Côte d'Ivoire : 10 ans de prison ferme requis contre «les cerveaux» d’un trafic de cocaïne

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La justice ivoirienne se penche depuis le 22 décembre sur une affaire de trafic de drogue : les faits remontent à avril 2022, avec la saisie record de cocaïne à Abidjan et à San Pedro. Ce lundi, le parquet a requis 10 ans de prison ferme contre 13 prévenus et demandé la relaxe de l’ancien commandant de la lutte antidrogue de San Pedro. Compte rendu d’audience. 

Pour le parquet, « tous les cerveaux du trafic de drogue » sont devant le tribunal : Miguel Devesa, « le professionnel » selon le procureur qui, au cours des audiences, est passé aux aveux, donnant force détails sur la manière dont il a fait venir 3 tonnes de cocaïne du Suriname, pour dans un second temps, l’expédier en Europe.

A ses côtés, figure Picabea Hector, « le financier », Gustavo Valencia, « le notaire certificateur » des marchandises et enfin, Helbert Perez, le représentant du cartel colombien.

Ce noyau se serait appuyé sur plusieurs personnalités de San Pedro, selon le parquet, qui est ainsi convaincu de la culpabilité de César Ouattara, membre du Conseil régional, que le parquet présente comme « un homme clé de Miguel Devesa » dans cette affaire. Tout comme le commandant de la base navale de San Pedro, Leïla Kouassi : « son aide a été précieuse pour avoir donné l’information de l’arrivée de la frégate française dans le port », affirme le parquet. Cela aurait permis à Miguel Devesa de faire arriver la drogue plus tôt et donc, d’éviter d’éventuel contrôle. Quant au commissaire Dosso Karamoko, il aurait « intentionnellement fermé les yeux sur les activités de Miguel Devesa », affirme le procureur.

Le parquet a demandé la relaxe de Lamand Bakayoko, l’ancien responsable de la police anti-drogue de San Pedro, qui selon l’accusation, ne faisait pas partie de ce réseau.

Les parties civiles ont estimé que le trafic de drogue causait des préjudices sociaux, financiers, politiques et institutionnels important. Elles ont demandé le versement de plusieurs amendes, la plus élevée étant de 60 milliards de francs CFA à l’endroit de Miguel Devesa, considéré comme le chef de ce cartel.