Plateforme numérique de placement de fonds : Un pasteur jugé à la Criet pour avoir enrôlé 35 fidèles à la CEA

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Un pasteur est jugé devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il est accusé d’avoir intégré plusieurs de ses fidèles sur la plateforme illégale numérique de placement de fonds CEA

Une autre plateforme électronique de placement d’argent fait des victimes au Bénin. L’affaire fait grand bruit au sein de certaines communautés et sur la toile depuis quelques jours après la cessation de travail de cette plateforme. Il s’agit de la plateforme CEA.

Comme Cameo Shell et Liyeplimal crypto, la plateforme CEA proposait des services d’investissement en ligne aux internautes qui devraient gagner facilement et rapidement de l’argent. Les adhérents pouvaient investir à partir de 10 000 FCFA et enregistrer un gain journalier. Ce gain ne peut être retiré après un certain délai.

Mais depuis quelques jours, la plateforme CEA a cessé ses activités. Plus aucun placement ni de retrait de fonds n’est disponible. Le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ordonné la suspension des activités de la plateforme. L’information a été confirmée par la représentante du ministère public à l’audience correctionnelle du mardi 2 décembre 2025 pendant le procès d’un pasteur à la Cour spéciale.

La magistrat a indiqué que la parquet a pris ses responsabilité après plusieurs plaintes de citoyens contre le prévenu pasteur. Selon l’accusation, l’homme de Dieu a intégré au moins 35 de ses fidèles sur la plateforme CEA. Les victimes accusent le prévenu de les avoir escroqués. Alors qu’elles devraient rentrer en possession d’un premier gain après investissement, les victimes disent n’avoir rien trouvé sur leur compte. Ces adhérents ont décidé de saisir la justice contre leur mentor.

Interpellé et placé sous mandat de dépôt, le pasteur est poursuivi pour « escroquerie via internet ». Convoqué à la barre, ce mardi 2 décembre 2025, le prévenu a plaidé non coupable. Il a déclaré qu’il n’est pas un responsable de la plateforme. « Mais comment et en quelle qualité vous avez invité plusieurs personnes à vous rejoindre ? », interroge la Cour. Le prévenu a expliqué qu’il a aussi reçu le lien de la plateforme avec les messages de motivations à investir. A la demande de la Cour de lui fournir l’identité de celui qui lui a envoyé, le pasteur a indiqué qu’il ne connaît pas l’intéressé.

La Cour s’est interrogée sur la qualité du statut d’homme de Dieu que le prévenu prétend être. « Quel pasteur fait la promotion de l’argent facile à ses fidèles ?  Où bien le monde a changé ? », a commenté la Cour. Après les quelques minutes de débats, le dossier a été renvoyé au 20 janvier 2026 pour la poursuite des débats.

(Avec Banouto)