Une opinion de Fred Houenou : Barthélémy D. KASSA : Un homme au destin de roseau ?

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Des  moments de bascules, il en a connus de nombreux en pratiquement vingt années de parcours politique.

Mais il a finalement toujours trouvé la force de surmonter les épreuves que l’adversité lui réservait pour devenir encore plus grand, et toujours plus grand.

D’où lui vient cette force, Cette capacité à rebondir après chaque chute ?

Est ce la grandeur et la dignité de l’héritage politique qu’il porte chevillé au corps ?

Où est ce cette intrépidité reconnue dans notre histoire nationale à ces fiers guerriers de la penjari qui l’aident à accomplir toujours ce renouveau si conforme au génie de notre peuple ?

Un retour sur le parcours académique, universitaire, et politique de celui qui est appelé affectueusement dans le milieu politique béninois : le « gouverneur » pourrait mieux nous aider à comprendre.

Barthélémy Dahoga KASSA naquit le 1er janvier 1970 à Dassari, dans la commune de Materi située au Nord Ouest du Bénin dans le département de l’atacora.

Il fit ses études primaires et secondaires à Dassari et obtient en 1992 son baccalauréat série D avec mention Assez bien au CEMG Natitingou.
Cette même année, il s’inscrit à l’université nationale du Bénin ( UNB) à la faculté des sciences agronomiques où il sort en janvier 1998 nanti d’un diplôme d’ingénieur agronome obtenu avec mention très honorable.

Recruté en mars de la même année comme agent permanent de l’état, ingénieur des eaux, forêts et chasse, il obtint deux ans plus tard en l’an 2000, une bourse de la coopération Belge pour s’inscrire à la faculté des sciences agronomiques afin d’y préparer un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion des ressources naturelles qu’il réussit en octobre 2001 avec mention très honorable.

Dès 2004 en collaboration avec l’université de Liège et à travers une nouvelle bourse de la coopération Belge, il s’inscrit pour une thèse de doctorat unique à l’école doctorale des sciences agronomiques de l’université d’Abomey Calavi ( UAC) pour y soutenir une thèse de doctorat unique en mars 2008 avec mention très honorable et félicitations du jury. Ce qui lui valut d’être reclassé depuis cette année enseignant chercheur à l’UAC dans le corps des assistants d’universités. En 2010 soit deux ans plus tard, il obtint le grade de Maître Assistant des universités du CAMES. Ces efforts acharnés vont lui permettre de passer en 2015 au grade de Maître de Conférence des universités du CAMES dans la spécialité Écologie tropicale et conservation des ressources naturelles. Depuis 2021, il est désormais inscrit au grade de professeur titulaire des universités du CAMES dans la spécialité Écologie tropicale et conservation des ressources naturelles.

Ce parcours académique et universitaire démontre à suffisance que nous sommes en présence d’un homme qui espère, un homme qui se bat sans rien dire mais sans baisser la tête, un homme qui se bat dans l’honneur.

Il était donc presque inévitable que ces principes de vie rencontrent le terrain politique où traverser des épreuves, endurer des combats, prendre à bras le corps les préoccupations des plus vulnérables vont devenir son quotidien.

En effet dès 2003 , à peine âgé de 33 ans, il devient député élu de la 3em circonscription électorale et siège à la 4 em législature du Bénin démocratique.

Bénéficiant de la confiance de ses collègues, il fut porté vice président de la commission parlementaire chargée de l’éducation, la culture, des affaires sociales,

poste auquel malgré son jeune âge, il fit des propositions non méprisables pour l’éducation nationale et travailla également à démontrer que la culture béninoise est un élément intemporel de notre société qui devrait être forte de ses énergies, porteuse de ses ambitions, une culture vivante, une culture moderne reconnue comme vecteur du modernisme et du génie national qui étincelle notre peuple.

Ses multiples contributions à l’enrichissement du débat à l’hémicycle firent remarquer à chacun des députés de la 5 em législature l’absence d’un grand visionnaire et un fidèle serviteur de l’état et du peuple.

Mais quand on est un vieux soldat de la vie, comme il le fut, on sait toujours et même dès les soirs de défaite que ce n’est jamais fini. On sait que l’échec est un appel à une nouvelle conquête.

Ce fut cette combativité qui le ramènera à l’Assemblée nationale dès 2011 pour y siéger à la 6 em législature, où il gagna à nouveau la confiance de ses pairs pour être désigné juge à la Haute cour de justice du Bénin.

Fonction qu’il occupait quand il fut rappelé par le président Boni YAYI au gouvernement le 12 octobre 2012 en qualité de ministre de l’énergie, des recherches pétrolières et minières, de l’eau et du développement des énergies renouvelables.

Lui qui quatre ans plutôt en octobre 2008 avait déjà fait son entrée dans l’équipe gouvernementale comme ministre des recherches pétrolières et minières avant de céder son fauteuil en mai 2011.

Son action à la tête de ce ministère stratégique pour le développement national a inauguré l’ère des grandes ambitions énergétiques pour le Bénin. Il fut un pionnier dans la pensée sur l’autonomisation énergétique et la maîtrise des énergies renouvelables au Bénin.

En 2015, il retourna de nouveau à l’hémicycle au cours de la 7em législature, ses qualités de meneur d’hommes et son expérience inégalée ont convaincu ses collègues à faire de lui le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle.

Remarquable président de groupe, il porta avec courage les combats de la majorité quatre ans durant dans le respect républicain du travail du gouvernement. Il porta la voix des députés de la majorité, toujours à l’écoute lorsque l’essentiel était en jeu.

Et même quand la majorité fut changé au parlement, il engagea ses collègues à accompagner le nouveau pouvoir par le vote des lois républicaines.

En 2019, il revint à la 8em législature malgré la défaite de son candidat à la présidentielle de 2016. Il y siégea en qualité de président de la puissante commission parlementaire chargée du plan, et du développement, des infrastructures, du tourisme, de la communication et de l’environnement. Son engagement sur les questions environnementales de notre époque ; la transition écologique, le réchauffement climatique, et le traitement des déchets etc… ont permis le vote de plusieurs lois de protection de notre environnement et le développement d’une politique nationale plus respectueuse de notre habitat.

Aujourd’hui au cours de cette 9 em législature, à la faveur des élections législatives du 8 janvier 2023, il est porté premier vice président de l’Assemblée nationale.

Fonction dans laquelle, souvent amené à assurer l’intérim du président de l’institution, il ne cesse à chaque occasion d’exhorter ses collègues et les différents cadres parlementaires surtout les plus jeunes à un engagement sans faille au service du Bénin et de ses valeurs républicaines ( fraternité, justice, travail)

Aujourd’hui élevé à la dignité de grand croix de l’ordre national du Bénin, celui qui était déjà depuis 2010, grand officier de l’ordre national du Bénin , a déjà le regard tourné vers un nouveau challenge celui d’aider son parti politique le Bloc Républicain dont il vient d’être fraîchement désigné par le congrès extraordinaire du 9 septembre dernier le vice président chargé des structures décentralisées et des organisations de masses, à devenir la première force politique du pays.

En définitive, la question qu’il convient de poser après avoir découvert le parcours de cet homme exceptionnel reste: qui est Barthélémy KASSA ?

Un grand professeur qui donne envie d’apprendre ?

Une main tendue dans l’épreuve ?

Un soldat de la liberté ?

Un politique qui donne un tremplin pour réussir ?

La réponse est on ne peut claire : il est toutes ces choses à la fois.

Il est simplement Barthélémy Dahoga KASSA.

Fred HOUENOU.