits qui lui sont reprochés remontent au petit matin du mardi 17 novembre 2015.

Abbey Pierre Pyrrus avait loué chez dame Cécile Zounnon depuis environ 8 ans et habite la maison avec son épouse. Un jour, ayant découvert l’apparition mystérieuse d’un hibou dans la cour de leur concession, il a alors décidé de tuer. Ce que dame Cécile Zounnon, propriétaire de la maison a opposé un refus farouche et menacé le sieur Abbey Pierre Pyrrus d’en découdre avec lui si jamais il tuait l’oiseau.
Peu de temps après, l’épouse de Abbey Pierre Pyrrus tomba enceinte et eut de nombreuses complications qui l’ont emmenée à être admise à l’hôpital Béthesda. Elle a été soumise à des transfusions sanguines toutes les 30 minutes. Elle a finalement été évacuée au Centre National Hospitalier Universitaire (Cnhu/Hkm) de Cotonou où elle a rendu l’âme après avoir fait une fausse couche. Cette situation a amené Abbey Pierre Pyrrus à doigter dame Cécile Zounnon comme responsable du décès de son épouse et l’a soupçonnée de sorcière. Ainsi, le mardi 17 novembre 2015, aux environs de 5 heures 30 minutes, alors que dame Cécile Zounnon revenait de la douche, Abbey Pierre Pyrrus qui l’attendait, est allé chercher un couteau dans sa chambre et l’a poignardée mortellement, abandonnant sur les lieux le couteau avant de prendre la fuite.

Emmanuel Opita, le procureur général près la Cour d’Appel de Cotonou, représentant le ministère public, a dans sa plaidoirie fait remarquer à l’assistance que la personne humaine est sacrée et inviolable. Il observera que l’accusé Abbey Pierre Pyrrus qui dispose de toutes ses facultés mentales a posé son acte avec préméditation. Aussi, finira-t-il par demander à son encontre une sanction exemplaire qui doit correspondre selon lui à 15 ans de réclusion criminelle.
Mais les avocats de la défense commis d’office, ont quant à eux plaidé pour une large clémence à l’endroit de leur client. Tour à tour Me Saïdou Agbantou et Mohamed Toko ont démontré que le sujet dont « il est question dans ce dossier se trouve enrôlé dans nos réalités sociologiques ». Me Mohamed Toko s’est attardé beaucoup plus sur les circonstances du crime. Pour lui, à aucun moment la défense n’a voulu faire croire que l’acte posé par l’accusé est louable. Cependant, il a invité les différents membres qui composent ce jury à se rappeler que « tout crime avoué est à moitié pardonné ». « L’accusé s’est lui-même rendu aux forces de l’ordre après avoir commis son forfait », a-t-il rappelé. Me Saïdou Agbantou pour sa part, s’est évertué à expliquer à l’assistance que la sorcellerie existe bel et bien. Il a fini par demander à son tour la douce application de la loi.