France
Ministre des Armées lors du précédent gouvernement, Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre par le président français Emmanuel Macron, ce mardi 9 septembre 2025 dans la soirée. Cette annonce intervient après que François Bayrou a présenté sa démission au chef de l’État.
Emmanuel Macron a nommé mardi le ministre des Armées Sébastien Lecornu, son homme de confiance venu de la droite, à Matignon, en le chargeant dans un premier temps de « consulter » les partis en vue de « bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois », a annoncé l’Élysée.
« Il l’a chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois », a indiqué la présidence. « À la suite de ces discussions, il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un gouvernement au président de la République », a-t-elle ajouté.
Il devient le septième Premier ministre d’Emmanuel Macron, et le cinquième depuis le début de son second quinquennat en 2022. Du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité, mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.
La passation de pouvoir entre François Bayrou et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu aura lieu mercredi à midi à Matignon, ont annoncé les services du gouvernement mardi soir. La date coïncide avec une journée de mobilisation pour bloquer le pays initiée par divers mouvements.
À 39 ans, l’ex-sénateur normand, inamovible au gouvernement depuis 2017, a grimpé les échelons jusqu’à devenir ministre des Armées, un portefeuille ultrasensible en temps de guerre en Ukraine, et s’est imposé comme un fidèle et un intime du chef de l’État. Déjà en décembre dernier, Emmanuel Macron avait voulu le nommer à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui.
Bruno Retailleau veut trouver des accords, Marine Tondelier dénonce une « provocation »
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur X « une triste comédie de mépris du Parlement » après l’annonce de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, réclamant une nouvelle fois le départ d’Emmanuel Macron. « Seul le départ de Macron lui-même peut mettre un terme à cette triste comédie du mépris du Parlement, des électeurs et de la décence politique », a écrit le leader insoumis. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a dénoncé de son côté sur BFMTV une « provocation » et « un non-respect total des Français », estimant que « tout ça va mal se terminer ».
« Le président tire la dernière cartouche du macronisme », a réagi mardi soir sur X Marine Le Pen, prédisant que son successeur « s’appellera Jordan Bardella ».
Le chef des Républicains et ministre de l’Intérieur sortant Bruno Retailleau s’est dit prêt mardi soir à « trouver des accords »: « Je crois qu’il y a la possibilité de construire un projet qui satisfasse ce que j’appelle la majorité nationale », a-t-il dit à la sortie d’un bureau politique de LR en « se félicitant » qu’un Premier ministre socialiste n’ait pas été nommé.