Le ministre a défendu hier jeudi devant les députés un budget en hausse de 14,81%, marqué par d’importants investissements dans la transformation numérique et la construction d’infrastructures judiciaires et pénitentiaires.
Le ministre de la Justice et de la Législation, Yvon Détchénou a comparu hier jeudi devant la commission budgétaire du Parlement pour défendre le budget de son département. L’enveloppe allouée pour 2026 s’élève à 43 233 695 932 FCFA, contre 37,66 milliards en 2025, soit une progression notable de 14,81%.
Cette augmentation témoigne de la volonté de l’État d’investir massivement dans la modernisation du système judiciaire béninois. Les dépenses de fonctionnement atteignent 30,4 milliards (+12,05%), tandis que les crédits d’investissement bondissent de 21,93% pour s’établir à 12,83 milliards.
Les dépenses de personnel enregistrent une hausse significative de 19,28%, passant à 13,31 milliards, reflétant le renforcement des effectifs avec la mise en place de la nouvelle organisation fonctionnelle des services judiciaires.
Un portefeuille ambitieux de projets structurants
Le budget 2026 se répartit entre le programme de pilotage (5,56 milliards, soit 12,85%) et quatre programmes métiers totalisant 37,68 milliards (87,15%). Plusieurs projets d’envergure sont au menu : amélioration de l’accès aux services judiciaires, construction et équipement de six juridictions et cinq établissements pénitentiaires, modernisation du système pénitentiaire, et appui au renforcement de l’État de droit.
La transformation digitale au cœur de la stratégie
Le ministre a particulièrement insisté sur l’ambitieux chantier de digitalisation. L’équipement informatique de tous les services et unités judiciaires se poursuivra, accompagné du développement de plateformes numériques et applications mobiles. Le renforcement du système d’archivage électronique et la numérisation des archives physiques visent à moderniser en profondeur le fonctionnement de la justice.
La constitution de bases de données légales et la mise en place d’une plateforme de notation du personnel marquent également cette transformation numérique.
Infrastructures et ressources humaines renforcées
Sur le plan des infrastructures, les travaux de la prison civile de Ouèdo se poursuivront, tandis que de nouveaux établissements pénitentiaires et centres de sauvegarde pour mineurs verront le jour. Le chantier de l’ex-CNCB, destiné à abriter le Conseil Supérieur de la Magistrature, l’Inspection Générale de la Justice et l’Agence de Recouvrement des Avoirs, avance. Un centre national des archives judiciaires sera également construit.
Le volet ressources humaines n’est pas en reste : recrutements de magistrats, greffiers et personnels d’appui, réaménagement des plans de formation, et mise en place de personnel technique pour l’opérationnalisation des services de traitement de l’information judiciaire.
Fréjus MASSIHOUNTON