116 passagers à bord, dont 50 Français

Afrique

Un avion de la compagnie Air Algérie parti de Ouagadougou avec 116 passagers à bord, dont 50 Français, s’est probablement écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Mali, mais les recherches pour le retrouver demeuraient vaines.
« Tout laisse penser que cet avion s’est écrasé », a déclaré le président François Hollande qui a décidé de reporter sa tournée dans l’océan indien.

Selon le chef de l’Etat français, l’équipage espagnol a signalé qu’il changeait de route « en raison de conditions météo particulièrement difficiles ».
« Aujourd’hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s’est produit », a cependant souligné M. Hollande en assurant que la France a mobilisé tous ses « moyens militaires » au Mali pour retrouver l’avion.
Dans ce pays du Sahel, malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le nord, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes.
Deux Mirage 2000 de l’armée française, basés à N’Djamena, sont partis à la recherche de l’appareil, un McDonnell-Douglas 83 affrété à la compagnie espagnole Swiftair, avait indiqué l’état-major des armées à Paris.
L’Algérie, le Mali et le Niger participent aussi aux recherches. Elles « se concentrent à ce stade sur une vaste zone du territoire malien, autour de la région de Gao », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
En France, où une enquête judiciaire a été ouverte pour « homicides involontaires », l’appareil avait été déclaré en « bon état » lors d’un contrôle cette semaine, a assuré l’aviation civile.
A Alger, aucune source officielle n’a évoqué publiquement l’hypothèse d’un crash, mais des responsables l’ont confirmée à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
« L’avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne », a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal en fin de matinée, en parlant de « victimes ».
Selon un communiqué d’Air Algérie, « les services de navigation aérienne ont eu leur dernier contact avec le vol AH 5017 assurant la liaison Ouagadougou-Alger ce jour 24 juillet à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes après son décollage ».
L’avion a décollé de Ouagadougou avec 50 Français, 24 Burkinabés, huit Libanais, six Algériens, six Espagnols, cinq Canadiens, quatre Allemands et deux Luxembourgeois.
Il y avait aussi un Belge, un Camerounais, un Egyptien, un Malien, un Nigérien, un Roumain, un Suisse, un Ukrainien et « 3 nationalités en cours de recherche ».
En France, deux cellules de crise ont été mises en place à la direction générale de l’Aviation civile (DGAC) et au ministère des Affaires étrangères, a précisé la DGAC, ajoutant que deux autres cellules de crise ont également été activées dans les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Marseille.
– Passagers de transit –
Des passagers devaient emprunter, après escale à Alger, un vol pour Paris ou Marseille, a précisé la DGAC. « Ce sont tous des passagers de transit », a souligné le représentant d’Air Algérie Kara Terki.
Dans plusieurs aéroports français où les passagers étaient attendus après leur escale à Alger, des proches cherchaient, hébétés, des bribes d’informations après avoir appris la disparition de l’avion par les médias.
A Madrid, le syndicat des pilotes de ligne Sepla a fait état de six membres d’équipage, tous espagnols.
Le contact entre les services de navigation et l’équipage a été perdu 50 mn après le décollage de Ouagadougou, alors que l’appareil survolait le nord du Mali, a précisé à l’AFP une source au sein d’Air Algérie, sous le couvert de l’anonymat.
« L’avion n’était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l’équipage de se dérouter à cause d’une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako », a ajouté cette source.
« Le signal a été perdu après le changement de cap », a-t-elle indiqué.
Une source officielle malienne a indiqué que le contact avec l’avion avait été perdu dans la région de Gao, secouée par de « forts orages » dans la nuit de mercredi à jeudi.
« L’avion a demandé expressément à changer d’itinéraire à cause du mauvais temps », a confirmé à Ouagadougou le général Gilbert Dendere, chef d’état-major particulier de la Présidence.