Lors d’un meeting politique à Parakou le 21 juin, Paulin Akponna, alors ministre, avait dénoncé l’existence de « siphonneurs du budget national ». L’autorité dénonçait ainsi certains responsables d’avoir détourné des fonds destinés aux populations. Ces actes, selon lui, avaient été dissimulés au président Patrice Talon. Il avait assuré que son parti, le Bloc Républicain (BR), trouverait une solution. Moins d’une semaine après ces propos, Paulin Akponna a été limogé. Le gouvernement justifie cette décision en reprochant à l’ex-ministre de n’avoir pas signalé ces irrégularités plus tôt, avant de les rendre publiques.
Lors d’une conférence de presse, le parti Les Démocrates, s’est interrogé : « Akponna a-t-il été renvoyé pour avoir dit la vérité, ou parce que ses révélations gênaient le pouvoir ? ». Le parti souligne également l’ambiguïté d’une autre déclaration de l’ancien ministre : « Que signifiait sa promesse que le BR apporterait l’eau et l’énergie aux populations ? Les réalisations d’un ministre doivent-elles être confondues avec celles d’un parti ? ». Le parti Les Démocrates avait alors exigé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Ce qui est désormais chose faite.
Il faut rappeler que le Haut Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC) a engagé une vérification des projets d’investissement réalisés à Parakou entre 2016 et 2025 dans les secteurs de l’eau potable et de l’électricité. L’ initiative fait suite aux déclarations de l’ancien ministre Paulin Akponna, qui a évoqué un détournement présumé de plusieurs milliards de francs CFA.
Dans un communiqué rendu public le mardi 1ᵉʳ juillet 2025, le Haut commissaire Jacques Migan a annoncé la création d’une commission technique chargée d’examiner les faits. Cette démarche, selon l’autorité, vise à « apprécier avec objectivité les faits rapportés » et, si nécessaire, à proposer des mesures correctives.
B.K. & A.C.C.
A lire aussi: