Le président chinois Xi Jinping a ouvert lundi 1er septembre à Tianjin un sommet régional réunissant autour de lui les leaders russe, indien, turc et iranien et une volée de dirigeants eurasiatiques.
Le dirigeant de la deuxième puissance économique mondiale a échangé des amabilités à leur arrivée avec le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre indien Narendra Modi, souriants, avant que les dirigeants des dix pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ne posent pour une photo de groupe sur le tapis rouge.
Avec les pays partenaires et observateurs, les chefs d’État ou de gouvernement d’une vingtaine de pays sont réunis dans la mégapole portuaire de Tianjin. Les représentants d’une dizaine d’organisations régionales et internationales participent également à ce rendez-vous censé placer la Chine au cœur de la compétition stratégique.
Le sommet, le premier depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, est décrit comme le plus important par sa participation depuis la création de l’OCS en 2001. Il se tient dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des États-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.
« Les facteurs d’instabilité, d’incertitude et d’imprévisibilité ont considérablement augmenté » alors que le monde est entré dans une phase de mutation accélérée, a souligné Xi Jinping, cité par les médias d’État, lors d’une réception en l’honneur de ses invités dimanche.
« L’Organisation de coopération de Shanghai a une responsabilité d’autant plus grande de préserver la paix et la stabilité régionales et de promouvoir le développement et la prospérité de tous les pays », a-t-il dit.
Les pays de l’OCS représentent presque la moitié de la population mondiale et 23,5 % du PIB de la planète. L’organisation est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’OTAN. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.
La communication officielle présente le sommet comme le modèle possible de relations internationales différentes, à l’heure des tensions mondiales et des surtaxes douanières américaines.
Le rendez-vous ouvre une séquence où la Chine entend manifester non seulement son allonge diplomatique mais aussi sa puissance de frappe, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.
Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration des capacités militaires du pays lors d’un grand défilé à Pékin pour célébrer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le leader nord-coréen Kim Jong-un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays. La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
De nombreux alliés de Kyiv soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.
Le sommet offre aussi l’occasion d’une multitude de rencontres bilatérales, notamment pour M. Poutine qui devrait s’entretenir lundi avec les présidents turc et iranien et le premier ministre indien.
Xi et Poutine devraient avoir des discussions mardi à Pékin.