Élections générales en Centrafrique : Le président ouvre le bal du dépôt des candidatures

Afrique

En Centrafrique, l’Autorité nationale des élections (ANE) a officiellement ouvert, ce 2 octobre 2025, la période de dépôt des candidatures pour les élections générales du 28 décembre. Les différents candidats à la présidentielle, aux législatives et aux municipales se sont succédé tout au long de la journée pour déposer leur dossier. Parmi ceux à la présidentielle, le chef de l’État a déposé sa candidature en premier, et il est enregistré comme candidat n°1 par l’ANE. Reportage.

Dès les premières heures du matin, une foule enthousiaste accompagne le président de la République centrafricaine (RCA) au siège de l’Autorité nationale des élections (ANE). Après le dépôt de sa candidature, Faustin-Archange Touadéra affirme être prêt pour la bataille : « Tout le bureau politique du Mouvement cœurs unis (MCU) est là. Tous les adhérents, les Centrafricains, nous ont accompagné pour déposer le dossier. Je suis confiant, vu l’enthousiasme de la population. Le reste, c’est le 28 décembre qui va le déterminer. »

Tout au long de la journée de ce jeudi, aucun autre candidat à la présidentielle n’a déposé son dossier. En revanche, pour les élections locales, les prétendants ont afflué. Ces scrutins, qui n’ont pas été organisés depuis près de 40 ans, représentent une opportunité pour Thierry Perol Yamo, l’un des prétendants à Bangui : « En 1988, lorsque les dernières élections locales avaient été organisées, je n’étais pas encore né. Donc, c’est une élection que les jeunes vont découvrir cette année. C’est vraiment une occasion à saisir pour réduire progressivement ce déficit lié à l’implication des jeunes dans la gouvernance locale et dans les instances de prises de décision. »

 

La plateforme d’opposition BRDC poursuit son boycott du quadruple scrutin

 

Christian Gazam Betty, candidat aux élections législatives, justifie aussi son choix de prendre part à ces élections dans la commune de Bimbo I (sud-ouest de la RCA). « Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Ainsi va la démocratie, relativise-t-il. En décembre, il y aura des élections, tout le monde était au courant. Il y a ceux qui ont décidé de s’y préparer et ceux qui ont décidé de le boycotter dès le début. Je me suis engagé en tant que candidat indépendant pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de mes concitoyens ».

Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) critique les dysfonctionnements de l’ANE, l’absence totale d’affichage des listes électorales, ainsi que le non-respect du code électoral. Ces opposants annoncent la suspension provisoire de leur participation au processus électoral, en attendant un dialogue pour remédier à ces irrégularités.

 

Élections générales en RCA: «La date du 28 décembre ne me paraît pas tenable»

 

Alors que le processus électoral est lancé et les électeurs convoqués aux urnes le 28 décembre, l’opposant Dominique Erenon rentre en RCA ce vendredi matin. Après trois années et demie d’exil, le leader du parti Marche pour la démocratie et le salut du peuple (MDSP) compte reprendre ses enseignements de droit public à l’Université de Bangui, et ses activités politiques. Il appelle les autorités à organiser un dialogue inclusif et s’inquiète du réalisme du calendrier électoral. « Je pense qu’il est important pour moi, en tant que citoyen centrafricain et surtout en tant que leader politique, d’être à Bangui sur le terrain et d’être aussi là où je devrais être sur le plan professionnel pour contribuer à la formation des cadres de la République centrafricaine, affirme-t-il au micro de François Mazet. Nous tenons à ce qu’il y ait un dialogue politique inclusif qui puisse rassembler l’ensemble de la classe politique centrafricaine, la société civile et le régime en place, pour que nous puissions mettre sur la table certaines questions qui, aujourd’hui, font que la situation, le climat politique, est très tendu en République centrafricaine. C’est une nécessité et qu’on dialogue véritablement avant d’aller aux élections ». Interrogé sur les délais avant les élections générales, il poursuit, au micro de François Mazet : « La date du 28 décembre ne me paraît pas tenable d’un point de vue technique, au vu du déroulement du processus électoral. Et il y a beaucoup de réglages à faire, notamment au niveau de l’Autorité nationale des élections. Il faut que les choses se fassent bien pour que nous puissions garantir la paix dans notre pays, la République centrafricaine. »