« Le rejet d’une candidature n’est pas le rejet d’une conviction. Une candidature peut être empêchée, mais une idée ne meurt jamais. », écrit Jude Lodjou sur sa page Facebook, après l’élimination du binôme de Les Démocrates à la présidentielle de 2026. Lire ci-dessous la réaction du candidat à la vice-présidence du parti Les Démocrates.
À mes compatriotes, à nos militants, à nos sympathisants, à tout le peuple béninois.
Mes chers compatriotes,
Mes frères et sœurs de cette terre bénie du Bénin,
Mes compagnons de lutte et de conviction,
Mes amis, mes enfants, mes pères et mes mères,
Ce matin, je vous parle avec le cœur lourd, mais l’esprit apaisé. Je vous parle non pas comme un homme abattu, mais comme un homme debout, digne, et profondément reconnaissant envers chacune et chacun d’entre vous.
Oui, la candidature du parti Les Démocrates (LD) n’a pas été retenue pour cette élection présidentielle 2026. Beaucoup d’entre vous ont versé des larmes, d’autres ont crié leur colère, certains ont choisi le silence (ce silence lourd, plein d’émotion, qui traduit mille sentiments à la fois : la déception, la tristesse, l’incompréhension, mais aussi l’amour infini pour la patrie)
Je veux vous dire ce matin : je comprends tout cela. Je le ressens aussi. Je suis l’un de vous.
Mes chers compatriotes,
Notre combat n’était pas une aventure personnelle, ni une quête de gloire. C’était une marche collective, portée par un rêve commun : celui d’un Bénin juste, équitable, humain et démocratique.
Nous n’avons pas voulu seulement conquérir le pouvoir ; nous avons voulu redonner du sens à la politique.
Mais la démocratie, mes chers compatriotes, est parfois blessée par ceux-là mêmes qui devraient la protéger.
Notre candidature a été rejetée, non parce que nous étions indignes, mais parce que notre idéal dérange.
Oui, dérange.
Dérange ceux qui veulent que le peuple se taise.
Dérange ceux qui pensent que la jeunesse doit obéir sans comprendre.
Dérange ceux qui confondent la République avec leurs intérêts personnels.
Pourtant, nous avons choisi de ne pas répondre par la haine. Nous avons choisi la dignité.
Parce que la dignité, c’est la plus belle arme des peuples libres.
Je veux que chaque militant, chaque sympathisant, chaque jeune qui a marché sous le soleil pour nos couleurs, sache une chose : rien n’est perdu.
Le rejet d’une candidature n’est pas le rejet d’une conviction.
Une candidature peut être empêchée, mais une idée ne meurt jamais.
Notre reconnaissance infinie
Je suis profondément ému et reconnaissant.
Reconnaissant envers ces femmes qui, sur les marchés, ont porté nos messages sur leurs pagnes et dans leurs prières.
Reconnaissant envers ces jeunes, pleins d’espoir, qui ont passé leurs nuits à imprimer, coller, débattre, convaincre.
Reconnaissant envers nos anciens, qui ont vu dans notre mouvement la continuité de leur combat pour la liberté.
Reconnaissant envers les enseignants, les artisans, les paysans, les commerçants, les fonctionnaires, les croyants de toutes confessions, qui ont cru en nous, non pas parce que nous étions parfaits, mais parce que nous étions sincères.
Je vous ai vus, je vous ai entendus, je vous ai lus.
Vos messages, vos chants, vos regards, vos prières : tout cela me touche.
Je ne suis pas un homme de marbre.
Je suis un fils du peuple, né de vos luttes, nourri de vos souffrances et grandi dans vos rêves.
Vous avez porté le parti Les Démocrates jusqu’aux confins de la nation, avec foi, courage et discipline. Vous avez fait vivre la politique autrement : sans haine, sans arrogance, mais avec une passion contagieuse pour la vérité.
Et pour cela, je vous dis merci.
Peuple béninois,
L’heure est grave, mais elle est aussi belle.
Grave, parce que notre démocratie traverse une zone de turbulence.
Belle, parce que jamais le peuple n’a été aussi éveillé, aussi conscient de son pouvoir.
Le rejet de notre candidature ne doit pas être vu comme une fin, mais comme un début.
Un début de prise de conscience collective.
Un début de résistance pacifique.
Un début de refondation morale.
Le Bénin que nous aimons n’appartient à aucun individu, à aucun clan, à aucun parti.
Le Bénin appartient à tous : à l’enfant qui va à l’école pieds nus, au jeune diplômé sans emploi, à la mère qui se bat pour nourrir ses enfants, au fonctionnaire honnête, au cultivateur de coton, au pêcheur du lac Nokoué, au conducteur de taxi-moto, au vendeur de rue, à la grand-mère qui prie le soir pour la paix.
Ce Bénin-là, c’est notre bien commun.
Et aucun rejet, aucune manœuvre, aucune exclusion ne pourra confisquer notre amour pour lui.
Je vous demande, au nom de Les Démocrates, de garder le calme, la paix et la lucidité.
Nous ne répondrons pas à l’injustice par la violence.
Nous ne riposterons pas à la provocation par la haine.
Nous répondrons par l’unité.
Notre parti ne s’effondre pas ; il s’enracine.
Notre cause ne s’éteint pas ; elle s’éclaire.
Car le feu qu’allume la vérité ne peut être éteint par les vents de la manipulation.
Je demande à chaque militant de ne pas se décourager.
Les obstacles d’aujourd’hui sont les fondations de la victoire de demain.
Chaque pierre jetée sur notre route deviendra un pavé pour construire le Bénin de nos rêves.
Vive le Bénin,
Vive la République,
Vive la démocratie,
Et vive le parti Les Démocrates !
Je vous remercie.