Au Togo, ce samedi 28 juin marque le troisième et dernier jour de manifestations, à l’appel des influenceurs et artistes de la diaspora. Lomé, la capitale, s’est réveillée triste après la répression des forces de sécurité et les brimades des miliciens. La veille, dans la soirée, deux corps de jeunes garçons ont été découverts dans la lagune. Le gouvernement a qualifié ces manifestations d’illégales.
Lomé était encore sous tension, vendredi 27 juin, au deuxième jour de l’appel lancé par des jeunes à manifester les 26, 27 et 28 juin contre le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Dans la capitale togolaise, la circulation était réduite, beaucoup de boutiques étaient fermées et les marchés peu animés, un air de ville morte, avec quelques manifestations dans des quartiers comme Bè et Adakpamé.
Plusieurs organisations togolaises de défense des droits humains évoquent la répression menée par les forces de sécurité, la présence de miliciens ainsi que des personnes blessées et interpellées.
« Systématiquement, des gens sont interpelés. Ce ne sont pas nécessairement des manifestants, il suffit que vous vous trouviez au mauvais endroit et au mauvais moment. Et puis, même dans les maisons, on rentre et on prend des gens. (…/…) Le pire, c’est que l’on a mis en branle des groupes de miliciens. Ce sont des individus qui sont parfois cagoulés, qui sont dans des Pickups, armés de gourdins et de fusils et qui sèment la zizanie parmi la population. Ce phénomène renaît ». (Maitre Célestin Agbogan, président de la Ligue togolaise des droits de l’Homme)