Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’ouest et du centre : A Cotonou, ouverture de la deuxième session du Conseil des ministres de l’AB/AOC ce matin

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De grandes décisions et recommandations sont attendues du deuxième conseil des ministres de l’alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’ouest et du centre (AB/AOC). La deuxième session du Conseil des ministres de  l’AB/AOC qui s’ouvre à Cotonou ce matin était initialement programmée pour le 16 décembre 2022. Elle s’ouvre, 48 heures après l’ouverture de la session du Conseil d’Administration préparatoire aux travaux du Conseil des ministres qui a eu lieu le 25 janvier 2023. C’est un pari gagné pour le ministre béninois de l’énergie, Dona Jean –Claude Houssou, président sortant du conseil des ministres. Il a balisé le terrain à son  successeur qui devra relever des défis majeurs de l’alliance, à commencer par les défis de 2023.

Conscient de l’enjeu important que revêt la technologie du Biodigesteur, 8 pays d’Afrique de l’Ouest à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Mali, le Niger, la Guinée, le Sénégal et le Togo ont décidé, en octobre 2018, de la création de l’AB/AOC, à travers l’adoption de sa Convention et de ses Statuts. Après la première session du conseil des ministres, Cotonou abrite la deuxième.

Pari gagné pour Dona Jean-Claude Houssou

La première réunion du Conseil des Ministres de l’AB/AOC a été tenue par visioconférence le 18 décembre 2020. En prenant la présidence du conseil des ministres de l’Alliance en 2020, le ministre béninois de l’énergie a énuméré les  défis à relever par l’AB/AOC en collaboration avec les autres organes de gestion de l’Alliance, que sont le Conseil d’Administration et le Secrétariat Exécutif étaient énormes. « Ensemble, nous devons réussir, entre autres, à mettre en place le Secrétariat Exécutif de l’Alliance avant juin 2021 et à suivre la conduite du processus de recrutement du personnel clé de l’Institution, à mobiliser des ressources dont les contributions des Etats pour le fonctionnement du Secrétariat Exécutif et des autres organes de l’Alliance, à doter les structures focales nationales des moyens nécessaires à l’exécution de leur mission, à veiller au respect des textes, notamment des règlements intérieurs des organes de l’AB/AOC, à accompagner le processus de ratification en cours dans certains Etats et à susciter l’adhésion des autres Etats de la région à l’Alliance, notamment ceux de l’Afrique Centrale », a-t-il annoncé. Deux ans après, on constate qu’il a balisé le chemin et gagné plusieurs défis. Au bilan, plusieurs chantiers sont ouverts.

A Ouagadougou en juillet 2021, les responsables des organes de gouvernance de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre ont évalué les progrès accomplis depuis la première réunion du Conseil des Ministres tenue par visioconférence en décembre 2020. Ils ont pris de nouvelles mesures dans l’optique de parachever l’opérationnalisation du Secrétariat Exécutif de l’Alliance. A la session de Ouagadougou, les documents de base du Secrétariat Exécutif de l’Alliance ont été adoptés et un certain nombre de décisions contenues dans la Déclaration commune prises. Il s’agit, entre autres, de la feuille de route élaborée pour encadrer l’exécution du mandat, la signature de l’Accord de siège avec le Gouvernement du Burkina Faso, l’ouverture d’un compte bancaire au profit du Secrétariat Exécutif de l’Alliance, la mobilisation des ressources financières notamment des contributions des Etats. En termes de résolutions, les participants aux travaux de Ouagadougou ont mandaté le président du Conseil des ministres de l’Alliance aux fins d’échanger avec ses pairs sur les difficultés rencontrées dans le processus de ratification des pays restant. Le président sortant du conseil des ministres, Dona Jean-Claude Houssou présente son bilan à ses pairs à la rencontre de ce vendredi.Il faut souligner que le conseil des ministres décidera aussi du  logo de l’Alliance.

Défis majeurs en vue

Dans le préambule de la convention de création de l’Alliance, ses pays membres reconnaissent « que la technologie du biodigesteur, grâce à ses avantages multiples, est l’une des réponses les plus appropriées à l’insécurité alimentaire, nutritionnelle et énergétique, à la pauvreté, à la dégradation de l’environnement ainsi qu’à l’adaptation de l’agriculture aux effets des changements climatiques lorsque sa dissémination atteint une masse critique ». C’est une organisation qui a donc de grandes ambitions.

En termes de défis pour 2023, l’AB/AOC aura à :

-finaliser le processus de recrutement pour avoir toute l’équipe du Secrétariat Exécutif en place ;

-disposer en 2023 d’un plan stratégique pluriannuel de développement assorti de plans d’actions;

-obtenir le retour du représentant du Togo au sein du Conseil d’Administration ;

-renforcer les interactions entre le PCA et le PCM par la mise en place d’un cadre d’échanges trimestriel sur les progrès réalisés, les difficultés rencontrées par le Secrétariat Exécutif et de convenir des mesures pour les lever ;

-renforcer (aux plans matériel, financier et humain) les équipes des structures focales qui sont chargées de la coordination des dynamiques dans le secteur du biodigesteur au niveau de tous les pays membres. Il est à noter que dans certains Etats membres, l’ensemble des responsabilités sont jusqu’à présent portées par le Point Focal ;

-dissocier les fonctions d’Administrateurs et de Point Focal au niveau du Niger et du Sénégal ;

– relever le niveau de recouvrement des contributions des Etats membres de 51% à 100 % au plus tard le 30 avril de chaque année. Il s’agit de défis majeurs.

Qu’est ce qu’un biodigesteur

A cette deuxième session qui se déroule à Cotonou, Dona Jean-Claude HOUSSOU compte sur l’engagement et la détermination de chacun des participants pour que les conclusions des  travaux permettent d’enregistrer, dans les semaines à venir, de nouvelles avancées en faveur du fonctionnement optimal du Secrétariat Exécutif et des Structures Focales Nationales.

Pour votre gouverne, le biodigesteur est un réceptacle hermétique semi-enterré de plusieurs m3, dans lequel on recueille les matières organiques des animaux. Mélangées à de l’eau et en absence d’oxygène, elles se décomposent en produisant du biogaz (principalement du méthane). Ce combustible est ensuite aspiré et redirigé vers les appareils de cuisson ou d’éclairage. Les boues résiduelles, riches en nutriments, sont elles récupérées au terme du processus de fermentation pour être utilisées comme fertilisants. D’après les exemples cités dans le rapport de la conférence internationale sur la technologie du biodigesteur du 10-12 octobre 2017, un biodigesteur de 4m3 alimenté avec 20 à 40 kg de matières organiques journaliers a un rendement de 800 à 1600 litres de gaz par jour et plus de 20 tonnes de compost par an.

Le biodigesteur améliore l’accès à l’énergie, surtout propre, pour l’éclairage et la cuisson des aliments. Cette énergie est accessible à tous et contribue à améliorer les conditions de vie des ménages ruraux et péri urbains en général hors de couverture de l’électricité. C’est aussi un moyen pour stabiliser l’élevage, améliorer les races animales par l’insémination et le suivi qui ne peut se mener que lorsque le bétail est en stabulation; d’accroître la production de lait et offrir une meilleure qualité de viande.

E.A.T