France : Une surveillante tuée à coup de couteau par un collégien en Haute-Marne

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Une surveillante a été poignardée mardi matin, 10 juin, devant un collège à Nogent, en Haute-Marne. La jeune femme est morte. C’est ce qu’a appris l’AFP de source proche de l’enquête. Un collégien a été arrêté après avoir agressé l’assistante d’éducation, âgée de 31 ans, avec un couteau lors d’un contrôle de sacs.

Le collégien, âgé de 14 ans, a été placé en garde à vue, a indiqué la préfecture. La ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, s’est rendue sur les lieux de l’agression afin d’exprimer son « soutien à l’ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre », a-t-elle annoncé sur X.

« Un déferlement de violence insensé », déplore Emmanuel Macron

Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France

après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d’un adolescent de 17 ans devant un lycée du département de l’Essonne, en région parisienne. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait alors promis davantage de « dissuasion et de sanctions » aux abords des établissements scolaires après ce qu’il avait qualifié de « longue litanie » de rixes mortelles.

Fin avril, au lendemain d’une attaque mortelle dans un établissement à Nantes, dans l’ouest de la France, Elisabeth Borne avait précisé que 958 contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires avaient permis la saisie de 94 armes blanches depuis mars.

Emmanuel Macron a déploré « un déferlement de violence insensé ». « Alors qu’elle veillait sur nos enfants à Nogent, une assistante d’éducation a perdu la vie, victime d’un déferlement de violence insensé. Tous, nous sommes aux côtés de sa famille, de ses proches, de ses collègues et de l’ensemble de la communauté éducative. La Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime », a écrit le chef de l’État sur le réseau social X (ex-Twitter).

François Bayrou souhaite l’expérimentation de portiques

« La menace des armes blanches chez nos enfants est devenue critique » et « il nous revient de faire de ce fléau répandu partout, un ennemi public », a réagi sur le même réseau social le Premier ministre François Bayrou. Il sera l’invité mardi du 20 heures de TF1.

François Bayrou a souhaité ce mardi que le gouvernement travaille à « l’expérimentation » de portiques de détection d’armes à l’entrée des établissements scolaires. À l’Assemblée nationale, le Premier ministre a répondu à une question de la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen. Il a dit sa volonté de « durcir la réglementation » en vue d’une interdiction « effective » de certains couteaux qui ne sont pas considérés comme des armes.

« Des portiques avaient été mis en place dans certaines régions françaises. Ils n’ont pas été maintenus partout. Mais je suis persuadé que nous ne pouvons pas rester simplement dans l’observation des accidents qui se multiplient », a développé le Premier ministre. « Et donc le gouvernement a lui aussi l’intention d’aller dans le sens de l’expérimentation de portiques à l’entrée des établissements scolaires ».  Ce drame montre « une décomposition de la société dans laquelle nous vivons », a répondu François Bayrou. « Ce n’est pas seulement un fait isolé, c’est une dérive de la société », avait-il commenté un peu plus tôt.

Des réactions dans la classe politique et la communauté éducative

Un peu plus tôt, Marine Le Pen a dénoncé la « banalisation de l’ultraviolence, encouragée par l’apathie des pouvoirs publics ». « Pas une semaine sans qu’un drame frappe l’école », a écrit la dirigeante du parti d’extrême droite, réclamant sur X « une réponse politique ferme, implacable et déterminée face au fléau de la violence des mineurs ». « Voilà où mènent le laxisme et l’absence de fermeté », a dit pour sa part le chef des députés LR, Laurent Wauquiez.

Le chef des communistes, Fabien Roussel, a, de son côté, évoqué son « horreur » et sa « profonde émotion » face à ce meurtre. « L’école et ceux qui la défendent doivent être protégés de la violence », a-t-il enjoint. « La mort de l’assistante d’éducation poignardée par un élève de l’établissement où elle travaillait, à Nogent, est absolument terrible. Elle horrifie et elle nous glace », a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale.

L’agression a également suscité l’émoi au sein de la communauté éducative. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a exprimé son émotion, mais aussi sa « colère de penser qu’une AED (assistante d’éducation) était ainsi exposée, alors même que les AED ont une mission éducative et non pas de vigiles devant les établissements ». « Notre collègue […] faisait simplement son métier en accueillant les élèves à l’entrée de l’établissement », a souligné Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE Unsa.